Un ami me signale aujourd’hui la parution de votre article, en date du 3 novembre 2014, sur le site des Observateurs.ch. Eh oui, bien que je contribue de temps en temps à ce site, à ma grande honte, je n’en fais pas pour autant ma lecture quotidienne…
Cet article me met en cause, et de quelle manière : vous me sommez de répondre, sans me dire à quoi, "plutôt que de faire ainsi l’autruche", ce qui fera rire tous ceux qui me connaissent...
Qu’ai-je commis de si grave pour que vous, qui m’êtes totalement inconnu et auquel je ne me suis attaqué d’aucune manière, m’interpelliez d’aussi discourtoise façon, en me traitant non pas comme vous le feriez avec un de vos élèves mais comme vous le feriez, si vous étiez flic, ce qu’à Dieu ne plaise, avec un criminel de la pire espèce?
J’ai osé commettre sur ce même site un article , en publication commune avec mon blog, contraire au courant principal des contributeurs – dont vous faites partie – qui soutiennent l’initiative d’Ecopop.
Quand j’ai proposé cet article à mon ami Uli Windisch, responsable du site, je lui ai bien précisé qu’il n’était pas obligé de le publier, puisqu’il était discordant. Voici ce qu'il m’a répondu :
"Ton article est très documenté et les électeurs se feront leur avis de manière plus fondée. J'aime bien quand il y a les deux points de vue."
Je souligne au passage son ouverture d'esprit qui ne vous caractérise pas spécialement.
J’ai vu quels étaient les commentaires qui étaient postés à la suite de mon article. J’imagine que vous y faites allusion quand vous me sommez de répondre. La plupart du temps, vous l'aurez constaté, je ne réponds pas aux commentaires qui suivent mes articles quelque désobligeants qu’ils puissent m'être.
A ceux-là je n’ai pas répondu et je ne répondrai pas, parce qu’ils se déconsidèrent eux-mêmes par leur outrance. Juste pour le fun, je vous signale que l’un des commentateurs me recommande, sans rire, d’adhérer au parti socialiste… ce qui fera se gausser ceux qui me connaissent...
Pourquoi avez-vous donc cru bon de pondre un article de près de mille trois cents mots pour s’en prendre à ma modeste personne et à ma modeste contribution ? Mystère. Mais il est vrai qu'à vos yeux de jeune prof je suis un bien mauvais sujet.
Selon vous, en effet, je n’ai pas lu ou compris les merveilleux arguments que vous exposez dans vos nombreux articles et qui répondent par anticipation aux miens. Dénonçant un sophisme, je serai moi-même sophiste. Je taxerai à tort l’initiative d’Ecopop de malthusienne. Vous êtes expert en la matière, et je m'incline, puisque, selon vous,Thomas Malthus a "raison sur le principal"...
Peut-être, au fond, mon article vous dérange-t-il quelque peu, au point de vous décider à prendre votre plus belle plume, pour me dire votre merveilleuse façon de penser, qui survole la mienne de cent coudées, au dire de vos fans. Peut-être mon article ne mérite-t-il tout de même pas le zéro pointé que vous mettriez volontiers si vous deviez corriger ma copie…
Je relèverai deux points pour finir :
- Vous accusez les opposants à l’initiative d’Ecopop, que vous rangez parmi les tièdes, d’avoir peur si elle est adoptée, mais, vous-même parlez de "désastre culturel et démographique sur le long terme" si elle est rejetée…
- Vous prétendez vous opposer à "une vue technocratique presque entièrement dirigée par des normes et des stratégies étrangères", mais vous défendez une vue, nationale certes, néanmoins technocratique, qui est de fixer un taux de progression arbitraire du solde démographique annuel.
Au bout de ces près de mille trois cents mots, vous ne réfutez en rien mon article.
(vous donnez d'ailleurs une explication complètement loufoque à mes propos sur la natalité et la mortalité, qui ne correspond pas du tout à ce que j’ai voulu dire, mais j’ai dû mal m’exprimer, mauvais élève que je suis...).
Comme l’a dit Uli Windisch quand il a accepté mon article, en le lisant ou en le relisant :
"Les électeurs se feront leur avis de manière plus fondée."
qu'en se limitant drastiquement à lire les vôtres.
Francis Richard