Constatant que la recherche médicale prend du temps, des chercheurs tentent d’utiliser l’intelligence artificielle pour accélérer le processus et offrir de nouvelles possibilités.
Pour mettre au jour et commercialiser un nouveau médicament il faut pour le moment une quinzaine d’années et près de deux milliards d’euros, selon la startup canadienne Chematria. Cette dernière s’est donc donnée pour mission de changer cet état de fait. Pour cela, les quatre créateurs veulent utiliser l’intelligence artificielle. En association avec l’université de Toronto, la startup s’est lancée dans des prédictions informatiques capables de simuler les expériences d’ordinaire réalisée en laboratoire. Dans les faits, l’outil développé analyse les millions de données réunies au cours des années passées sur les réactions moléculaires afin de déterminer de futures réactions.
Des processus de découverte accélérés
Des méthodes à peu près similaires avaient déjà été lancées mais là où Chematria se démarque, c’est dans son outil de travail. Les chercheurs ont en effet exploité le plus puissant des super-ordinateurs présents au Canada. En conséquence, leurs résultats seraient 150 fois plus rapides que ceux des outils actuels. Sans compter un coût drastiquement réduit grâce au gain de temps. Les possibilités offertes sont alors doubles. D’abord l’outil peut servir à tester les molécules découvertes. Les premières séries de test ne passeraient donc plus par les éprouvettes mais par l’informatique de sorte que les économies de temps et d’argent pour les laboratoires seraient réelles. Ensuite, le programme de Chematria est en mesure de trouver de nouvelles applications aux médicaments déjà existants.
Redécouvrir les médicaments existants
Grâce à l’analyse de ces millions de données récoltés et au système d’intelligence artificielle, le super-ordinateur canadien peut mettre en lumière de nouvelles interactions entre les molécules. Concrètement il pourrait découvrir comment des médicaments déjà existants peuvent soigner d’autres maladies que celles pour lesquelles les médecins les prescrivent ordinairement. Ces derniers jours, le CEO de Chematria, le docteur Abraham Heifets, a annoncé vouloir concentrer les recherches de son entreprise sur Ebola. L’urgence sanitaire que constitue l’épidémie nécessite des réponses rapides soit l’atout principal du programme développé. Plus largement, l’intelligence artificielle avait déjà tenté d’aider les médecins. Il s’agissait alors d’améliorer la gestion des patients et de leurs données. Et les technologies liées pourrait avoir de nombreux champs d’applications. La recherche médicale semble cependant un des plus prometteurs.