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DÉMANGEAISONS: Pourquoi vous ne gagnerez rien au grattage – Neuron

Publié le 05 novembre 2014 par Santelog @santelog

DÉMANGEAISONS: Pourquoi vous ne gagnerez rien au grattage – NeuronCette étude de la Washington University School of Medicine à St. Louis nous explique pourquoi, en cas de démangeaison, se gratter n’apporte qu’un soulagement de courte durée. Et même, se gratter ne fait qu’empirer les choses. Pourquoi ? Le grattage entraine une libération de sérotonine dans le cerveau qui intensifie la sensation de démangeaison. Ces explications, obtenues sur la souris, et présentées dans la revue Neuron, apportent également de nouveaux indices utiles en cas de démangeaisons chroniques.

Chez la souris, comme chez l’homme, il existe chez la souris, comme chez l’Homme, le même cercle vicieux de démangeaisons puis de grattage puis de douleur exacerbée.

Le Dr Zhou Chen-Feng, spécialiste de la gale, une infection qui se manifeste essentiellement par des démangeaisons et des lésions cutanées de grattage, explique les différentes étaps de ce cycle douloureux :

·   Se gratter entraine une douleur qui va temporairement interférer avec les démangeaisons, donc procurer un soulagement éphémère. Durant ce laps de temps, les cellules nerveuses dans la moelle épinière vont transmettre des signaux de douleur au cerveau à la place de signaux de démangeaisons ;

·   lorsque le cerveau reçoit les signaux de la douleur, il réagit en produisant le neurotransmetteur sérotonine pour contrôler la douleur ;

·   la sérotonine se propage du cerveau vers a moelle épinière,

·   mais un autre composé chimique passe alors des neurones qui transmettent la douleur à ceux qui transmettent la sensation de démangeaisons.

DÉMANGEAISONS: Pourquoi vous ne gagnerez rien au grattage – Neuron
Pour cette étude, l’équipe a développé un modèle de souris privé des gènes de la sérotonine. Lorsque les souris génétiquement modifiées sont traitées avec un composé qui entraine des démangeaisons de la peau, ces souris ne se grattent pas comme les souris normales. Lorsqu’on réinjecte à ces souris génétiquement modifiées de la sérotonine, elles recommencent à éprouver des démangeaisons et à se gratter.

L’étude montre ainsi que démangeaisons et douleur sont transmises par des voies différentes mais connexes et régulées par la sérotonine. Le grattage peut soulager les démangeaisons en créant une légère douleur. Mais lorsque le corps réagit à ces signaux de douleur, sa réponse aggrave la sensation de démangeaisons.

Alors, pourrait-on bloquer la sérotonine pour bloquer les démangeaisons ? Difficile, répondent les chercheurs, car la sérotonine est impliquée dans la croissance, le vieillissement, le métabolisme osseux et la régulation de l’humeur. Bloquer la sérotonine aurait des conséquences trop importantes sur l’ensemble du fonctionnement de l’organisme.

Cibler la communication entre la sérotonine et les cellules nerveuses dans la moelle épinière qui transmettent spécifiquement démangeaisons reste une hypothèse à creuser. Il serait en effet possible d’atteindre la cible via le récepteur (5HT1A) utilisé par la sérotonine pour activer ces neurones spécialisés. Ici, des souris traitées avec un composé qui bloque le récepteur 5HT1A arrêtent de se gratter.

Donc un espoir pour les patients qui souffrent de démangeaisons chroniques.

 

Source: Neuron 31 Oct, 2014 DOI: org/10.1016/j.neuron.2014.10.003 Descending Control of Itch Transmission by the Serotonergic System via 5-HT1A-Facilitated GRP-GRPR Signaling (Visuel@ Washington University Center for the Study of Itch, et © Gina Sanders – Fotolia.com)


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