La lecture est une rencontre entre un auteur et un lecteur. Dans le cas de L’infini livre, la rencontre tant attendue ne s’est pas produite. En refermant ce roman, c’est l’incompréhension qui m’habite car je n’ai pas réussi à entrer dans l’imaginaire de Noëlle Revaz.
Imaginez une société dans laquelle le livre se résume à une couverture, où le contenu n’a plus d’intérêt et doit même rester secret, où lire et se confronter à la pensée d’autrui est mal vu. De toute façon, lire n’a plus grand intérêt puisque les écrivains piochent dans des banques de phrases et d’expressions toutes faites pour créer leurs livres, les réduisant ainsi en une compilation de mots sans sens. On croirait rêver (ou cauchemarder plutôt)…
Un roman surréaliste qui est une satire du monde du livre et de l’édition mais aussi une réflexion sur la culture, les multiples écrans remplaçant la connaissance grâce aux recherches instantanées qu’ils permettent. Noëlle Revaz pousse à l’extrême le fonctionnement de notre société actuelle dans ce roman étrange, sans véritable histoire mais dont le style, plutôt visuel, est intéressant. Par contre, je déplore l’aspect répétitif des propos, qui donne l’impression de ne pas avancer et emporte le lecteur dans le marasme dans lequel le monde du livre est ici plongé.
Et si la quatrième de couverture annonce un roman « entre inquiétude et rire », c’est plutôt la consternation qui m’a habitée tout au long de la lecture. Un roman qui ne retiendra pas plus mon attention.
L’infini livre – Noëlle Revaz – Editions Zoe – 2014