" Chez l'écrivain, la pensée ne dirige par le langage du dehors : l'écrivain est lui-même comme un nouvel idiome qui se construit, s'invente des moyens d'expression et se diversifie selon son propre sens. Ce qu'on appelle poésie n'est peut-être que la partie de la littérature où cette autonomie s'affirme avec ostentation. Toute grande prose est une recréation de l'instrument signifiant, désormais manié selon une syntaxe neuve [...] La grande prose est l'art de capter un sens qui n'avait jamais été objectivé jusque-là et de le rendre accessible à tous ceux qui parlent la même langue. "
Merleau-Ponty, La prose du monde, cité par Paul Audi, in Créer, p. 459.