The Giver // De Phillip Noyce. Avec Meryl Streep, Brenton Thwaites et Jeff Bridges.
Phillip Noyce est enfin de retour 4 ans après Salt (avec Angelina Jolie). Il adapte cette fois The Giver, un best seller de Lois Lowry. Je dois avouer qu’avant même de voir ce film, j’étais réticent. D’une part les films d’anticipation de ce genre là ont tendance à devenir un peu trop récurrents depuis quelques temps. En effet, si avant 2012 nous étions dans une période de films apocalyptiques, maintenant nous sommes dans l’après, dans un futur prochain ou lointain qui est sensé être horrible pour nous mais où un adolescent (ou une adolescente) va trouver une porte de sortie. Il y a quelques semaines nous avons eu droit au mauvais Le Labyrinthe et puis plus tôt cette année il y a eu le sympathique Divergente. The Giver lorgne d’ailleurs énormément sur Divergente (le fait qu’il y ait plusieurs qualités qui définissent qui nous devons devenir dans la société, que le héros soit quelqu’un qui ait toutes les qualités comme dans Divergente). La différence entre les deux films c’est simplement que dans l’un c’est répréhensible d’avoir toutes les qualités alors que dans l’autre c’est un don. C’est le jeune Brenton Thwaites (SLiDE, Oculus) est plutôt sympathique dans le registre même si ce n’est pas un acteur brillant.
Dans un futur lointain, les émotions ont été éradiquées en supprimant toute trace d'histoire. Seul "The Giver" a la lourde tâche de se souvenir du passé, en cas de nécessité. On demande alors au jeune Jonas de devenir le prochain "Giver"...
La force de The Giver est de savoir faire de la science fiction intelligente. Ce n’était pas gagné au premier abord mais je constate que le scénario est tout de même bien plus élaboré que celui de Divergente par exemple. Notamment car il y a un propos plus adulte, qui ne laisse presque penser à d’autres films comme Elysium par exemple. Phillip Noyce tente de mettre tout cela en scène de façon fidèle. C’est pourquoi il choisit le noir et blanc afin de montrer l’étroitesse d’esprit des personnages puis la couleur pour ouvrir l’esprit de son héros petit à petit. Le contraste et la façon dont il va percevoir les couleurs petit à petit est quelque chose qui m’a légèrement ému (mais rien de vaudra la scène finale du film pour me remplir d’émotions, en plus de cette séquence de moments qui s’enchaînent avec une simplicité déconcertante). Je ne m’attendais pas du tout à ce que le film aille dans ce sens là mais le résultat est au rendez-vous une grande partie du temps. C’est ce qu’il y a de plus important d’ailleurs à mes yeux, que la série reste plus ou moins fidèle à ce qu’elle cherche à mettre en scène et ce n’était pas donné à tout le monde de pouvoir le faire.
Dans le reste du casting on retrouve donc Jeff Bridges et Meryl Streep. Dommage que ces deux là cabotinent légèrement. J’ai beaucoup d’admiration pour Meryl Streep mais je dois avouer qu’elle ne brille pas forcément dans ce film. Je sais bien qu’elle n’est pas le personnage le plus important. Du coup, ceux qui ressortent un peu plus ce sont des personnages comme celui de Katie Holmes qui n’a de cesse de demander aux gens de préciser ce qu’ils disent quand ils donnent un mot qui n’est pas forcément connu de tous dans le langage moderne de l’époque dépeinte par The Giver. Dans une société où il n’y a plus vraiment d’enjeux on se retrouve donc a trouver génial d’être paysagiste pour mettre de fausses branches sur des faux arbres ou encore de gagner le droit de conduire un vélo blanc immaculé. Le propos est assez travaillé en parallèle, sur la façon dont les souvenirs ont été supprimés et dont cette belle société cache bien plus et surtout des choses terribles (notamment vis à vis de la mort qui n’est plus un sentiment mais quelque chose de mécanique que personne ne semble vraiment connaître).
Note : 6.5/10. En bref, un joli petit film de science fiction. Pas brillant mais intelligent et efficace.