5 novembre Père Lachaise J'aime rôder, comme les chats, dans les allées du Père Lachaise, du cimetière, les matins frisquets du mois de novembre. Je foule les feuilles mortes qui masquent le nom des morts. Et des morts glorieux, y'en a au Père Lachaise : je me recule pour admirer la tombe à Chopin, je foule celle à Desproges. Edith Piaf, Montant, Signoret, j'ai même croisé quelqu'un qui cherchait… La tombe à Jacques Brel… Dans le vieux quartier deux bras de granit jaillissent de deux tombes jumelles, un arbre crève une pierre tombale. L'âme du mort ? Et puis des monuments kitsch dressés à la vanité, des sous-généraux de Napoléon. Et puis le gisant en bronze du premier homme tombé pour la commune, on frotte un endroit de son anatomie, et les femmes ne se gênent pas, on retrouve sa fécondité. Une rose rouge fraîche en permanence au revers du veston. Et puis des tags des tags des tags, on approche de la tombe à Morrison, des babas cools chevelus chemise à fleurs et pétard entre les dents fleurissent régulièrement sa tombe. Le Père Lachaise, une de mes errances parisiennes favorites...
© Black-out