Rentrée littéraire 2014
Le livre :
Loin de Paris de Jean-Marie Périer aux éditions Kéro, 428 pages, 18 € 00.
Pourquoi cette lecture :
C'est dans le cadre de l'opération Masse Critique organisée par la communauté de lecture Babelio et des maisons d'édition partenaires que j'ai reçu cet ouvrage pour en faire une chronique.
Le choix de ce titre s'est fait par le thème (aimer l'existence loin du monde et de l'agitation), par l'envie de découvrir la personne de Jean-Marie Périer que je connais fort mal, voir pas du tout hormis par son géniteur biologique, affaire qui fit les choux gras d'une certaine presse à sensation. Bref...
Le pitch :
« Mais tu ne t’ennuies pas là-bas ? Cette phrase-là, mes amis parisiens me l’ont tous sortie au moins une fois. D’abord, à part à l’école, je n’ai jamais connu l’ennui, ensuite malgré ma tronche de ludion métissé, il semblerait que j’aie contre toute attente une vie intérieure m’aidant à surmonter les longues soirées d’hiver. Et puis ici à Villeneuve, contrairement à la capitale, on ne gémit pas. On est gentil avec les chiens et même avec les étrangers.
On ne se lève pas le matin pour être “contre”, pour dire “NON”, pressé de se plier ainsi à l’hégémonie du ricanement systématique de l’intelligentsia dominante, ou au cynisme des petits-bourgeois déguisés en prolos arborant Che Guevara sur des tee-shirts Prada. Ici, quand on est branché, c’est sur la tondeuse. » De l’Aveyron à New-York, de Françoise Hardy à Jean Batut, boucher à Villefranche-de-Rouergue, Jean-Marie Périer nous entraîne à la rencontre de ses amis, célèbres ou anonymes, en 100 portraits dans un livre humain, riche en anecdotes et empreint d’humour.
Ce que j'en pense :
Je peux dire que j'ai sauté à pieds joints dans cette lecture. Je m'y suis sentie très à l'aise dés l'introduction de l'auteur qui même si je ne le connais que fort mal m'a fait une excellente impression. Est-ce parce que je trouve aussi que la recherche perpétuelle de la gloire, de la fortune, des honneurs et j'en passe, me semble aussi vaine que dérisoire par rapport à ce que la vie peut véritablement nous offrir ? Est-ce parce que je trouve que les relations avec autrui sont le plus souvent biaisées dés que l'on ne représente plus rien pour cet autre ? Cela est fort probable. Il y a aussi certainement un amour commun pour l'Aveyron et la Lozère voisine, les vrais gens qui ont la seule richesse qui vaille : l'authenticité.
Recueil de ses articles publiés depuis 10 ans dans le journal local, le Villefranchois, cela se lit par petits bouts. Des portraits de personnes connues ou non qui touchent notre fibre humaniste, même quand on vire limite sociopathe de haut niveau depuis quelques temps.
Jean-Marie Périer ne fait que des portraits élogieux, mais il le dit lui-même : pourquoi écrire sur des personnes que l'on n'aime pas ? Imparable !
Il souhaite rendre hommage, souligner des qualités qui passeraient inaperçues au premier regard. Il trouve pour cela les mots justes, simples parfois, mais si difficiles à placer car on les trouve trop pauvres pour exprimer ce que l'on a véritablement au fond de notre cœur.
A noter que Jean-Marie Périer étant photographe au départ, et qu'il continue de l'être, il fait débuter chacun de ses portraits écrits par un cliché s'y rapportant. La boucle est bouclée toujours en simplicité par celui qui reste un homme expérimenté, mais pas trop aigri par la vie.
C'est gai, respire la France de nos campagnes et qu'on aimerait retrouver plus souvent, simple comme du bon pain et pourtant Dieu que cela semble loin. Un paradis perdu ? Lisez donc ces pages et déjà vous l'aurez en partie retrouvé.
Et s'il fallait mettre une note : 14 / 20