Mener à terme le processus de diversification de l’économie nationale
«Les pouvoirs publics sont déterminés à mener à terme le processus de mue et de diversification de l’économie nationale» a déclaré hier, M. Sellal à l’ouverture
de la conférence économique et social qui se tient au Palais des Nations. Toutefois a-t-il pris le soin d’ajouter cette ambition ne peut être réalisée «sans l’adhésion de tous».
Cette adhésion est qualifiée par le Premier ministre de «condition sine qua non». Evoquant les orientations économiques du gouvernement, M. Sellal dira que «l’industrie est au cœur du processus de relance de l’économie algérienne». C’est pour cette raison a-t-il estimé qu’il était «important de réunir, toutes les compétences et tous les acteurs impliqués dans l’activité industrielle», d’autant a-t-il avancé que «le pays dispose des moyens pour réaliser l’objectif arrêté» et ce conformément au programme du Président de la République, est de «construire une économie diversifiée, émergente» et d’atteindre à l’horizon 2019, «un taux de croissance de 7%».
Le Premier Ministre dans son style habituel, direct et sans forfaitures, rappellera que «nous évoluons dans un monde fait d’interdépendances qui connait des
mutations profondes et rapides auxquelles nous devons nous adapter». Si pour le Premier ministre les «performances économiques du pays sont positives» il n’en demeure pas moins qu’elles
«peuvent être améliorées». L’Algérie a-t-il souligné a «le potentiel pour réaliser une croissance plus forte et durable». «Nous avons a-t-il affirmé les moyens pour que l’économie national se
développe». Il indiquera que pour ce faire des investissements importants ont été déjà réalisés, notamment pour la formation de la ressource humaine. Il rappellera dans ce sens la création
par le ministère de l’Enseignement supérieur de l’Académie internationale des sciences et de la connaissance. Reste que cette amélioration ne peut se faire sans se départir du pessimisme
ambiant. «Il nous faut impérativement et obligatoirement nous départir de ce pessimisme» a t-il lancé à l’assistance composée de plus d’un millier de participants venus d’horizons divers.
Selon lui «ceux qui répandent et sèment le pessimisme ne veulent pas du bien à leur pays». Il demandera ainsi aux acteurs impliqués dans la relance de l’économie algérienne de «reprendre
confiance et de faire confiance à ceux qui ont la capacité de produire et de commercer», car a t-il souligné ,il faut qu’il y ait un climat serein et stable. La stabilité politique et
sécuritaire sont des atouts, mais elles ne sauraient suffire. Il faut selon l’orateur également «une stabilité économique». Pour Sellal la «mobilisation» est dans ce cas importante. Il
indiquera que «notre économie est ouverte et garantit les conditions du business gagnant-gagnant pour nous et nos partenaires grâce à un cadre législatif souple et attractif qui préserve
l’intérêt de tous», sans distinction entre privé et public et étranger. «Qu’il paie ses impôts» a-t-il précisé, avant de poursuivre que «l’essentiel est de créer et d’améliorer le
développement». Et si cela ne suffit pas, il a souligné la disponibilité de l’Etat à amender certaines lois en vigueur, tout en préservant l’intérêt du pays. «On n’est prisonnier
d’aucune théorie économique» a-t-il lancé. Pour le Premier ministre «le temps est venu de changer l’économie nationale» et de se libérer de la dépendance des hydrocarbures. Il affirmera dans
ce sens que «le gouvernement ne reculera pas et ce quel qu’en soit le prix». Pour le Premier ministre, il est inadmissible de poursuivre sur ce même rythme, affirmant que son
gouvernement est avant tout «pragmatique». Face à la chute du prix du baril du pétrole, il se montrera rassurant. L’Algérie ne sera pas en difficulté «car on fait les comptes et on maîtrise
la macroéconomie»a-t-il annoncé. Il rappellera que la mise en œuvre de la politique économique pour les cinq prochaines années, repose sur trois piliers. A savoir, le
pacte national économique et social signé le 23 février, cadre de concertation, de dialogue et de construction des synergies, qui devrait être signé devant le notaire le 12 novembre
courant et qui sera déposé au Bureau international du travail (BIT) pour en faire un pacte de référence internationale. Le second pilier est le plan quinquennal 2015-2019. Un plan ambitieux
et pragmatique avec une vision claire. En cours de lancement, le plan est un instrument de planification souple, efficace et orienté vers la croissance économique et le soutien de
l’agriculture, de l’industrie, de l’énergie et du tourisme. Le troisième axe de la politique économique porte sur l’encouragement de l’investissement dans la sphère marchande. M. Sellal
soulignera que le gouvernement met «l’entreprise nationale, sans distinction aucune, au cœur de sa démarche visant l’amélioration du climat des affaires, l’entreprenariat, le partenariat et
la promotion de l’investissement créateur de richesses et d’emplois. Il rappellera l’inauguration dernièrement du projet de la nouvelle aérogare qui accueillera 10 millions de passagers. Un
investissement de 70 milliards réalisés, soulignera le Premier ministre, par l’EGSA. C’est la première fois que cela se produit et que l’Etat n’interviendra que pour assurer les crédits
auprès de la banque. Sera également cité l’exemple du port du centre entre Ténès et Cherchell sur 1.000 ha. L’Etat dans ce cas aménagera extérieurement. Pour Sellal «un marché marchand,
a été apportée une réponse marchande» car précisera-t-il «on n’est pas partisan du libéralisme sauvage». A ce titre il est rappelé quelques mesures prises par le
gouvernement en faveur de l’entreprise. Seront citées , la réduction de la fiscalité, l’accès au foncier et l’abattement sur les redevances des concessions, la bonification des taux
d’intérêts, le rééchelonnement des dettes d’entreprises en difficulté, l’accès aux marchés publics, l’allègement et la simplification des dossiers et des procédures de création d’entreprises,
l’encouragement de création de start-up, l’accroissement des crédits à l’économies (20 % en 2013, dont plus de la moitié pour le secteur privé), la formation des ressources humaines, et la
promotion du partenariat public-privé national et étranger. Des mesures dont les premiers résultats sont là. Ainsi l’inauguration le 10 novembre courant de l’usine Renault et de deux autres
réalisés dans le cadre d’un partenariat entre Sonatrach et des étrangers témoignent de la justesse des mesures prises.
Nadia Kerraz
Nouveau port d’Alger :
Réception de l’étude avant la fin mai 2015
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a affirmé hier à Alger, que «l’étude sur la réalisation du nouveau port d’Alger sera réceptionnée avant fin mai 2015 pour que les travaux débutent la même année». «Le nouveau port d’Alger qui s’étendra sur une superficie de plus de 1.000 hectares, sera réalisé en eaux profondes dans la zone située entre Cherchell (wilaya de Tipaza) et Ténès (wilaya de Chlef)», a indiqué M. Sellal qui intervenait à l’ouverture des travaux de la Conférence nationale économique et sociale au Palais des Nations.
Le projet sera essentiellement financé par la Société de gestion des participations des ports (SGP-Sogeports), a poursuivi le Premier ministre soulignant «la
nécessité de répondre aux exigences économiques par des mécanismes économiques». Outre ce projet, M. Sellal a évoqué un autre projet de grande envergure consistant en la réalisation de la
nouvelle aérogare de l’aéroport international Houari-Boumediène d’Alger, rappelant que le projet sera financé dans sa quasi totalité par la Société de gestion des services et infrastructures
aéroportuaires (SGSIA), ce qui constitue, selon lui, un «précédent» en matière d’investissement dans les projets publics en Algérie. Les travaux de cette nouvelle aérogare d’une
capacité de 10 millions de passagers par an, ont été lancés jeudi dernier en présence du Premier ministre. Ces projets s’inscrivent dans le cadre du plan quinquennal 2015-2019, qualifié par
M. Sellal de «pragmatique et ambitieux»
M. Sellal reçoit le PDG d’Arcelor Mittal
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a reçu, hier à Alger, le PDG de la firme Arcelor Mittal, Lakshmi Narayan Mittal, a indiqué un communiqué des services du
Premier ministre. Lors de cette rencontre, il a été procédé à l'examen des relations de partenariat qu'entretient l'Algérie avec ce groupe sidérurgique à la lumière de la signature, en 2013,
d'un nouveau pacte d'actionnariat plus à même de renforcer la production du complexe sidérurgique d'El Hadjar, explique la même source.
L'audience s'est déroulée en présence du ministre de l’Industrie et des Mines, M. Abdesselam Bouchouareb.
Le groupe ArcelorMittal est présent en Algérie depuis 2001, après avoir racheté 70% du complexe sidérurgique d’El Hadjar, mais ses participations dans
l’usine se sont réduites à 49% en 2013 après la reprise par l’Etat algérien du contrôle d’El Hadjar. L'option pour cette mesure a permis de sauver le complexe d'une fermeture après les
difficultés financières auxquelles faisait face la filiale algérienne d’ArcelorMittal. En 2012, ArcelorMittal Algérie (AMA) avait été sauvée in extremis d’une cessation de
payement.
Actuellement, l’entreprise publique Sider, partenaire d’AMA dans le complexe, détient 51% du capital d’El Hadjar. Les deux entreprises comptent investir un
milliard de dollars dans le cadre d’un plan de développement adopté récemment par le Conseil des participations de l’Etat pour porter la production du complexe à 2,2 millions de tonnes
d’acier par an.
La nouvelle vision industrielle en débat
Les travaux de la conférence de trois jours sur le développement économique et social, organisée par le ministère de l’Industrie et des Mines, ont été ouverts,
hier, au Palais des Nations (Club des Pins) par le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal. Placée sous le haut patronage du Président de la République, cette rencontre qui se veut un espace
de concertation, et d’échange de vues pour les décideurs, experts, spécialistes, chercheurs, acteurs économiques et sociaux, nationaux et étrangers, ainsi que de représentants de la société
civile, enregistre également la participation d’invités de plusieurs pays étrangers, de chefs d’entreprises de renommée mondiale, de partenaires de groupes industriels et entreprises
économiques nationales, et de représentants d’organismes onusiens.
L’évaluation des avancées réalisées en matière d’amélioration du climat de l’investissement et de l’environnement de l’entreprise, l’amélioration de la qualité
et de l’efficience des dispositifs dédiés à faciliter, à accompagner et à soutenir les candidats à l’investissement et au partenariat, et la dynamisation des programmes et des
dispositifs de relance de l’outil de production nationale dans le cadre du nouveau régime de croissance projeté, sont les trois grands axes qui constitueront les principaux thèmes à débattre
au niveau des séances plénières, ateliers et tables rondes. Cet évènement projeté dans le sillage du plan d’action du gouvernement, pour les cinq prochaines années, est un aboutissement des
recommandations du pacte national économique et social de croissance, qui inscrit le développement industriel comme étant une priorité dans la stratégie économique du pays, pour la phase à
venir. Et pour cause, l’industrie qui est censée être un acteur central dans le développement économique et social du pays, représente encore une très faible proportion dans le PIB par
rapport à ses potentialités réelles. En effet, les données pour 2012 et 2013, sur la situation des investissements dans le secteur de l’industrie révèlent un volume de 104.000 projets
déclarés, dont seulement près de la moitié ont abouti. Aussi, ces projets sont souvent à faible valeur ajoutée, à délai de récupération très court et à grande volatilité. Parmi les projets
réalisés, 58% sont versés dans les secteurs des services, notamment les transports de marchandises et de voyageurs.
Valoriser les compétences humaines
L’autre constat est que la promotion de l’investissement productif, et en particulier, celui du secteur industriel n’a jamais été posé avec une telle acuité
sachant que sa contribution dans la croissance est des plus faibles, en moyenne 5% du PIB. Une performance que le gouvernement veut optimiser d’ici 2019 à la faveur des actions qui seront
engagées dans le cadre du plan d’action pour les cinq prochaines années.
A ce titre, la transformation structurelle de l’économie nationale, telle que conçue, reste tributaire du développement industriel, à travers le
partenariat, l’amélioration de la qualité du management, la mise à niveau des entreprises, la valorisation des ressources nationales et de l’élément humain, le montage de filières de
transformation locales, et à l’évidence, un appui de l’Etat. Dans cette optique, le pacte plaide pour le principe du partenariat dans la démarché préconisée, et une mobilisation de
toutes les énergies nationales, notamment, la diaspora algérienne à l’étranger appelée à contribuer à l’effort national de croissance, dont l’entreprise en constituera le moteur. Une
nouvelle approche qui repose également sur la valorisation du potentiel de production dans des secteurs à valeur ajoutée et sur la protection du produit national dans le souci de préserver la
pérennité de l’entreprise, et par conséquent, de l’emploi en tant qu’élément de stabilité et de cohésion sociale.
En définitive, la concertation qui devra impérativement sortir de la phase théorique, sera essentiellement orientée vers la problématique de la relance de
l’appareil de production national sur la base de paramètres, et critères nouveaux dont le contrat de performance, la compétitivité, et la performance. Il y a lieu de rappeler, que la
nécessité d’une vision consensuelle sur le régime de croissance qui cadrerait avec les objectifs de développement du pays à l’horizon 2020 a été soulignée à l’occasion du forum
économique et social organisé, du 18 au 20 juin 2013, au Palais des Nations par le CNES. Un conclave qui avait débouché sur une série d’éléments de réflexion susceptibles de guider cette
perspective.
Le président du Conseil national économique et social avait plaidé, en la circonstance, pour de nouveaux mécanismes de régulation, et la promotion de l’économie du savoir. L’esquisse des recommandations des experts qui devait être soumise aux décideurs suggère trois fondamentaux devant orienter la démarche, à savoir, la rénovation des systèmes de gouvernance, la promotion de l’entrepreneuriat national, et la valorisation du capital humain. La transition vers une économie moins dépendante des hydrocarbures sera également abordée par le président du CNES lors de la 15e tripartite.
Pour M. Mohammed Seghir Babès, l’industrialisation doit constituer « un objectif majeur », qui exige la mise à contribution de « facteurs
d’appui » pour aider au développement des filières à valeur ajoutée.
Plaidoyer pour une évaluation sans complaisance
Le ministre de l’Industrie et des Mines qui a présenté le contexte dans lequel s’inscrit l’initiative de son secteur visant le redéploiement de l’industrie
nationale, a plaidé pour un débat ouvert pour « évaluer les forces et les faiblesses, les opportunités et menaces de l’environnement hautement compétitif et en changement
permanent ». S’adressant aux participants, M. Abdeslam Bouchouareb plaidera pour une évaluation « sans complaisance des avancées en matière d’évolution dans le climat des affaires
et de l’environnement de l’entreprise » mais aussi de débattre et d’analyser les conditions de dynamisation « des dispositifs de relance de l’outil de production national dans le cadre
du nouveau régime de croissance ».
A ce propos, il indiquera que la conférence qui devra « déboucher sur une esquisse de méthodologie de mise en œuvre » des recommandations et
conclusions attendues des débats, prévoit d’aborder une série de problématiques de première importance liées à la promotion de l’investissement et le rôle des acteurs nationaux appelés à
soutenir l’effort dans le cadre d’une démarche cohérente, les nouveaux mécanismes à définir dans le nouveau code des investissements pour en faire un levier efficace de repeuplement
industriel, le partenariat international considérée comme étant « un levier majeur, et le partenariat international considérée comme étant « un levier majeur de relance
industrielle ». En fait, la conférence, a souligné le ministre devra éclairer les décideurs sur « les modes opératoires » à adopter, et « les instruments d’ordre
organisationnels, de pilotage et d’ingénierie » les plus adaptés. Dans cette optique, les axes retenus pour la concertation au sein des trois ateliers et les cinq tables rondes devront
impérativement déboucher sur des orientations concrètes » qui permettront de déployer l’action du gouvernement, à travers notamment, « des instruments rénovés de soutien à
l’investissement productif, la promotion de filières industrielles prioritaires et à fort potentiel de croissance, l’amélioration de l’environnement de l’entreprise et du climat des affaires,
l’accélération du rythme de création de PME, des dispositifs juridiques et instruments d’appui à l’entreprise, le renforcement des programmes d’impulsion du partenariat national et étranger,
et la prise en charge des questions relatives au financement et au foncier industriel ». Une démarche qui exige, a affirmé le ministre, de définir les secteurs à fort potentiel et
« à plus fortes synergies » pour citer l’exemple de l’industrie automobile, la pharmacie, la pétrochimie, l’agroalimentaire, le textile, ou encore le BTP. Il s’agira également,
notera le ministre, de classer les secteurs à « l’effet d’import substitution » comme étant des prioritaires, ainsi que les secteurs jugés vitaux pour l’économie et ceux
« porteurs au niveau mondial ». La démarche obéit, a-t-il encore ajouté, à des impératifs qui consistent, entre autres, à moderniser, harmoniser le projet de relance de notre
tissu industriel, le hisser aux standards internationaux, à œuvrer pour la bonne gouvernance des entreprises, mettre en place des instruments de financement adaptés, encourager l’excellence
et l’innovation, faciliter la création d’entreprises, et inciter à une plus large utilisation des outils numériques. Aussi, la dynamique recherchée devra être fondée sur des avantages
comparatifs étudiés et une croissance hors hydrocarbures avec un taux de croissance de 7% d’ici 2020. A ce titre, le ministre a rappelé les réformes engagées par le gouvernement pour la
relance industrielle dont la PME en sera le vecteur. En fait, a souligné M. Abdeslam Bouchouareb, le secteur industriel public sera appelé à occuper une « place centrale » dans la
stratégie globale, et un rôle clé dans la croissance, en matière d’orientations. C’est dans cet objectif que s’inscrit la restructuration du secteur public marchand, a-t-il rappelé. Aussi,
priorité sera donnée aux projets inscrits dans les filières stratégiques et dans les régions des Hauts Plateaux et du Sud. La démarche préconisée prévoit, à ce titre, une série d’avantages
dont un allégement des procédures, une réduction des délais de traitement des dossiers, et une diminution des coûts administratifs, conclura le ministre.
D. Akila