Il me vient à l’esprit cet ancien collègue qui sonna un jour à ma porte.
Désespéré, il m’implora de lui prêter main forte. Je le priai de se confier. Il déclara que sa femme venait de le quitter : Elle m’a rejeté, humilié, trahi! Puis, il se délesta d’un monticule de frustrations réprimées depuis des années.
Après l’avoir écouté s’épancher abondamment, je lui dis avec tout mon amour : Merci de m’avoir si bien décrit ta cage. Maintenant, que dirais-tu de me parler du lion en toi? J’eus pour réponse un silence long comme ça…
Un mois passa. Le téléphone sonna. C’était lui.
Il prit deux instants de mes nouvelles, puis relâcha son fardeau. Son associé venait de le quitter : Il m’a rejeté, humilié, trahi! Après avoir accueilli son volubile récit, je lui dis : Merci de m’avoir si bien décrit ta cage. Maintenant, que dirais-tu de me parler du lion en toi? Pour toute réponse, il s’excusa et raccrocha poliment.
Six mois plus tard, je le croisai sur le trottoir. Il n’avait pas meilleure mine. En fait, comme il avait déjà servi dans l’armée, j’eus la réflexion qu’il avait une mine… anti-personnel!
Son air ne m’empêcha nullement de l’inviter à prendre un café.
Vous avez deviné. Eh oui! Il venait de se faire rejeter, humilier, trahir. Par contre, cette fois-ci, il était tout ouïe et voulut que je lui parle du lion et de sa cage. Émue, je lui expliquai ce qui suit.