Lundi 10 et mardi 11 novembre 2014, le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme rend hommage au réalisateur et comédien Assi Dayan.
Acteur israélien prolifique et charismatique, metteur en scène internationalement reconnu, producteur et scénariste, Assi Dayan s’est éteint le 1er mai 2014 à Tel Aviv, à l’âge de soixante-huit ans. Le Musée d’art et d’histoire lui rend hommage à travers trois films, dont un documentaire.
Assi (Assaf pour l’état civil) est né en 1945 à Nahahal (Palestine sous mandat britannique). Il est le fils de Moshé Dayan, chef de l’état-major de l’armée israélienne, puis ministre de la défense au moment de la guerre des Six jours.
Cet autodidacte se lance dans le cinéma comme acteur en 1967, campant un héros sioniste dans le film de Yosef Milo, He Walked in the Fields.
Sa carrière le mène ensuite à Hollywood, où il est dirigé par des géants comme John Huston (Promenade avec l’amour et la mort, 1969) ou Jules Dassin (La promesse de l’aube, 1970).
De retour en Israël, il joue notamment dans Opération Thunderbolt, de Menahem Golan (1977), un des plus grands succès du cinéma israélien des années 1970. Ce film sera nominé aux Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger. On le voit plus tard dans Au-delà des murs, d’Uri Barbash (1984) et Devarim d’Amos Gitaï (1995). En 2007, il incarne le père ultra-orthodoxe du très beau film de David Volach My Father, My Lord, et tient pour la télévision le rôle du psychanalyste dans la série Betipul (adaptée aux États-Unis sous le titre In Treatment). Il aura participé en tout à plus de quarante films, au cinéma et à la télévision, et reçu huit prix Ofir, les oscars israéliens. Un record absolu.
Mais c’est surtout comme metteur en scène, à partir des années 1970, qu’Assi Dayan a obtenu sa reconnaissance. Il remet alors en question l’idéal sioniste défendu par son père. En 1976, il dirige une comédie « culte » en Israël, L’unité Halfon ne répond plus, critique humoristique de l’armée israélienne, rediffusée régulièrement à l’antenne.
Ses films rencontreront le succès par delà les frontières d’Israël, en particulier La Vie selon Agfa (1992), analyse caustique de la société israélienne, récompensée à la Berlinale en 1993. Ce film marque un tournant dans l’histoire du cinéma israélien. Parmi ses autres réalisations, on compte Monsieur Baum (1998) et Dr Pomerantz (2011).
Sa vie agitée fut jalonnée de scandales. Gila Almagor, l’une des comédiennes principales de La Vie selon Agfa, actrice et symbole du cinéma israélien, a déclaré à la mort d’Assi Dayan
Nous avons perdu l’un des plus grands créateurs de ce pays
Un coffret « Assi Dayan » est à la disposition du public du musée à la vidéothèque ainsi que plusieurs films de/avec Assi Dayan en tant que réalisateur ou acteur.
Tous les films sont en VO st anglais, à part Les Méduses et My Father my Lord, en VOSTF.
Lundi 10 novembre 2014 à 19 h 30
Life as a Rumor (Hachayim Keshmua’a)
D’Adi Arbel et de Moish Goldberg
Documentaire, Israël, 123 min, 2013, VOSTF
Mardi 11 novembre 2014 à 15 h
La vie selon Agfa
D’Assi Dayan
Fiction, Israël, 102 min, 1992, VOSTF
Mardi 11 novembre 2014 à 17 h
Dr Pomerantz
D’Assi Dayan
Fiction, Israël, 90 min, 2011, VOSTF
Musée d’art et d’histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple
75003 Paris