A jamais tu seras mon enfant masculin
Mon dernier désir de transformer la chair
en être de bonté
et tu fus celui-là
enfant bon et joyeux
qui aima sa maison
comme on aime aux cieux
comme un délit secret
comme un ravissement
Ta maison t’appartient
tu ne l’as pas quittée
pour un avenir mensonger
brouillé de larmes apeurées
pour un destin déformé
sans famille tu devenais
et ton bras désarticulé
ne pouvait plus souffrir
la longue litanie
de nos sagacités
Dans les murs
ton esprit échappé
divague bouche cousue
Ton enfance perdue
tous les plaisirs reçus
sous leurs globes de verre
te regardent surpris
tu as si peu grandi
sans abri, sans logis
A jamais
Disparu le temps
d’avoir vécu confiant
petit frère apaisé
fierté de tes parents
ta longue peine déguisée
en sombre tragédie
dans l’isoloir, ton absence grandit
ton chagrin ne se partage plus
Il est caché dans ta maison
ta maison dans ta tête
et ta tête ?
O ta tête !
se débat dans sa cage d’acier!
Ta chère tête de beau petit garçon
de jeune homme élancé
qui peut la protéger ?
la sauver du passé ?
Tu es venu
éclairer la mémoire
supplier la pitié
et la fidélité
à toute chose aimée
demeurée dans ton coeur
Ta révolte essentielle a malmené nos liens.
Epris de liberté
tu as osé, mon fils
un invincible pari
Le temps n’a pas de prise
Sur l’amour des enfants
Corinne, maman de Guillaume
Classé dans:Paroles des lecteurs du blog