A jamais

Publié le 04 novembre 2014 par Lana

A jamais tu seras mon enfant masculin

Mon dernier désir de transformer la chair

en être de bonté

et tu fus celui-là

enfant bon et joyeux

qui aima sa maison

comme on aime aux cieux

comme un délit secret

comme un ravissement

Ta maison t’appartient

tu ne l’as pas quittée

pour un avenir mensonger

brouillé de larmes apeurées

pour un destin déformé

sans famille tu devenais

et ton bras désarticulé

ne pouvait plus souffrir

la longue litanie

de nos sagacités

Dans les murs

ton esprit échappé

divague bouche cousue

Ton enfance perdue

tous les plaisirs reçus

sous leurs globes de verre

te regardent surpris

tu as si peu grandi

sans abri, sans logis

A jamais

Disparu le temps

d’avoir vécu confiant

petit frère apaisé

fierté de tes parents

ta longue peine déguisée

en sombre tragédie

dans l’isoloir, ton absence grandit

ton chagrin ne se partage plus

Il est caché dans ta maison

ta maison dans ta tête

et ta tête ?

O ta tête !

se débat dans sa cage d’acier!

Ta chère tête de beau petit garçon

de jeune homme élancé

qui peut la protéger ?

la sauver du passé ?

Tu es venu

éclairer la mémoire

supplier la pitié

et la fidélité

à toute chose aimée

demeurée dans ton coeur

Ta révolte essentielle a malmené nos liens.

Epris de liberté

tu as osé, mon fils

un invincible pari

Le temps n’a pas de prise

Sur l’amour des enfants

Corinne, maman de Guillaume


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