Homeland // Saison 4. Episode 6. From A to Be and Back Again.
Homeland n’a pas froid aux yeux cette année et cela fait plaisir à voir. Je ne dis pas que la série doit se complaire dans tout ce qu’elle peut faire de violent mais disons que la réalité ne doit pas être bien différente. Les terroristes ne doivent pas hésiter à tuer quelqu’un si jamais ce dernier se sent trahi et même si la personne a aidé à sauver le terroriste en question. Je pense que cet épisode n’est peut-être pas aller aussi loin qu’il aurait pu aller. Je pense par exemple au fait que Saul est détenu par des terroristes qui n’ont rien à faire de lui et que ce dernier est presque sûr de mourir vu son état. On a l’impression de voir plus ou moins ce qui s’était déjà passé avec Brody l’an dernier. Il aurait été presque élégant de le faire partir de la sorte, de nous surprendre et de ne pas nous laisser penser qu’il peut encore revenir et mourir de façon bien plus digne avec un monologue à l’appui. Non, ce n’est pas le but. Carrie et l’équipe aurait dû tuer Saul dans le lot, cela aurait été l’issue la plus logique qu’il soit. Après tout un directeur de la CIA ne vaut pas forcément plus qu’un espion de la CIA dans ce genre de situation et puis c’est quelqu’un qui a donné plus ou moins sa vie à son pays. Sacrifier la vie de Saul c’était en sauver bien plus. Pour en revenir à cet épisode bien évidemment que si le risque de tuer Saul n’est pas pris, celui de tuer Ayan est pris.
La scène est très simpliste, très rapide, comme une façon pour Homeland de dire au revoir à un personnage qui de toute façon ne pouvait pas aller jusqu’au bout de la saison en vie. J’aurais été déçu qu’il ne meurt pas de toute façon mais la surprise est telle que je ne m’y attendais pas de cette façon là non plus. Preuve du fait que Homeland veut être une série imprévisible et que cela peut fonctionner de temps en temps. Bien évidemment, cet épisode est avant tout là pour permettre à Carrie et son équipe de comprendre que ISI travaille avec les terroristes main dans la main et que Saul est kidnappé. Pourquoi pas, c’est une façon de nous lancer dans une sorte de course contre la montre jusqu’à la fin de la saison mais je trouve qu’il est dommage de ne pas profiter du fait que tuer tout le monde est encore une fois un moyen de s’alléger de tout un tas de choses et notamment du personnage de Saul qui, en plus de ne plus servir à rien dans la série, pourrait bien rendre la série lamentable s’il est aussi mal exploité tout au long de la seconde partie de la saison 4. Ayan est quelqu’un qui n’a pas eu de chance. Si dans un premier temps la CIA met en scène quelque chose qui pourrait lui donner envie de faire réagir, ce n’est pas comme prévu que cela va se passer.
Mais de toute façon, Carrie devait bien se douter qu’en envoyant Ayan dans ce piège à loup, il ne pourrait pas en ressortir vivant. Je suppose que c’est pour ça que Carrie n’a pas une réaction démesurée et qu’elle est presque non surprise par la scène. Je dis bien presque car il y a tout de même une implication émotionnelle. Claire Danes continue de jouer à merveille le rôle de la femme qui d’un côté est prête à tout pour trouver des terroristes et de l’autre la femme qui a des sentiments et qui sait très bien que tout ce qu’elle a pu faire n’est pas forcément la meilleure des solutions. La première partie de la saison a su donc développer le personnage de Carrie, post-Brody, en la mettant dans les bras d’un jeune garçon, tout cela dans le but de gratter des informations à droite et à gauche. Si cela a plutôt bien fonctionné, ce dont la série ne s’est finalement pas vraiment rendu compte c’est qu’elle laissait d’autres personnages courir tout seul. Je pense à Saul. S’il est kidnappé, on aurait tout de même pu le suivre au delà de son kidnapping. Cela aurait permis de mieux comprendre les terroristes mais j’ai surtout l’impression que Homeland cherche à donner le point de vue de la CIA et très peu celui des terroristes qui sont finalement légèrement en retrait.
Note : 8/10. En bref, avec une fin choc et un épisode rythmé comme il se doit, Homeland ne séduit une fois de plus.