Que les choses soient claires : je connais maintenant Lush depuis une dizaine d’années et jamais ô grand jamais la marque n’avait commercialisé un produit à l’intitulé si imprononçable : H’SUAN WEN HUA. ( merci de m’éclairer sur sa prononciation exacte )
Dont acte : mon premier conseil si tu envisages l’achat de ce baume capillaire suite à mon article, c’est de ne pas essayer de le nommer devant une vendeuse. Tu as 99% de chances qu’elle ne pige absolument pas ce que tu cherches et te demandera de bien vouloir parler français. Donc tu arrives en magasin et tu te dépatouilles pour le trouver dans les rayons, ça vaudra mieux. De la même façon, si une copine te demande quels sont les soins capillaires que tu utilises en ce moment, tu lui réponds juste « des lusheries ». Si c’est une bonne copine et qu’elle insiste lourdement, tu peux à la limite essayer de baragouiner le truc. Elle te prendra pour une dinguo mais tu peux tenter le
coup. ( par contre si c’est une connasse, envoie-là vers la première merdouille de supermarché bourrée de parabens/silicones/sulfates ).
Laissons de côté la sémantique pour nous concentrer sur la review du jour. Comme tu le sais si tu me lis depuis quelques temps ( et sinon, beh, tu as tort et tu mérites un flagellement aux orties fraîches ) j’ai toujours eu du mal à confier ma crinière à une marque autre que LUSH : après tout, c’est le miraculeux shampooing Retour Dans le Droit Chemin qui l’avait sauvée d’une catastrophe capillaire vieille de plusieurs années.
Sauf que mes pointes font la gueule depuis plusieurs semaines. Voilà un an que je n’ai pas coupé ma choucroute, même d’un petit centimètre. J’avais donc besoin d’un soin plus costaud que mon super chouchou d’après-shampooing Vive La Révolution.
J’avais déjà entendu parler de ce baume capillaire AVANT shampooing comme étant « super efficace, mais qui sent quand même gravement la vinaigrette ». Ayant apprécié le masque facial La Guerre des Boutons qui refoulait à mort mais était gégé pour ma peau pourrie , j’ai donc ignoré la promesse d’une odeur affreuse ( et ignoré mon compte bancaire agonisant par la même occasion ) et ai déboursé 13,45€ pour un pot noir de 225 grammes. A ce prix, il a intérêt à envoyer du pâté, ce baume.
Si d’aventure tu te poses la question de l’utilité d’un baume avant-shampooing, Lush explique que lorsque les cheveux sont mouillés, leurs écailles sont fermées, très peu d’ingrédients peuvent pénétrer. Pour ma part, je ne m’étais jamais fait cette réflexion mais ça se tient. Dans ce cas pourquoi commercialiser des après-shampooings promettant de réparer les tifs ? Cela voudrait-il dire qu’au contraire, les après-shampoos ne traitent les problèmes qu’en surface ? Bref je m’égare ( encooore, oui oui ). J’attends de voir si un AVANT-shampoo peut être plus efficace qu’un APRES.
La marque a formulé son produit qui pénètre nos écailles à partir de vinaigre balsamique qui donne de l’éclat, d’infusion de cresson pour renforcer la tige capillaire pendant que les bananes et les avocats frais sont incorporés pour nourrir et adoucir. Je jette donc un coup d’oeil à la composition sensée asseoir les promesses du baume :
Cette composition aurait pu être parfaite…sauf si on la lit jusqu’au bout. Coucou les parabens ! Et Lush vous classe dans la liste des « produits synthétiques sûrs » mouhahaha. Grosse blague. ( je rappelle à toutes fins utiles que les parabens sont des conservateurs accusés d’être de graves perturbateurs endocriniens ).
Parabens ou pas, maintenant que je l’ai acheté, je ne peux plus reculer. Un soir que j’avais les cheveux crades, j’ai ENFIN pensé à l’utiliser. J’ai dévissé le couvercle du pot noir, ai patouillé mes gros doigts dedans et m’en suis généreusement tartiné les pointes. Suite à cette première utilisation, j’ai constaté :
- Le couvercle à vis et le pot, c’est chiant comme pas possible et pas hygiénique, que tu te laves les mains avant ou pas.
- Nomdedju ça PUE LE CLOU DE GIROFLE A TROIS KILOMETRES !
- Mes pointes ont l’air réparé, plus souples, plus jolies mais ça n’est pas non plus hyper-hyper flagrant. Par contre j’ai remarqué que malgré la présence d’huile d’olive, elles ne ressemblent pas à de grosses frites.
J’aurais pu arrêter mon test ici, déclarer que ce baume était une grosse bouse et jeter le reste du pot ( déjà bien entamé par cette seule utilisation ) rageusement. Seulement, je suis une nana radine économe et je refuse de jeter un produit qui m’a coûté près de quinze boules.
Alors j’ai réitéré samedi dernier, en suivant scrupuleusement les instructions d’utilisation de la marque :
Pour information et puisque j’adore vous apprendre de nouveaux mots pour briller en société , la trichologie n’est pas une secte mais l’étude des cheveux et des poils.
D’autre part, il me semble qu’un soin par semaine pendant 6 semaines est tout simplement IMPOSSIBLE avec un seul pot…ou l’Art de pousser à la consommation.
Donc voici mes tifs avant l’application du soin :
A nouveau, je dévisse le gros pot noir pour laisser voir une texture beige fondante surmontée d’une bonne pellicule de liquide, que je suppose être l’huile d’olive. A l’aide de mes doigts, je mélange grossièrement le tout pour obtenir un magma uniforme :
Ce qu’il m’en reste après 1 utilisation, juste sur les pointes
Dès l’ouverture du pot, la première chose que tu remarques, c’est l’odeur. Ca schmoute un max et couvrirait sans problème toute autre odeur nauséabonde ( oui Musclor je parle bien de tes pets ). Je n’ai pas du tout retrouvé les effluves de vinaigrette qu’on m’avait décrites mais une trèèèès puissante odeur de clou de girofle. Et ça ne pouvait pas tomber plus mal pour ce baume : je HAIS le clou de girofle. Après avoir refoulé l’idée de la pince à linge sur le pif ( t’as déjà essayé ? moi oui et ça fait maaaal ), je décide de supporter tant bien que mal l’odeur pendant l’application et m’emploie donc à répartir le magma beige sur toute ma chevelure, pointes et racines, vu que j’avais remarqué lors de mon utilisation précédente que ce baume ne graissait pas les tifs.
La photo où je suis à poil
La photo où j’ai enfilé mon peignoir moche
Lush recommande 20 minutes de pose. Puisque j’ai vidé le pot complet, je décide de rentabiliser la chose en laissant le baume 45 minutes sur ma tignasse, ce qui me laisse le temps de ruminer : seulement 2 utilisations pour un pot à quinze euros, et une cure de 6 utilisations pour les cheveux abîmés ?! Grosse blague again.
Au bout de mes trois quarts d’heure d’attente, mon appartement pue le clou de girofle et mes deux lapins qui voulaient des câlins m’ont finalement tourné le dos tellement je schlingue. Impossible de me concentrer sur autre chose que sur l’odeur infecte, je cours donc me rincer le crâne.
Le baume s’élimine très facilement sans dépenser la consommation d’eau d’un petit pays africain ( pas comme toutes ces cochonneries de masque de supérette bourrés de silicones où le doute subsiste après 30 minutes de rinçage à grandes eaux ).
Une fois séchés grossièrement dans une serviette, je passe au démêlage. Evidemment je n’ai pas un noeud à déplorer vu que j’avais brossé mes cheveux avant l’application du baume. Je les laisse ensuite sécher à l’air libre, comme d’habitude puis je vais me coucher. Je renifle toujours autant le clou de girofle, et c’est drapée dans cette odeur infecte que j’essaye tant bien que mal de m’endormir… Le lendemain au réveil, mes tifs et mon oreiller puent.
Je procède à mes ablutions habituelles, le temps de m’apercevoir que mes cheveux secs sont brillants et doux et surtout je les sens légers légers ( malgré leur puanteur )( non mais ça m’a vraiment soulevé le coeur cette histoire ). De plus, les racines ne sont pas du tout graissées et mes pointes semblent vraiment en pleine forme :
Le soir venu, je constate que mes cheveux sont toujours aussi beaux, doux et brillants. C’est un vrai plaisir de se tripoter et caresser les pointes.
Avec ce baume ( pourtant appliqué sur mes racines qui ont facilement tendance à graisser ) je peux me permettre de tenir 48 heures sans laver mes tifs et sans qu’ils ressemblent à des frites, un exploit que je me devais de souligner ! L’odeur est par contre terriblement tenace et c’est seulement au bout de 36 heures que je pourrais enfin respirer correctement.
Pour conclure, j’avais envie de le détester ce H’SUAN WEN HUA imprononçable. Mais finalement je suis ravie d’avoir pu tester ce baume avant-shampooing dont j’avais tant entendu parler : il est vraiment efficace côté réparation et je dois dire que cette première expérience avec un produit de ce genre est plutôt fructueuse au niveau des résultats. Grâce à lui, je peux retarder le passage obligé chez le coiffeur ( que je redoute souvent ) pour couper mes pointes. En plus, ô joie, il ne graisse pas les cheveux.
Malgré ces résultats surprenants, je ne le rachèterais pas pour deux raisons essentielles : son odeur de clou de girofle incroyablement tenace me retourne le bide, tandis que payer près de 15€ pour seulement deux utilisations sur cheveux-longs-mais-pas-trop, je trouve que c’est se moquer du monde ( surtout quand on ose préconiser une cure de 6 soins ! ) Enfin je déplore la présence de deux parabens, c’est pas franchement jojo.
Côté efficacité, c’est un 10/10 mérité . Côté plaisir, praticité d’utilisation et rapport quantité-prix, j’attribue un modeste 1,5 / 10. Donc paf le chien :