Crevons l’abcès une bonne fois pour toutes. La richesse, comme la beauté, font certainement partie des choses les moins bien partagées en ce monde après le bon sens. Rien d’étonnant donc à ce que cette « injustice » agace autant qu’elle suscite la jalousie, surtout lorsqu’on nous l’agite impunément sous le nez, nous renvoyant à nos poches vides et leur budget aussi « coquet » qu’une kitchenette parisienne.
Nuance. L’indécence du nouveau riche n’a pourtant rien à voir avec les fruits d’un travail mérité, que certains recherchent désespérément en jouant au loto le vendredi soir. Pas nécessairement pour flamber d’une traite ce que certains rêveraient de gagner en un an, mais simplement pour la jouissance de s’en sentir capable. Car si l’argent ne fait pas le bonheur, il procure une sérénité d’esprit qui, elle, lui est fondamentale. Voyager un peu plus, stresser un peu moins, ne pas se sentir obligé de regarder systématiquement les prix, sont autant de petits luxes quotidiens que chacun aimerait pouvoir s’offrir sans souffrir. Où est le mal ?
Ce n’est pas le pognon qu’il faut haïr, ni ceux qui le possèdent. C’est l’attitude ingrate et malsaine que certains adoptent lorsqu’il leur brûle les doigts. Plutôt que de râler contre « ces riches cons » (qui ne le sont pas tant que ça, puisqu’ils ont su bâtir leur petit empire à la différence de beaucoup), pourquoi ne pas les considérer comme moteur pour se décarcasser à son tour ? La jalousie a beau être confortable, elle n’a jamais enrichi personne si ce n’est dans sa frustration.