Un dernier tome époustouflant !
** Spoilers ! **
Après avoir été sauvée in extremis de l'arène, à l'issue des Jeux d'Expiation, Katniss se réveille dans un District 13 ressuscité de ses cendres : les rebelles s'acharnent en effet depuis des années à bâtir une résistance dans des galeries souterraines et envisagent désormais d'instrumentaliser l'héroïne des Jeux pour combattre le régime du Président Snow. Or, Katniss n'a pas choisi cette nouvelle position et se préoccupe davantage du sort de Peeta, disparu entre les griffes du Capitole.
Notre rescapée n'aura pourtant pas le temps de tergiverser, tout de suite elle est mise en scène : c'est le Geai Moqueur, l'incarnation du soulèvement. Elle seule peut mobiliser les foules, toucher le peuple, inciter à prendre les armes, se rebeller contre le pouvoir en place. Katniss agit comme une marionnette, jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus et saisisse toute l'ampleur du kidnapping de Peeta.
Et là, notre héroïne est à ramasser à la petite cuillère. (Oui, elle est lente à la détente. Ce n'est pas nouveau, je l'avais déjà remarqué auparavant. Katniss est centrée sur sa petite personne et sur des considérations, parfois, puériles et assommantes. Gale ou Peeta ? Peeta ou Gale ?) Et pourtant, non cette série n'est pas fleur bleue. Replaçons le contexte : oppression, contestation, révolte. Et qu'obtient-on au bout ? Perte et fracas, car on ne gagne jamais rien sans douleur.
Suzanne Collins ne verse pas dans la facilité et livre un dénouement bouleversant, sans demi-mesure. Toutes nos illusions s'effondrent les unes après les autres, on sort de là le moral dans les chaussettes, mais c'est absolument sans regret. Et c'est sur un ton dur et âpre que la sentence tombe : Hunger Games se range parmi les lectures / séries qui cognent dur et fort, qui s'inscrivent dans la durée, qui font réfléchir et s'analysent dans les moindres détails. Chaque nouvelle lecture apporte sa petite lumière, son éclairage supplémentaire. Et ça me plaît, terriblement...
Très bonne interprétation de Kelly Marot, la voix française qui double Jennifer Lawrence dans les films au cinéma.
Audiolib, octobre 2014 ♦ texte intégral lu par Kelly Marot (durée d'écoute : 12h 16) ♦ traduit par Guillaume Fournier pour les éditions Pocket jeunesse
« J'ai eu cette idée de livre en regardant notre livre familial sur les plantes. Un ouvrage dans lequel consigner tout ce qu'on ne peut pas confier aveuglément à la mémoire. (...) Lady en train de lécher la joue de Prim. Le rire de mon père. Le père de Peeta avec ses cookies. La couleur des yeux de Finnick. Ce que Cinna parvenait à sortir d'un simple rouleau de soie. Boggs reprogrammant l'holo pour moi. Rue dressée sur ses orteils, les bras légèrement écartés, comme un oiseau sur le point de s'envoler. Et ainsi de suite. On colle les pages à l'eau salée et on se promet de mener une belle vie afin que leurs morts ne soient pas inutiles. »