Le volume 38 de l'intégrale regroupe des pièces différentes des cantates chorales classiques de JS Bach. La cantate BWV 52 pour soprano, la légendaire cantate "Ich habe genug" BWV 82 pour basse, la cantate BWV 55 pour ténor et la BWV 58 pour soprano et basse.
Il faut noter que dans cet enregistrement, Masaaki Suzuki regroupe le trio des meilleurs solistes dont il a pu jusqu'ici disposer pour son intégrale.
Dans l'intéressante "Falsche Welt, dir trau ich nicht" (BWV52) où l'unique soliste est une soprano, la merveilleuse Carolyn Sampson (cf. notes du 22 mai 2007 et du 1er septembre 2006) déploie son chant d'une limpidité et d'une musicalité exceptionnelles. Avec la finesse de l'interprétation orchestrale du chef japonais et les qualité des instrumentistes, on tient là une cantate, comme toujours dans cette intégrale, très équilibrée, parfaitement ciselée. La ligne mélodique est tenue avec une pureté cristalline.
A noter la sinfonia d'introduction, qui sera en grande partie reprise dans l'un des concertos brandebourgeois.
Face au monument que constitue la cantate "Ich habe genug" (que je tiendrais pour ma part dans les oeuvres à emporter sur l'ile déserte), à bien écouter, Peter Kooij s'en sort assez bien. Certes, il n'atteint pas l'épaisseur humaine et la pathos de son maître (version à mon avis de référence absolue que celle de Max van Egmond avec Frans Brüggen avec le Baroque Orchestra - label Seon), mais il propose une lecture sobre, concentrée, fidèle au texte qui est tout à fait respectable.Sur la cantate "Ich armer Mensch, ich Sündenknecht" (BWV 55), Gerd Türk confirme qu'il est un des tous meilleurs ténors actuels sur le répertoire de musique sacrée de JS Bach avec Mark Padmore. Plus retenu et moins lumineux que le ténor anglais, il déplie toutefois un phrasé bien articulé et une belle agilité vocale.
Enfin, sur la cantate "Ach Gott, wie manches Herzeleid" (BWV58), Carolyn Sampson et Peter Koij nous interprètent un duo avec baucoup de finesse et d'élégance.
Si vous vous attendez à une certaine expressivité vocale du fait du caractère plus concertant de ces cantates, vous risquez d'être un peu déçu(e). Masaaki Suzuki est très soucieux d'un équilibre vocal et orchestral général et les voix conservent un caractère très instrumental pour rester à tout moment intégrées dans la ligne fixée par le chef. Cette option sert donc particulièrement l'approche esthétique de Masaaki Suzuki et qui s'oriente vers une grande fidélité au texte, une certaine intériorité sans laisser les voix prendre le dessus et dévier vers une expressivité qui dénoterait avec le climat général recherché.
Plus de détails à propos de ce disque sur le site du label BIS Records.
Intégrale des cantates de JS Bach - Volume 38 - Cantates BWV 52, B2, 55 et 58 - Carolyn Sampson, soprano - Gerd Türk, tenor - Peter Kooij, basse - Bach Collegium Japan, orchestra - Direction Masaaki Suzuki- label BIS.