Il y a quelques temps, j’ai promis à Lady So de parler du dernier roi saxon d’Angleterre, celui qui s’est ridiculisé en public à Hasting, en se prenant bêtement une flèche dans l’œil devant les caméras du monde entier les aiguilles de la reine Mathilde. C’est vrai que malgré son prénom ridicule et le fait que les écoliers anglais le haïssent puisqu’ils doivent apprendre la date de sa mort, 1066 face à Guillaume, ce pauvre Harold n’est pas très médiatique. C’est bien simple, avant de vous en parler, je ne savais pratiquement rien de lui, c’est dire si je suis bien placée pour vous raconter sa vie!
( la photo est floué, la technologie du zoom était très peu développée, au 11 siècle, et puis, Harold ne faisait rien qu’à bouger. Sinon, elle vient de shakespeareandhistory.com).
Déjà, Harold nous ennuie alors qu’il n’a été roi que quelque mois, du 6 janvier 1066 au 14 octobre de la même année donc. Dans le civil, il s’appelait Harold Godwinson ou Godpinson. Personnellement, je préfère la deuxième version, c’est plus pimpant. Cuicui. Harold nous bassine avec la défense héroïque de son trône, mais globalement, il n’avait pas plus de raison de devenir roi que Guillaume, mon beau-frère, ou la concierge. Quand Édouard le Confesseur meurt sans héritier, les barons saxons se réunissent et votent pour se choisir un nouveau monarque. Ça tombe sur Harold. Certains prennent d’ailleurs très mal la chose, comme un certain Harald (avec un a) Hardrada. (J’adore les noms saxons, ça a un petit côté Lord of the rings…). D’ailleurs pour le plaisir, je ne résiste pas à vous donner les noms des parents de Harold (avec un o): son papa, c’est Godwin Earl of Wessex, sa maman répond au doux nom de Gytha Thorkelsdottir. Harold épouse Ealdgyth, fille de Aelfgar, et ils nous pondent une fille qu’ils baptisent hardiment Gunhild (ou bien c’est la fille de sa maîtresse, ce n’est pas clair). C’est charmant tout ça.
Je ne sais pas vous, mais j’ai soudainement la migraine. Je vous aurais bien parlé de la généalogie fascinante de Harold plus longtemps, mais je sens que ça va vous lasser. Harold est le deuxième fils dans une famille de 9 enfants, comme quoi 5, c’est de la rigolade ( vous voulez les noms? Je suis sûre que Lady So va les réclamer, alors hop: Sweyn, Tostig, Gyrth, Leofwine, Wulfnoth, Ealdgyth, Aelgyfur. Il m’en manque un, mais mon correcteur d’orthographe est au bord de l’explosion). Harold serait né vers 1020, et comme il est ambitieux, il devient directeur régional de l’East Anglia vers 25 ans. Il en profite pour sauter sur Ealdgyth (pas sa sœur, une autre, ils avaient des prénoms très rigolos, les saxons mais pas d’imagination apparement) qui est l’héritière de l’Essex. Ah ben, c’est chez moi!
Sinon, Harold et sa famille ne font rien qu’à se disputer avec le pouvoir en place qui change d’ailleurs tous les 4 matins. Je vous fais grâce des noms, mais c’est un bazar pas possible, tous les barons saxons essaient de devenir roi. Finalement, Édouard rentre de vacance ( il était en Normandie) après 25 ans d’exil, remet de l’ordre dans tout ça et hop, il meurt. Harold s’était bien fait remarquer avant en pétitionnant à coup de révoltes et autre légers massacres contre l’influence normande. C’est d’ailleurs ses prises de positons politiques clairement fascistes contre les immigrés Normands qui lui ont valu son élection. De là à dire que Harold, ce n’est rien que le précurseur du UKIP…
Une fois roi, Harold s’éparpille un peu partout, en traînant son armée derrière lui. Il se bat contre tout se qui bouge pendant les quelques mois de son règne, un coup dans le nord du pays, un coup en mer, et finalement Battle, à côté d’Hasting. Et à force de voir les français d’un mauvais œil, il se prend une flèche en pleine pupille. Et toc.
Finalement, à part donner des idées de prénoms originaux à mes connaissances enceintes (coucou Celine!), la vie de Harold n’est pas très intéressante. La prochaine fois que je massacre l’histoire d’Angleterre, je choisirai une victime un héros plus comique.