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Un homme, ça ne pleure pas

Publié le 03 novembre 2014 par Lecteur34000

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« Un homme, ça ne pleure pas »

GUENE Faïza

(Fayard)

C’est quoi ce que nos éminents penseurs appellent « l’intégration » ? Faïza Guène répond à cette interrogation-là à travers le prisme de ce qui de toute évidence s’apparente à un certain vécu. Son narrateur, Mourad, est issu d’une famille algérienne, émigrée et installée à Nice. Son père (le Padre) n’a de cesse que ses trois enfants réussissent leur scolarité et trouvent une place « convenable » au sein d’une société repliée sur ses archaïques certitudes. Son vœu est exaucé. Dounia, l’ainée, devient avocate et amorce une carrière politique qui n’est pas sans faire penser à celle qu’a réussie une certaine ministre dévouée à la cause du Roi Nicolas. Plus modestement, Mourad, au terme de son parcours universitaire, intègre l’éducation nationale et débute au sein de la profession dans un collège du 93 où il enseigne le français. Seule, la cadette, Mina emprunte une voie plus ordinaire, conforme aux attentes de sa mère : elle épouse un immigré et se contente de son rôle de mère au foyer, avec trois enfants à la clé.

Ce roman chaleureux, vivant, coloré, explore deux parcours atypiques. Celui de Dounia, intégrée au système dominant, donc en totale rupture avec l’héritage culturel et religieux dont sa mère est la principale détentrice. Mourad, lui, s’interroge sur les vertus de l’intégration à la française. Il s’interroge d’autant plus qu’il enseigne dans une ZEP (zone d’éducation prioritaire) et que la plupart de ses élèves ne parviennent pas (ou n’ont pas envie) à (de) trouver leur place dans le système.

Le propos de Faïza Guène ne manque pas de pertinence. Même s’il est parasité par le récit de la liaison de son jeune cousin avec une accorte et très riche quinquagénaire. L’intégration franchouillarde relève d’une vision jacobine surannée qui n’offre d’autre alternative que d’endosser un prêt-à-porter culturel imperméable aux apports extérieurs. D’où sa totale inefficacité. Un constat que Faïza Guène établit sans la moindre aménité, avec la seule volonté d’apporter des éléments de réflexion à celles et ceux qui s’immergeront dans son roman.


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