Et si on commençait mes chroniques du mois de novembre par un article sur la musique, mais qui ne contiendrait non pas une seule chronique de disques, mais carrément trois en une?
En effet, vu que j'ai assez peu parlé nouveautés musicales ces derniers temps, et que j'ai continué évidemment d'en écouter, j'ai plusieurs coups de coeur musicaux à vous faire partager sans plus attendre pour bien commencer la semaine :
1. Vianney, Idées blanches
Et effectivement,comme j'ai eu la chance d'écouter "Idées Blanches", l'album en question, plusieurs semaines avant sa sortie, j'ai immédiatemment été sous le charme du talent de l'artiste qui arrive à rendre ses textes et ses mélodies tout autant exigeantes qu'acessibles, ce qui est un véritable tour de force que peu d'artistes plus confirmés a du mal à réussir.
En effet, dans chacune de ses douze compositions, Vianney, auteur-compositeur-interprète, parvient à transmettre des moments de vie dont il a lui même fait l'expérience, tout en évitant les clichés et le prévisible.
Il faut savoir que sa rencontre avec un certain Antoine Essertier a été déterminante dans sa carrière car à ses côtés, il entame la création de son premier album entre le mois d'août 2013 et mars 2014 en plein cœur de l'Auvergne. Ainsi, à tout juste 23 ans, Vianney livre pour son premier album chez "Tôt Ou tard" un condensé de pop et de variété française, puisant sur les rives de la folk, parfois même celles de l'électro ou du rock, truffé d'airs plus ou moins légers et de refrains souvent particulièrement entêtants.
On pense un peu en écoutant "Idées Blanches" à Renan Luce, (mais celui du premier album) dans sa façon de peindre avec humour et ironie les travers du quotidien, et également à Alex Beaupain ou même De Palmas pour tenter de redonner des lettres de noblesse à la chanson française sans verser dans le chichiteux ou l'experimental.
Vianney, artiste autodicate et également et (assez étrangement) diplômé d’un diplome de stylisme, fait montre d'un vrai talent à ciseler son écriture malicieuse et habile qui fait mouche à tous les coups, afin de former quantités de textes habiles et touchants au service de mélodie qu'on se surprend à fredonner avec énormément de plaisir ( "Veronika"," les gens sont méchants").
"Idées blanches" est donc un excellent album de chanson française, assurément un des meilleurs de cette année 2014, qui témoigne de la part de ce jeune artiste d'une vraie qualité d'écriture et de mélodiste, ainsi qu'une véritable prédisposition pour le style et l'image, comme l'atteste l'excellent clip de son premier single qui est pas mal passé sur les ondes ces dernières semaines, l'anti chanson d'amour "Je te déteste" (que ma fille ne cesse de fredonner depuis qu'elle l'a entendu):
2.J'aime Ca; Sophie Tith ( Polydor)
Si j'ai suivi pendant de très longues années avec une vraie passion ( parfois à la limite de la pathologie) l'émission Nouvelle Star, j'avais un peu laché l'affaire et j'ai notamment suivi de très loin lorsque l'émission fut ressuscitée par la chaîne D8 en décembre 2012.
J'ai donc appris qu'une certaine Sophie-Tith avait séduit le Jury toujours emmené par Alain Manoukian, et triompher ( avec notamment des reprises remarquées et personnelles de Pink, Coeur de Pirate, Elton John ou d'Olivia Ruiz) de toutes les épreuves jusqu'à la finale, et ma mère (qui ne fait rien comme tout le monde et qui a découvert l'émission cette année là) ne tarissait pas d'éloges sur cette candidate de 16 ans à la voix et l'univers musical déjà bien affirmé.
Suite à cette victoire, Sophie Tith a remporté un contrat avec la firme Polydor pour un premier album qu'elle souhaitait rock et psychédélique. Réalisé par une équipe emmené par Sinclair, Premières Rencontres en juillet 2013, constitué exclusivement de reprises et plus proche de la variété que des voeux initiaux de Sophie-Tith, ce premières rencontres ne m'avait pas forcément convaincu du talent supposé de la jeune artiste.
Heureusement, moins d'un an après, elle sort un nouvel album , avec ce coup ci que des créations originales, crées notamment avec la collabration de Matt Bastard de Skip the Use et Adrien Gallo de BB Brunes J'aime Ça, sorti en avril 2014 mais que j'ai découvert il y a quelques jours seulement .
Dans "j'aime ça", on remarque d'emblée la grande maturité artistique de l'artiste, fait rare pour son jeune âge et on voit que l'.artiste qui ose exprimer ces émotions sans fausse pudeur et sans qu'elle semble trop formatée, malgré quelques morceaux qui sentent un peu le déjà vu.
Les sons pop-rock dominent l'ensemble de l'album, chaque mélodie émeut par un subtil mélange de force et de fragilité aux doutes existentiels, ses peurs d'ado qui entre dans l'âge adulte. "J'aime ça" constitue donc un véritable premier album qui met en exergue sa sonorité vocale; et qui mette en avant un univers entre pop et rock qui arrive à transcender le déjà entendu. On sent dans les textes pas mal d'amertume, voire d'agressivité dans certains mots (le touchant comme les autres ou le puissant jalouse), et on est séduit par une voix, particulièrement mature pour une jeune de 16 ans.
En illustration de ce bel album, voici le duo avec Sophie-Tith et un autre jeune artiste qui monte, Corson, avec un beau morceau "Ces Choses-Là", amer et mélancolique à souhait, qui prouve le gros potentiel en devenir de Sophie Tith.
3. Santié Papang de Maya Kamaty (Atmosphériques) :
Dans son premier morceau, qui vient tout juste de sortir, elle nous livre 14 morceaux doux, poétiques, à la fois pleins de félures et de luminosités en tous genres .
Bref, un album qui nous fait s'envoler loin loin, plus exactement sur la terre de naissance de Maya Kamaty : cette si fantasmagorique île de la Réunion.
"Santié Papang", ou le délicat alliage entre des ballades rêveuses et poétiques et des titres plus énergiques et dansants. toute en volupté et rêverie.
Et c’est un titre en Français, « Ecris-moi », qui est le premier single extrait de l'album, un titre joyeux à la fraîcheur estivale et au refrain entêtant. Ecrit par le poète mauricien Michel Ducasse, à la forte brillante prose et portée par une mélodie chaloupée
et par un timbre profondément envoutant et fragile, cet Ecris moi est un vrai bonheur, à l'image de tout l'album de Maya Kamaty :