Sebastiao Salgado est un grand photographe , c'est incontestable . Cependant faire de l'esthétisme sur la misère des gens me met mal à l'aise. Dans ce documentaire, tout y passe, tous les endroits du monde où il y a un conflit sont photographiés , les images du Rwanda me sont insupportables. Il semble qu'il met en scène les pauvres réfugiés, comme par hasard devant un bel arbre , une légère brume, les vêtements en loques des femmes deviennent des robes de madones.... et à la fin , quand il en a assez de voyager dans le monde en quête d'images de guerre (les puits de pétrole qui brûlent en Irak ...) et que ses belles images ne changent pas l'ignominie des hommes , il reboise les six cents hectares -je pense ne pas me tromper , j'ai bien entendu 600- de la propriété de famille au Brésil.... C'est beau , c'est l'optimisme maximal pour la survie de la planète , c'est aussi l'occasion de publier un Nème volume de photos ,cette fois sur la nature, photos aussi léchées que les premières..."Génésis"....
Autre chose qui m'a gênée : le visage du photographe apparaît souvent , trouant l'image qui est en train de passer sur l'écran...
En somme ce film est un hymne à l'esthétisme de Sebastiao Salgado
Il me fait penser à un voyage en groupe que j'ai fait il y a très longtemps à Naples.. Une femme du groupe m'a demandé de l'accompagner dans une balade dans la Naples pauvre (je parle italien ).. Elle était vêtue légèrement au point que j'étais un peu gênée . Dans la rue pas propre avec du linge qui sèche aux fenêtres, elle prend son appareil photo et l'actionne . Aussitôt un homme sort de derrière une voiture en stationnement et se dirige vers elle furieux et criant ; nous avons vite fui .. De cet épisode je me souviens toujours quand je vois des touristes photographier la misère d'un endroit ... c'est indécent... et je préfère voyager seule ...