Broché: 345 pages
Editeur : XO (7 mai 2014)
Langue : Français
ISBN-10: 284563501X
ISBN-13: 978-2845635012
Prix éditeur: 19€90
Disponible en numérique: OUIRésumé:
Septembre 1940. Après la débâcle, l’Occupation commence. A Paris, les Allemands profitent de tous les plaisirs. Au Sphinx, la célèbre maison close, l’arrivée d’une nouvelle pensionnaire fait sensation. Mademoiselle France est d’une beauté troublante. Elle ne «monte» qu’avec le gratin de l’armée allemande. Que cache-t-elle derrière son apparente froideur ? Rien de ce qu’elle fait ou dit n’est laissé au hasard.Fräulein France a sa propre guerre à mener…
Mon avis:
Qui est donc vraiment Fräulein France ?
Bien entendu, je ne vais pas vous le dire puisque c’est sur cette mystérieuse femme que repose le roman. Dès qu’elle arrive à Paris après la défaite de la France en 1940, cette jeune femme remarquablement belle intrigue aussi bien l’occupant allemand que la tenancière de la maison close dans laquelle elle se présente un matin. Mademoiselle France va rapidement devenir la prostituée la plus convoitée du Sphinx, un bordel chic qui ne reçoit que le gratin de l’armée allemande. Prostituée, certes, mais inaccessible malgré tout. Car France sélectionne ses clients, se donne qu’à certains et se refuse à d’autres. Ses choix se portent vers les officiers les plus gradés qui admirent sa beauté autant ses positions pro-allemandes qui en font d’elle la plus allemande des Françaises. Parmi les clients réguliers du Sphinx, Friedrich Grimm, un officier de la Wehrmacht , chargé d’aryaniser l’économie française, tombe sous le charme de la mystérieuse France. Mais il est loin de se douter qu’en parvenant à la mettre dans son lit, il vient de mettre le doigt dans un engrenage infernal.
Un plan machiavélique
Les obscures projets de France ont pour cadre une période tout aussi sombre. L’intrigue nous plonge dans cette France ( remarquez au passage l’ironie du titre) de l’occupation grâce à laquelle beaucoup se sont enrichis, Français et Allemands compris. La rancœur et de désir de vengeance animent les officiers en poste dans la capitale française. Aucun n’a oublié l’humiliation allemande de la première guerre. Friedrich Grimm fait partie de ces allemands élevés dans la haine de la France et pourtant sa France à lui, cette femme tant convoitée, saura s’imposer dans le cœur de l’officier nazi. Mais dans quel but ? Qu’est-ce qui pousse cette jeune Française au passé obscure à se marier avec un criminel dont elle n’ignore rien des exactions ? Comme l’indique le résumé: » Fräulein France a sa propre guerre à mener… ». De cette guerre personnelle, nous n’en avons pendant une grande partie du roman que quelques indices semés çà et là. France échappe aux lecteurs comme elle se dérobait à ses clients. Les hypothèses que l’on forge au fur et à mesure du récit sont balayées en un paragraphe avant de s’imposer de nouveau. Le rythme du récit va en s’accélérant au fur et à mesure que l’étau se referme sur Grimm. La construction du roman est remarquable de ce point de vue.
Mais si j’ai apprécié l’intrigue rondement menée, j’ai plus de réserve sur le style. Romain Sardou écrit bien. C’est clair et fluide mais trop « journalistique » et factuel à mon goût. L’auteur s’est appuyé sur des faits réels comme trame de fond de son roman. Cela donne une épaisseur indéniable au récit mais j’ai souvent eu l’impression que les personnages étaient traités comme ces données historiques, avec trop de distance. Un point de vue externe qui ne m’a pas permis personnellement d’entrer dans l’histoire ni de ressentir quoique ce soit pour les personnages, ni indignation, ni compassion…
Malgré cette réserve, la lecture de ce roman est agréable et instructive. J’apprécie particulièrement quand la fiction se mêle de manière si habile à la réalité historique qu’on en vient à se demander ce qui est inventé ou non.
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Broché: 345 pages
Editeur : XO (7 mai 2014)
Langue : Français
ISBN-10: 284563501X
ISBN-13: 978-2845635012
Prix éditeur: 19€90
Disponible en numérique: OUIRésumé:
Septembre 1940. Après la débâcle, l’Occupation commence. A Paris, les Allemands profitent de tous les plaisirs. Au Sphinx, la célèbre maison close, l’arrivée d’une nouvelle pensionnaire fait sensation. Mademoiselle France est d’une beauté troublante. Elle ne «monte» qu’avec le gratin de l’armée allemande. Que cache-t-elle derrière son apparente froideur ? Rien de ce qu’elle fait ou dit n’est laissé au hasard.Fräulein France a sa propre guerre à mener…
Mon avis:
Qui est donc vraiment Fräulein France ?
Bien entendu, je ne vais pas vous le dire puisque c’est sur cette mystérieuse femme que repose le roman. Dès qu’elle arrive à Paris après la défaite de la France en 1940, cette jeune femme remarquablement belle intrigue aussi bien l’occupant allemand que la tenancière de la maison close dans laquelle elle se présente un matin. Mademoiselle France va rapidement devenir la prostituée la plus convoitée du Sphinx, un bordel chic qui ne reçoit que le gratin de l’armée allemande. Prostituée, certes, mais inaccessible malgré tout. Car France sélectionne ses clients, se donne qu’à certains et se refuse à d’autres. Ses choix se portent vers les officiers les plus gradés qui admirent sa beauté autant ses positions pro-allemandes qui en font d’elle la plus allemande des Françaises. Parmi les clients réguliers du Sphinx, Friedrich Grimm, un officier de la Wehrmacht , chargé d’aryaniser l’économie française, tombe sous le charme de la mystérieuse France. Mais il est loin de se douter qu’en parvenant à la mettre dans son lit, il vient de mettre le doigt dans un engrenage infernal.
Un plan machiavélique
Les obscures projets de France ont pour cadre une période tout aussi sombre. L’intrigue nous plonge dans cette France ( remarquez au passage l’ironie du titre) de l’occupation grâce à laquelle beaucoup se sont enrichis, Français et Allemands compris. La rancœur et de désir de vengeance animent les officiers en poste dans la capitale française. Aucun n’a oublié l’humiliation allemande de la première guerre. Friedrich Grimm fait partie de ces allemands élevés dans la haine de la France et pourtant sa France à lui, cette femme tant convoitée, saura s’imposer dans le cœur de l’officier nazi. Mais dans quel but ? Qu’est-ce qui pousse cette jeune Française au passé obscure à se marier avec un criminel dont elle n’ignore rien des exactions ? Comme l’indique le résumé: » Fräulein France a sa propre guerre à mener… ». De cette guerre personnelle, nous n’en avons pendant une grande partie du roman que quelques indices semés çà et là. France échappe aux lecteurs comme elle se dérobait à ses clients. Les hypothèses que l’on forge au fur et à mesure du récit sont balayées en un paragraphe avant de s’imposer de nouveau. Le rythme du récit va en s’accélérant au fur et à mesure que l’étau se referme sur Grimm. La construction du roman est remarquable de ce point de vue.
Mais si j’ai apprécié l’intrigue rondement menée, j’ai plus de réserve sur le style. Romain Sardou écrit bien. C’est clair et fluide mais trop « journalistique » et factuel à mon goût. L’auteur s’est appuyé sur des faits réels comme trame de fond de son roman. Cela donne une épaisseur indéniable au récit mais j’ai souvent eu l’impression que les personnages étaient traités comme ces données historiques, avec trop de distance. Un point de vue externe qui ne m’a pas permis personnellement d’entrer dans l’histoire ni de ressentir quoique ce soit pour les personnages, ni indignation, ni compassion…