J’ai l’impression que ce qui bloque le changement en France est
que nous croyons au bien et au mal. Nous soupçonnons nos gouvernants de mijoter
des coups tordus. Probablement à raison. Et nous voulons les en empêcher. Dans
ces conditions, la seule solution est le peloton d’exécution. Mais, que
ferons-nous une fois qu’ils auront été liquidés ? Le pays ne peut pas
rester dans l’état déplorable dans lequel il est. D’autant que ce qui rend la
situation supportable (le système de protection sociale) n’est probablement pas
durable.
Les Anglo-saxons sont plus malins que nous. Ils savent que l’homme
est porteur de courants contradictoires (intérêts personnels ou collectifs). Ils
favorisent ce qui est dans leur intérêt. Par un entrepreneur nous encouragera à consommer ses produits.
Imitons-le ? Il y a dans la nature des hommes et des
sociétés les moyens de les faire basculer dans la bonne direction. Le problème
est 1) de les trouver ; 2) qu’il est bien plus économe en termes de
dépenses intellectuelles de faire une politique
du pire, qui suscite la chute dans l’abîme.