genre: drame (interdit aux - 12 ans)
année: 1969
durée: 1h55
l'histoire: Joe Buck, blond et beau gosse, quitte sa petite bourgade du Texas pour monter à New York, où il espère se faire entretenir par des femmes riches. Mais la dureté de la ville lui fait rapidement perdre ses illusions. Seul, sans un sou, il fait la connaissance de Ratso Rizzo, un petit Italien chétif, boiteux et tuberculeux. Parce que ce dernier a l'air encore plus seul que lui, Joe accepte de partager son appartement miteux. À l'opposé l'un de l'autre, ils partagent pourtant la même misère dans les bas-fonds new-yorkais, s'accrochant au même rêve : partir vivre sous le soleil de Floride...
La critique d'Alice In Oliver:
A l'origine, Macadam Cowboy, réalisé par John Schlesinger en 1969, est l'adaptation d'un roman de James Leo Herlihy, Midnight Cowboys. Macadam Cowboy est aussi une oeuvre scandale qui possède la particularité d'être le premier film classé "X" à avoir obtenu trois oscars en 1970 (meilleur film, meilleur scénario adapté et meilleur réalisateur).
En effet, au moment de sa sortie, Macadam Cowboy déclenche les foudres de la censure qui juge certaines scènes trop érotiques, trop choquantes, voire même pornographiques. En 1971, l'interdiction est revue à la baisse avec une mention "interdit aux moins de 17 ans".
En France, le film est tout simplement interdit aux moins de 12 ans. Finalement, toutes ces petites anecdotes montrent bien à quel point Macadam Cowboy reflète (en grande partie) l'Amérique puritaine et fière de ses valeurs "Pro-Wasp". D'autres films feront la même chose entre la fin des années 1960 et le début des années 1970. Par exemple, comment ne pas citer le fameux Easy Rider de Dennis Hopper et sorti la même année ? Au niveau de la distribution, Macadam Cowboy réunit Jon Voight, Dustin Hoffman, Sylvia Miles, John McGyver et Brenda Vacarro.
La genèse du film remonte à 1965. Déjà, à l'époque, John Schlesinger voulait adapter le roman de James Leo Herlihy sur grand écran.
Pourtant, son agent lui aurait déconseillé de réaliser un tel film, d'autant plus que Schlesinger ressort de l'échec de Loin de la foule déchaînée en 1967. Pour la petite anecdote, Warren Beatty se serait manifesté pour jouer le rôle principal, donc celui de Joe Buck, mais John Schlesinger préfère prendre un acteur débutant en la personne de Jon Voight.
Quant à Dustin Hoffman, il ressort de l'immense succès du Lauréat, un autre film scandale. Pour Schlesinger, Dustin Hoffman constitue alors un choix logique et cohérent. Pour le reste, avec Les Désaxés de John Ford, Macadam Cowboy est souvent considéré comme l'un des films annonçant la fin de l'âge d'or du western américain.
En effet, le héros principal n'est pas pas un redresseur de torts et encore moins un aventurier anonyme et solitaire en quête de vengeance. Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS !J oe Buck, blond et beau gosse, quitte sa petite bourgade du Texas pour monter à New York, où il espère se faire entretenir par des femmes riches.
Mais la dureté de la ville lui fait rapidement perdre ses illusions. Seul, sans un sou, il fait la connaissance de Ratso Rizzo, un petit Italien chétif, boiteux et tuberculeux. Parce que ce dernier a l'air encore plus seul que lui, Joe accepte de partager son appartement miteux.
À l'opposé l'un de l'autre, ils partagent pourtant la même misère dans les bas-fonds new-yorkais, s'accrochant au même rêve : partir vivre sous le soleil de Floride. Certes, certaines critiques de cinéma voient dans ce film une production hollywoodienne plutôt formatée et standardisée en dehors des apparences. Pourtant, John Schlesinger aurait bénéficié d'une liberté artistique totale.
En tout cas, c'est ce que le réalisateur prétend et on veut bien le croire ! En effet, au même titre que Easy Rider (que j'ai déjà cité), Macadam Cowboy visite une Amérique méconnue, à savoir un pays souterrain qui vit aussi la nuit.
Bienvenue dans l'Amérique des paumés, des drogués, des prostitués, des exclus et des marginaux ! C'est l'expérience amère vécue par son héros principal (donc je le rappelle, Joe Buck). Mais très vite, le film se concentre sur un autre personnage, Ricco "Ratso" Ritto, interprété par Dustin Hoffman.
Finalement, Ricco et Joe Buck forment un duo atypique qui reflète parfaitement un pays à la dérive. Tous les deux sont donc condamnés à errer sans espoir dans les bas fonds de New York. A partir de là, John Schlesinger égratigne le fameux rêve américain et n'hésite pas à déshabiller ses acteurs, surtout Jon Voight, totalement investi dans son rôle. Même remarque concernant Dustin Hoffman.
Bref, Macadam Cowboy peut s'appuyer sur une interprétation solide et appartient logiquement aux classiques du cinéma hollywoodien. Néanmoins, le film a bien souffert du poids des années. Oeuvre sulfureuse en son temps, le long-métrage apparaît un peu daté aujourd'hui. Mais ne soyons pas trop sévère: dans son genre, Macadam Cowboy reste malgré tout une grande réussite.
Note: 16.5/20
Macadam cowboy - VO par _Caprice_