Critique Ciné : John Wick, l'élégance du tueur

John Wick // De David Leitch et Chad Stahelski. Avec Keanu Reeves, Michael Nyqvist et Alfie Allen.

Après avoir fait son come-back au cinéma avec 47 Ronin et Man of Tai Chi, deux assez bons films de kung-fu, il revient ici avec un film américain racontant l’histoire de John Wick, un ancien homme de main de la mafia russe qui se retrouve à se venger après que le fils de son ancien patron ait décidé de lui voler sa voiture et tué sa chienne Daisy. Jusque là tout est très simpliste, pas forcément élaboré et vous imaginez bien que ce rôle ressemble presque à quelque chose qui aurait été écrit pour Liam Neeson. Sauf que Keanu Reeves (Matrix) s’en sort royalement bien dans le rôle de cet homme au sang froid qui n’a rien à perdre et encore moins à faire de tuer qui que ce soit car c’est pour ça qu’il a été formé par le passé. Derek Solstad (Killers Game) écrit donc ici un film d’action efficace, dosé comme il faut, afin de ne jamais nous donner l’impression que tout cela n’est soit pas réaliste soit pas passionnant. Car j’ai adoré l’histoire et au delà de ça, l’action mise en place qui nous captive de bout en bout. Le mélange mafia russe et Keanu Reeves fait des étincelles car cela ressemble à quelque chose de désuet mais qui aurait été remis au goût du genre avec les us d’aujourd’hui.

Depuis la mort de sa femme bien-aimée, John Wick passe ses journées à retaper sa Ford Mustang de 1969, avec pour seule compagnie sa chienne Daisy. Il mène une vie sans histoire, jusqu’à ce qu’un malfrat sadique nommé Iosef Tarasof remarque sa voiture. John refuse de la lui vendre. Iosef n’acceptant pas qu’on lui résiste, s’introduit chez John avec deux complices pour voler la Mustang, et tuer sauvagement Daisy…

Au fond John Wick est un film très différent de ce que l’on a pour habitude de voir dans le monde des thriller d’action. Réalisé par deux petits nouveaux, David Leitch et Chad Stahelski, ancien cascadeur qui a notamment travaillé sur Matrix. Ils connaissent donc très bien la mise en scène d’un film d’action graphique. Ils ont rendu les scènes de tueries particulièrement jouissives, donnant souvent l’impression d’être dans un jeu vidéo où John Wick est le héros et qu’il n’a aucun sang froid à tuer tout ce qui se trouve sur son passage. Puis c’est aussi un film élégant, qui cherche à nous démontrer à quel point l’action n’est pas quelque chose qui ne peut pas être beau à voir. C’est travaillé et l’on ressent aussi les influences de ses pairs, notamment grâce à Keanu Reeves. Avec un rythme soutenu tout au long du film, des rebondissements et de l’action presque omniprésente, John Wick surprend. Le scénario est souvent ce qui pèche dans un film d’action mais ce n’est pas le cas du film de Derek Solstad qui va introduire également quelques éléments humoristique dedans qu’il faudra lire en second degré.

C’est petit à petit que le film écrit son histoire, sans trop en fait au début, pour nous bouriner d’action par la suite. C’est bruyant par moment, notamment par son côté un peu rétro (dans les décors, le choix de la voiture de John Wick, etc.) mais c’est aussi très moderne (dans la mise en scène, toujours très fluide). On sent également que Keanu Reeves a gagné en souplesse au fil des années. Il est encore plus à l’aise aujourd’hui avec les arts martiaux qu’il ne pouvait l’être au début de sa carrière. Cela fait plaisir à voir puisque cela renforce le sentiment d’action omniprésente qui fait le succès de ce film. Par ailleurs, certainement un petit clin d’oeil à Matrix, l’apparition de Randall Duk Kim, permet d’apporter une vraie petite cerise sur le gâteau. On peut encore faire de bons films d’action avec énormément de choses dedans, esthétiquement et scénaristiquement. Je pourrais aussi citer Michael Nyqvist mais son talent de méchant n’est plus à démontré après en avoir incarné quelques uns ces dernières années. Dommage cependant que Adrianna Palicki n’est peut-être pas eu un rôle d’envergure légèrement différente. Cela aurait été un peu plus intéressant à mon goût.

Note : 8/10. En bref, de l’action efficace, un peu rétro et toujours maîtrisée.