The November Man // De Roger Donaldson. Avec Pierce Brosnan et Olga Kurylenko.
Fonctionnant comme un film d’espionnage très classique, The November Man n’a malheureusement pas inventé le fil à couper le beurre et c’est bien dommage car la première demi-heure est plutôt bonne, souvenue, laissant le spectateur dans une ambiance maîtrisée. Puis tout d’un coup patatra. Le film devient long et ennuyeux, restant un peu trop sur les acquis d’un genre qui a besoin de renouvellement mais que l’on ne retrouve malheureusement pas ici. Je n’attendais pas grand chose de The November Man, notamment car ce n’est pas aujourd’hui que l’on va donner de grands rôles à Pierce Brosnan dans un genre qu’il a déjà usé avec ses mauvais James Bond. Mais l’histoire m’intriguait malgré tout, car je suis toujours heureux de voir un film d’espionnage étant un genre que j’apprécie par dessus tout. Cette année on a même eu un bon film d’espionnage avec Un homme très Recherché. Puis il y a accessoirement eu l’énième adaptation des aventures de Jack Ryan sous les traits de Chris Pine. Pour en revenir à The November Man, je ne sais pas vraiment où est-ce que le film voulait en venir. S’il reste très classique dans son exploitation de la sempiternelle guerre froide, la maîtrise n’y ait pas vraiment.
Il n'y a pas pire ennemi que celui que l'on a formé. Peter Deveraux est un ex-agent de la CIA réputé pour sa redoutable efficacité et un passé trouble. Contacté pour assurer la protection d’Alice Fournier, responsable d'un centre d'accueil pour réfugiés, dont le témoignage pourrait compromettre l'un des favoris à l'élection présidentielle russe, Devereaux comprend rapidement qu’il a été manipulé et qu’il est devenu la cible de son ancien élève, David Mason…
On regrettera en effet le fait que les scénaristes n’aient semble t-il pas donné l’occasion à The November Man de rester tendu comme la premier demi-heure où l’on enchaîne les scènes d’action, où Pierce Brosnan semble même prendre son pied à courir dans tous les sens pour sauver Alice Fournier. L’autre problème est le fait que c’est terriblement prévisible. Du début à la fin on voit malheureusement venir tout ce qui se passe à des kilomètres. Il n’y a pas un seul twist que je n’ai pas vu venir et c’est certainement le plus gros problème de ce film. Avec le manque d’originalité, on a donc quelque chose qui fait du cinéma fainéant de façon fainéante. Il y a de bons points et notamment le casting, tous bien choisis mais Roger Donaldson semble lui aussi éteint ou endormi derrière sa caméra. Le pauvre se retrouve coincé avec un scénario très classique, très rasoir, et il ne fait malheureusement rien pour sortir le film de cette torpeur. Alors qu’il y avait largement de quoi faire, surtout au travers de la relation entre le personnage de Pierce Brosnan et celui qu’il a entraîné au fil de toutes ces années. Une religion qui est traitée au loin et qui finalement ne permet pas au spectateur de s’attacher.
Pierce Brosnan reste bon en homme d’action malgré le fait qu’il vieillisse. On ne peut nier son talent, il tente sûrement de se mettre à la page comme Liam Neeson a pu le faire avec la franchise Taken. The November Man est donc un film d’espionnage tout ce qu’il y a de plus classique et donc de moins intéressant. Je ne dis pas que j’attendais énormément de la part de ce film, mais disons que j’aurais bien aimé qu’ils explorent des histoires que le film laisse de côté, comme si elles étaient là uniquement pour boucher des trous (la tueuse du clan adverse par exemple) et si l’on tente de nous donner l’impression d’un film rempli de choses et d’autres, c’est le vide et l’ennui qui en transpire. Car cela ne parvient malheureusement pas à créer une vraie originalité. Finalement, on se retrouve donc avec un film qui va dans tous les sens sans jamais vraiment avoir d’intérêt. Vous pourriez très bien attendre la diffusion télévisée, je ne pense pas que cela vaille le coup de payer une place pour un tel film qui ressemble plus à un bon téléfilm du dimanche après midi qu’à un bon film d’action.
Note : 3/10. En bref, une fois passé la bonne première demi-heure, le film devient prévisible et ennuyeux.