The Mothers #8-Over-Nite Sensation-1973

The Mothers #8:

Frank Zappa: chant, guitare

Ian Underwood: claviers, cuivres

George Duke: claviers

Ruth Underwood: percussions

Sal Marquez: chant, trompette

Jean-Luc Ponty: violon

Tom Fowler: basse

Ralph Humphrey: batterie

Bruce Fowler: trombone

Les échecs successifs de "Waka/Jawaja" et du "Grand Wazoo" ont ébranlés Zappa qui sort tout juste de convalescence et se prépare à repartir à l'attaque du public américain.

Pour cela, il écrit des chansons funk/rock/pop aux textes provocateurs et souvent obscènes, mais qui condamnent sans pitié, la société américaine.

Lorsqu'il voit le Mahavishnu Orchestra sur scène, Zappa prend une claque devant le génie de compositeur de John Mclaughlin, les échanges des solistes Mclaughlin à la guitare, Jan Hammer aux synthés et Jerry Goodman au violon.

Avec l'explosif Billy Cobham à la batterie et le bassiste Rick Laird qui l'air de rien, tient la barraque, Zappa reçoit de plein fouet une musique extrêmement complexe, jouée avec intensité, extrême rapidité et une dextérité de folie.

C'est donc en s'inspirant du Mahavishnu qu'il reforme son groupe avec le couple Underwood, George Duke, Ponty au violon, Sal Marquez et une poignée de petits nouveaux: les frères Fowler (Tom avait été bassiste d'It's A Beautiful Day en 71/72) et le batteur Ralph Humphrey.

Les Mothers circa 73/75 (avec l'adjonction de Napoleon Murphy Brock, Chester Thompson et Jeff Simmons) restera comme le groupe préféré de Zappa, et sa période la plus populaire.

Ce nouveau Mothers qui doit frapper plus fort et plus haut, publie un nouvel album en septembre 1973: "Over-Nite Sensation" (#32 US), produit par Frank Zappa.

Camarillo Brillo

I'm the slime

Dirty love

Fifty-fifty

Zomby woof

Dinah-Moe Humm

Montana

(Frank Zappa)

Musiciens additionnels:

Kin Vassy: chant (I'm the slime, Dinah-Moe Humm et Montana)

Ricky Lancelotti: chant (Fifty-Fifty et Zomby woof)

Une réussite incontestable, qui permet à Zappa et ses Mothers de redevenir un groupe majeur de la scène underground américaine.

Une musique funky et rock, rapide et maîtrisée et si l'on a beaucoup incriminé les textes particulièrement vulgaires, ils ne devraient pas faire oublier la qualité musicale incroyable qui, contrairement à ses trois derniers albums, est écoutable par un public non initié.

Deux chansons se détachent du lot: "I'm the slime" sur la télévision et ses programmes lamentables (je suis l'outil du gouvernement et de l'industrie, car je suis destinée à régner et à régler votre vie. J'ai beau être vil et pernicieux, tu ne peux pas détourner ton regard. Je te fais croire que je suis délicieux avec tout ce que je te montre. Je suis le meilleur que tu n'auras jamais. As-tu enfin deviné qui je suis? Je suis la boue qui dégouline de ton poste de télé.)

Egalement, le sublime "Montana" qui clôt l'album et qui raconte le rêve d'un citadin de s'installer dans une ferme du Montana, pour y faire fortune en cultivant des champs de fil dentaire.

Cette chanson inspirera un T-shirt porté entre autres (par moi, il y a très longtemps, quand j'entrais encore dedans) par les gusses d'Iron Maiden: "Nous ne sommes pas un groupe de rock anglais, nous sommes des vendeurs de fil dentaire du Montana".

Après le succès de l'album et de la tournée qui suivit, Zappa se concentre sur son prochain album solo, qui va être le plus grand succès de sa carrière.

© Pascal Schlaefli

Movin' to Urba City (Yppy-Ty-O-Ty-Ay)

31 Octobre 2014

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