Et l’ami Jason fait fort, très fort ! Il fait tout d’abord preuve d’une narration aussi intelligente qu’efficace, qui passe d’une période à l’autre et permet de proposer une histoire divine à travers les temps. En couvrant une période qui va de 893 après Jésus-Christ à des milliers d’années dans le futur, en passant par le présent, Jason Aaron parvient à montrer l’évolution du héros à travers les âges. Du jeune homme encore indigne de posséder le marteau Mjöllnir, qui s’intéresse surtout aux femmes et aux beuveries, à ce vieil homme aigri et fatigué en passant par le guerrier au sommet de son art, l’auteur livre trois portraits intéressants du personnage.
L’autre bonne idée est de proposer un adversaire particulièrement coriace, dont l’activité principale consiste à massacrer toutes les divinités de l’univers. À l’aide de sauts temporels, Jason Aaron fait progressivement comprendre à quel point cette nouvelle menace est sérieuse, tout en distillant les différentes pièces de son puzzle avec grande maestria. Et pour couronner le tout, il y a ces superbes planches dessinées par le croate Esad Ribic et mises en couleurs par Ive Svorcina.
Incontournable !