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Kraftwerk en tournée dans la capitale

Publié le 31 octobre 2014 par Le Limonadier @LeLimonadier
FuFu

Kraftwerk en tournée dans la capitale

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  •  31 octobre 2014
  •  Chroniques, Techno | House | Deep House
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kraftwerk-12.3.2013

On le sait depuis un petit bout de temps maintenant, Kraftwerk continue son tour du monde, et après Düsseldorf, Londres, Sydney ou Amsterdam, le groupe installera ses machines à Paris du 6 au 14 novembre prochains pour jouer les huit albums de sa discographie.

Huit soirées pour huit albums donc, même si les puristes vous diront que l’œuvre de Kraftwerk est bien plus importante que celle promise début novembre à Paris. Pour l’occasion, les robots enchaîneront les disques Autobahn (1974), Radio-Activity (1975), Trans Europe Express (1977), The Man-Machine (1978),Computer World (1981), Techno Pop/Electric Café (1986 ), The Mix (1991) et le bien nommé Tour de France (2003).

Les places sont déjà toutes parties comme des petits pains mais il semblerait qu’il soit toujours possible de trouver des places sur des plateformes de vente et revente comme celle-ci par exemple. Les concerts auront lieu à La Fondation Louis Vuitton, sortie de terre, à l’initiative de Bernard Arnault pour, apparemment, “émouvoir et surprendre les publics en exposant le travail des créateurs dans un bâtiment innovant, fleuron d’une architecture emblématique”. L’addition est salée mais il faut bien avouer que cela vaut largement le détour. Avis à tous ceux sur la béquille à deux doigts de se laisser tenter. Le Saint graal, se trouve peut être par là ! 

Et pour les autres encore peu convaincus, un petit hommage à Kraftwerk s’impose.

Tout commence donc il y a près de quarante ans, dans un pays en reconstruction. L’immense majorité de la jeunesse allemande souhaite oublier les horreurs du passé, scandant “Nous voulons être orphelins” lors des manifestations gauchistes qui secouent l’année 1968. Ralf Hütter et Florian Schneider-Esleben n’échappent pas à la règle. Les deux ados goûtent aux joies de l’époque : le rock revêche et minimaliste du Velvet Underground, la rage des Stooges ou la simplicité ensoleillée des Beach Boys leur sont familiers. Mais ce que préfèrent ces deux jeunes gens de bonne famille, qui se sont rencontrés au conservatoire de Düsseldorf, ce sont d’avantage les visionnaires plus ardus : l’Italien bruitiste Luigi Russolo, l’électro-acousticien Pierre Henry ou encore l’avant-gardiste Stockhausen. Et ce, afin de créer une « neue Volkmusik », littéralement une nouvelle musique du peuple. Allemande. Mondiale.

Les débuts ne sont guère concluants : au sein d’organisations et sous la houlette de Conny Plank (le Martin Hannett d’outre-Rhin), ils signent Tone Float, album perdu dans le temps. Leur musique se voit alors dotée d’une nouvelle terminologie; On la qualifie de krautrock (comprenez « rock progressiste », tu m’étonnes…). Suivront trois Lp’s sous l’entité Kraftwerk (Kraftwerk(1970), Kraftwerk 2 (1972), et le plus polissé Ralf & Florian (1973). Mais c’est en 1974, avec Autobahn, que le groupe commence à réellement faire parler de lui. Cette longue ode aux autoroutes fût entièrement réalisée au Moog. Porté par un single raccourci aux deux-tiers, l’album est un véritable succès et va leur ouvrir les portes d’une carrière internationale. Autobahn incarne le chaînon manquant entre le Kraftwerk première période, pas encore dénué des improvisations krautrock ni des instruments traditionnels (la flûte, entre autres), et une nouvelle mouture, disciplinée, électronique et férocement conceptuelle.

Suivront Radio Activity, Trans Europe Express, Computer World ou encore plus récemment Tour de France, autant d’albums qui ne feront que confirmer l’influence majeure de ce groupe au fur et à mesure des années. De nombreux artistes déclarent avoir été fortement influencés par Kraftwerk. C’est le cas des pionniers de l’Electro/Electro-Hip Hop, comme Afrika Bambaataa (dans Planet Rock d’Afrika Bambaataa, la mélodie est samplée sur Trans-Europe Express et le rythme sur Numbers), mais surtout à Détroit où le duo Cybotron puis les pionniers de la Techno (Juan Atkins, Derrick May et Kevin Saunderson) feront toujours référence à Kraftwerk comme une influence déterminante. Une seconde vague d’artistes de Détroit, parmi lesquels Underground Resistance, Drexciya ou Aux 88, se revendiquera de ce même héritage non seulement au niveau stylistique mais aussi dans l’esthétique de l’anonymat visuel développé par Kraftwerk. Un anonymat que l’on attribuera par erreur aux daft punk, quelques années plus tard…

Kraftwerk sera aussi une source d’inspiration pour des musiciens d’univers plus new-wave ou rock tels Depeche Mode, Simple Minds, OMD, Ride ou Coldplay. Bien sûr l’influence la plus évidente se retrouve chez les producteurs d’une electro froide, à l’univers technologique aseptisé, comme chez Plastikman, Anthony Rother, Dopplereffekt et Arpanet ; l’autre branche influencée est celle de l’electro mélancolique et organique qui privilégie des mélodies simples et aériennes avec des instruments datant de l’époque de Kraftwerk, comme Boards of Canada, M83, Marboss ou Nathan Fake.

Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur ce groupe mythique mais on espère cependant vous avoir donner envie d’aller les voir en live. Si les mots n’ont pas eu le poids escompté, seules les images peuvent encore faire la différence. Parce que Kraftwerk, ça se déguste autant avec les oreilles qu’avec les yeux ! Enjoy !

Kraftwerk en tournée dans la capitale
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