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Dure dure la reprise!

Publié le 31 octobre 2014 par Emmanuel S. @auxangesetc

Que la reprise est dure en ce début de saison! Je ne parle pas de la reprise après la coupure estivale. Je parle d’une vraie reprise d’entraînements réguliers de triathlon après plus d’un an d’arrêt quasi-complet suite à une couvade suivie d’un deuil périnatal et la dépression qui va bien avec, celle qui coupe toute envie de faire plein de choses. Logiquement, le sport a été relayé aux futilités à faire passer en dernier. Si le temps le permet, si j’ai envie, si j’ai le courage d’enfiler ma tenue, si ma Garmin trouve le satellite en moins de 2mn30s, si j’ai la force de sortir de chez moi au risque de croiser des gens, pire, des gens que je connais et qui voudront me parler. L’horreur absolue!

Bref, depuis septembre, j’ai décidé de repartir de zéro. J’ai donc repris la natation, depuis peu, très peu. Bon ok, j’ai fait que 4 entraînements depuis août, mais la motivation est là et cela fait 3 semaines que je nage au moins une fois par semaine. Je reprends doucement et espère atteindre mon rythme de croisière de 2 à 3 entraînements par semaine. Aussi bizarre que cela puisse paraître, la natation a tendance à faciliter ma récupération post séances VMA en course à pied. Mais Manu vous dira mieux que moi tout le bien qu’apporte la natation.

J’ai également repris le vélo 1 fois par semaine. Doucement, 55 km environ seulement par sortie. Il faut reprendre le rythme, un peu de puissance, un peu d’endurance, reprendre l’habitude de rouler en peloton, reprendre l’habitude de rouler vent de face tout seul comme un con grand. Bref, tout reprendre après une année off en vélo à part quelques sorties sporadiques.

Mais c’est en course à pied que c’est finalement le plus dur. J’ai décidé cette année de suivre le programme triathlon. Adieu donc les plans de runners.fr (clic) pourtant plutôt efficaces sur mon gros gabarit. Adieu les objectifs de 10km en décembre avant de débuter aux alentours de Noël la préparation en vue du semi de Paris. Surtout, adieu le semi de Paris cette année, adieu ASO et ses prix exorbitants pour 3 fois 1/8ème de banane offerte par le sponsor et quelques gouttes de Vittel offertes également par le sponsor (Vittel, pour ceux qui ne suivraient pas). Le tout pour un T-shirt offert par encore un autre sponsor (Addidas) et une médaille en toc qui ira garnir mon tiroir de chevet, planquée avec le reste des breloques insignifiantes de finisher quelconque, terminant au mieux au milieu de la meute, plus souvent dans la seconde moitié de ladite meute.

Afin de retrouver plaisir à l’entraînement et motivation, j’ai décidé de recommencer à la base: finis la course à pied bourrine, les tours de piste seul avec mon Ipod. Bonjour l’écoute de Chris Coach, forçat de l’entraînement triathlon, entraîneur des équipes élites du club et des anonymes comme moi. Les entraînements n’en demeurent pas moins difficiles par rapport aux plans que je suis habituellement. Ils sont juste différents, la routine est brisée et surtout je ne suis pas programmé comme un robot à faire et refaire plusieurs fois par an toujours les mêmes entraînements. C’est l’inconnu à chaque séance. C’est amusant, ma vie est tellement monotone qu’un peu d’inconnu est divertissant.

Depuis septembre, le travail était axé sur la reprise, avec endurance fondamentale, PPG et travail cardiaque modeste. Presque tranquille. Il faut dire que la saison de triathlon dure entre 10 et 11 mois, autant commencer doucement et monter en puissance progressivement. C’est le calme avant la tempête.

Toutefois, mercredi soir, le verdict est tombé tel un couperet, telle la guillotine sur Danton (mais lui le méritait bien) suite au test de VMA sur 3.000 m. Résultat, un modeste 12’45 », ce qui devrait donner une VMA aux alentours de 15,5km/h je pense, alors qu’il y a un peu plus d’un an je terminais mon 3.000 en 12’15 après un 4.000 et avant un 2.000 en préparation de mon half IM. C’était le bon vieux temps. Ma femme et moi vivions dans l’insouciance, nous étions jeunes, beaux, heureux, affutés comme jamais et prêts à en découdre avec les polonais à Poznań, terre d’exploit pour ma femme qui terminait alors 7ème féminine de la course et 3ème dans sa catégorie d’âge. Une vraie star! Heureusement que Xrun m’a appris que les enfants héritent à 29% de la mère et que 19% du père (clic) pour les prédispositions génétiques au sport.

Mais revenons à moi, mon égocentrisme persistent et mes performances très modestes comparés à celles de ma chère et tendre. Ma VMA est naze, pourrie, ridicule, mais cela constate mon état de forme du moment vient rappeler le travail qu’il me reste à accomplir pour revenir à mon niveau d’il y a 1 an et quelques. L’humilité est donc de mise : avec cette VMA, impossible de réitérer mon personnal best sur semi, impossible de faire croire à Mathieu que je pourrai le tenir sur semi bientôt, impossible d’envisager un marathon même en 3h30. Je suis nul, mais je l’accepte. J’y puise ma motivation pour cette saison à venir.

J’ai donc décidé cette année de tout reprendre: me voilà donc à suivre les entrainements du club avec le programme du coach, sans trop me prendre la tête, sans regarder le programme de runners.fr. Car en plus d’être nul, je suis un gros flemmard. Donc moins je réfléchis, mieux je me porte. Cela tombe bien, je suis juriste. Le travail ne me fatigue donc pas trop. Je peux être en forme, et à l’heure, à l’entraînement. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai choisi ce métier.

J’alterne donc le fractionné court et long et complète par un entraînement axé sur la technique et la PPG avec des exercices de pieds, pliométrie et gammes de toutes sortes. A partir de janvier, je supprime l’entraînement technique pour un entraînement purement PPG. D’autant que même Mathieu reconnaît que la PPG est à ne pas négliger (clic). Il ne dit pas que des conneries…

Et puis je reprends, enfin, mes sorties longues! Après 1 an d’arrêt, je manque vraiment de foncier. Mon circuit en forêt de Clamart / Meudon présente l’énorme avantage de passer en lisière du cimetière de Clamart, le temps pour moi de passer à côté de mes jumeaux et de me « signer » (par un signe de croix), ce qui étonne toujours les passants. Peut-être se demandent-ils si je vais me faire exploser… Ce n’est pas prévu. Pas encore…

Mon objectif est double: 1/ reprendre à la base de la course à pied (jamais fait de « basique » depuis 3 ans que je cours) et 2/ prendre mon temps et me caler sur la durée d’une saison de triathlon. D’autant que je souhaite revenir sur half IM avant de viser le saint graal tu triathlète : un Ironman !. Mais ça, l’avenir nous dira si je peux le faire ou non.

Parallèlement, je me mets au régime : finis les 2 bacon burgers par semaine, fini les 3 desserts boulotés chez Christian après le déjeuner, fini les sauces dans les plats, fini le bonheur à table et vive les légumes vapeur déprimants. On verra si ça vaut la peine ou pas !


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