Pour le coup, les deux compères se sont rebaptisés, Sylvester Staline et John Lénine. Et aux platines on retrouve le DJ Croute Chef… Oui, on vous avait prévenu, on est dans un délire complet. Et c’est comme ça tout le long. Car si vous avez écouté Java, vous connaissez le talent d’écriture de R-Wan, toute la finesse et le second degré du bonhomme. Du début à la fin, ce n’est que des vannes et des allusions à l’Union Soviétique, au communisme et aux us et coutumes du pays. Par moments, ils prennent même l’accent russe pour jouer à fond leur personnage.
Niveau musique, on ressent donc les influences passées des deux artistes. Un peu de rap musette (Rideau de Fer), de la musique électro-balkanique (Bolochoi, Propaganda) et les mecs ne s’arrêtent pas là… Un petit voyage en Grèce (Ruiné comme Athènes) ou de l’electro-swing (French Romance) ou encore un petit détour par la cumbia d’Amérique du sud (Cumbalkania) et même chez les ennemis Yankee (Eastern Western), les Soviet Suprem nous emmènent avec eux dans une fête internationale.
On n’a pas vraiment le temps de se reposer tout le long de l’album. C’est intense, c’est complet et c’est vraiment très très bien fait. C’est le genre d’album ou de « concept album » qui ne peut que durer l’espace d’une fois. On voit mal Sylvester Staline et John Lénine repartir dans le même délire russkov une seconde fois. On va déjà les laisser s’éclater sur scène avec leur projet avant de voir trop loin. De toute façon, on ne s’inquiète pas eux, vu leur talent et leur humour, on risque bien de les voir longtemps dans le paysage musical français. On ne pouvait pas quitter ces deux lascars sans parler une seconde de la pochette qui défie toute concurrence. Les gars, merci…