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Energie : la fusion nucléaire, une alternative moins dangereuse et plus propre ?

Publié le 30 octobre 2014 par Bioaddict @bioaddict

En attendant de passer à 100% d'énergies renouvelables en France, et pour remplacer les centrales nucléaires actuelles, un prototype de centrale à fusion nucléaire - une alternative qui se veut moins dangeureuse et plus propre - est en cours d'élaboration. Energie : la fusion nucléaire, une alternative moins dangereuse et plus propre ? ¤¤ Energie : la fusion nucléaire, moins dangereuse et plus propre ?

Lockheed Martin, leader mondial de la défense et de la sécurité, a annoncé être en mesure de livrer le premier réacteur à fusion nucléaire d'ici 10 ans. La fusion nucléaire est un nouveau type d'énergie. Contrairement à la fission nucléaire, qui équipe aujourd'hui l'ensemble des centrales nucléaires sur les cinq continents, la fusion consiste à faire fusionner deux atomes de deutérium et de tritium pour former un nouvel élément chimique, l'hélium-4, libérant au passage beaucoup d'énergie. En moyenne, cinq fois plus d'énergie que la fission...

Moins de risques d'accident et moins de déchets

Le potentiel de cette technique est très important, puisque 20 kilogrammes de combustible permettraient de couvrir la consommation annuelle en électricité de 50 000 à 100 000 ménages. De quoi remplacer définitivement les centrales nucléaires classiques, mais aussi les centrales thermiques (pétrole, gaz, charbon...), en complément des énergies renouvelables.

La fusion nucléaire a certains avantages : Il n'y a pas de risque d'emballement du réacteur, et les déchets d'une centrales à fusion sont beaucoup moins encombrants : il faut compter une demi-vie (durée de rayonnement) de 12,5 ans, contre... plusieurs centaines de millions d'années pour les produits de la fission nucléaire.

Un moyen de recycler nos déchets nucléaires actuels

Il faut savoir que le combustible de la fusion, le tritium, est disponible en abondance puisqu'il fait partie des déchets produits par les centrales à fission, stockés depuis des décennies. La centrale à fusion permettrait ainsi de recycler tous les dangereux déchets nucléaires des centrales actuelles dont on ne sait pas quoi faire, et d'avoir une alternative d'énergie moins coûteuse, à l'heure où le prix de l'électricité suit une hausse soutenue du fait de la mise à niveau du parc des centrales nucléaires d'EDF, et que des incertitudes planent sur celui du gaz.

De plus, avec ses trois mètres sur deux, le réacteur à fusion nucléaire actuellement à l'étude chez Lockheed Martin serait assez compact pour équiper un gros avion ou un navire. Un poids plume, en comparaison des autres projets actuels (projet ITER) dont la taille correspond à celle d'un immeuble de dix étages.

Les limites du projet

Dans le cadre de cette annonce, la firme Lockheed Martin n'a pour l'instant livré que très peu d'informations sur son projet, ce qui pousse la communauté scientifique au scepticisme. Le système reprend la forme en cylindre d'un dispositif déjà connu dans les années 1970, le Hig beta fusion reactor. Or ce modèle avait été abandonné pour cause d'instabilité. S'ajoute à cela un problème très concret : parvenir à simuler la fusion nucléaire nécessite de maintenir un mélange d'atomes en lévitation à une température de 150 millions de degrés, soit 10 fois la température au coeur du soleil. Une prouesse impossible à réaliser avec les matériaux et les technologies actuelles...

Le réacteur à fusion n'est pas une solution 100% écologique pour l'avenir, mais, en offrant une alternative moins dangeureuse et moins polluante que les centrales nucléaires actuelles, pourrait peut-être représenter une des solutions de la transition énergétique.

Un article réalisé en collaboration avec Selectra


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