Lilyhammer, une série Netflix

Coup double pour la série télévisée produite par Netflix Lilyhammer ! Y aurait-il un coup de publicité dissimulé derrière une double diffusion ? Quoiqu’il en soit, il y a déjà deux années que naissait Lilyhammer, un récit initialement contenu en 8 épisodes dans sa première saison. Ce sont précisément ces premiers épisodes que la chaine télévisée Arte diffusera chaque Jeudi soir en première partie de soirée à raison de 2 épisodes par semaine. Canal+ de son côté, fort du succès de la Saison 1 retransmise sur la chaine cryptée, a renouvelé son intérêt pour la Saison 2. Comme par hasard, le Jeudi soir mais cette fois-ci en seconde partie de soirée à partir de 22h30.

Tout ceci est bien beau. A s’y méprendre, le Blog La Maison Musée ferait office de Speakerine. Mais, Lilyhammer, qu’est-ce que cela vaut ? Ou plutôt pourquoi s’y intéresser? De notre point de vue, vous ne perdrez aucune minute de votre temps à vous renseigner sur les atouts de premiers épisodes non cryptés enfin disponibles en France. A moins que vous ayez déjà eu l’insigne honneur d’en regarder les épisodes initiaux, et même dans cette condition, la séance de rattrape se passe au bon endroit !

Frank Tagliano est incarné par l’homme aux multiples compétences Steven Van Zandt !

Arte a beaucoup de goût dans la sélection de ses séries télévisées en cette année 2014 : seule (certes avec beaucoup de retard), elle a notamment diffusé la Saison 5 – Part. 1 de Breaking Bad au mois de Décembre 2013; son soutien financier a permis de finaliser P’tit Quinquin en exclusivité et aurait engagé des pourparlers pour une nouvelle salve d’épisodes; et nous propose désormais Lilyhammer à partir du 30 Octobre 2014 et ce, jusqu’au 20 Novembre 2014.

Du côté du scénario, Frank Tagliano tente d’échapper à ses pairs issus de la Mafia New-Yorkaise. Après avoir trahi les siens, le programme de protection lui a promis une mise au vert. Cela passe notamment par une nouvelle identité, Giovanni Henrikssen, et un changement géographique radical. Frank fait le choix, assez absurde, de la ville très rurale de Lillehammer en Norvège. Simplement parce qu’en 1994, il eut le souvenir de Jeux Olympiques qui se sont tenus en ce même lieu. En dehors de cela, notre gangster à la retraite sait peu de choses de la Norvège, y compris de sa population. (D’environ 5 millions d’âmes soit dit en passant) Une situation à peu près semblable sera rencontrée de la majorité de l’audience ce qui, par le choc des cultures et par la découverte d’un pays atypique, ne manquera pas de provoquer des situations presques ubuesques, à la limite de l’absurde et inspirées d’autres pointures du domaine des séries télévisées. Quel rapport entre Lillehammer et Lilyhammer ? Il s’agit avant tout d’une déformation d’usage souvent occasionnée par les nouveaux arrivants, les étrangers et les immigrés qui se plongent dans le rythme en apparence calme de la petite ville.

Chassez le naturel … Et il revient au galop !

Le peu de sérieux de l’histoire donne à Lilyhammer une tonalité de comédie. Deux années après ses premières projections, la production supervisée par Netflix a rencontré des critiques assez élogieuses. Elle se positionne à une moyenne correcte de 8.1/10 (Source : Imdb) sur un total d’un peu plus de 11 000 opinions. Plutôt respectable pour une histoire de mafieux !

Si vous êtes peu sensibles aux notations et critiques, peut-être que le talent aux multiples facettes de l’acteur-musicien-scénariste-producteur Steven Van Zandt sauront vous persuader davantage ! Guitariste qui a régulièrement accompagné régulièrement Bruce Spingsteen dans son oeuvre, il fut surtout remarqué dans une autre production télévisée et non pas des moindres. Il s’est distingué dans « la plus grande série de tous les temps » dans le rôle de « Silvio » : Les Sopranos. Or, il faut avouer que les ressemblances avec l’une des séries les plus acclamées produites par HBO sont certaines. Une nouvelle fois, Steven Van Zandt endosse le rôle d’une crapule, une fois encore il sera question de ressort sentimentaux et psychologiques (Bien moindres face aux Sopranos cela dit.) mais l’écriture est clairement tournée vers la comédie, le divertissement et la découverte. Les comparaisons s’arrêteront là quoiqu’elles rassemblent quelques traits de similitude.

L’écriture du scénario est originale, ce qui a une valeur supplémentaire indéniable au visionnage.

Jusqu’à preuve du contraire, Lilyhammer est une oeuvre inédite. Elle est co-écrite par plusieurs personnalités, dont Steven Van Zandt fait partie. Netflix, principal producteur, est aussi épaulé par l’acteur en personne. On le sait peut-être moins, mais Lilyhammer constitue un excellent moyen de promotion aux yeux de l’entreprise américaine de diffusion récemment arrivée en France. Elle précède honorablement la production House of Cards dont beaucoup d’entre nous ont du déjà entendre parler peut être ici ou là. L’association des talents et des moyens permet à Netflix d’envisager sereinement la Saison 3, ce qui témoigne d’un équilibre assez correct entre les retours, l’exploitation et le plaisir à réaliser une aventure semi-absurde dans les terres assez méconnues de la Norvège. La Saison 3, encore un fait non anodin, est diffusée à partir du 29 Octobre 2014 aux Etats-Unis pour un régime de 8 épisodes.

Lilyhammer est un programme hautement conseillé … Pour son côté divertissant, avant tout.

N’ayant jamais aperçu, à ce jour, aucun épisode, la production prend le parti pris de ne pas se prendre au sérieux. Reste encore à voir comment s’articule les différents clichés, les traits d’humour vis-à-vis de notre faible connaissance de la Norvège (Qui sera de façon presque certaine une vision déformée et exagérée de la vie quotidienne en général.) et l’équilibre que pourront avoir les différents dialogues.

Là où l’oeuvre pourrait surtout nous surprendre … réside dans l’équipe qui a mené le projet à terme. Netflix est certes producteur, mais l‘essentielle de l’oeuvre a été pensée, réalisée, écrite par des Norvégiens. Certains y verront peut-être une curiosité de plus car le fait est rare. Il s’agit surtout d’un essai que l’on peut penser critique voire acerbe dans la manière et le choix de représenter la Norvège. 

« Dessous de tables entre amis. » Les gros traits et les caricatures font aussi partie du grand classique de la comédie.

Un programme fortement recommandé par le Blog pour la sensation de découverte. Peut-être pas aussi incontournable qu’on le prétend, les talents de la plupart des acteurs pourraient à nouveau nous surprendre et nous séduire tout en gardant à l’esprit que, bien évidemment, Lilyhammer est à des années lumières de la complexe production de Les Sopranos. Ici, la lecture et l’appréciation méritent avant tout un 2e voire 3e degré, une déconnexion des faits compliqués pour une appréciation des chocs culturels et l’absurdité de la situation. Ce qui, en comparaison à un bon nombre de séries télévisées, constitue déjà un contenu suffisant pour passer quelques bonnes soirées télévisées.

Vous êtes curieux mais pas forcément disponible chaque Jeudi soir ? N’hésitez pas à jeter un coup d’oeil du côté du replay d’Arte +7 via la page dédiée à Lilyhammer pour revoir les épisodes manqués !