The Missing // Saison 1. Episode 1. Pilot.
Créée par Harry Williams (Roman’s Empire, Full English) et Jack Williams (Vie sauvage, Full English), The Missing est l’une des séries les plus attendues de cette fin d’année. Co produite entre BBC et Starz, pour ne rien vous cacher, j’ai tout simplement adoré ce premier épisode. Ce qui fonctionne avant tout dans cette série c’est la façon dont l’univers est exploité. On plonge dans quelque chose de sombre mais brillant à la fois. Il faut dire que James Nesbitt est parfait dans le rôle de l’homme peiné et perdu qui part en quête de réponses. Alors que la plupart des séries policières de ce genre là tombent dans le cliché Broadchurch, c’est tout le contraire de The Missing qui parvient à créer quelque chose de totalement différent dans une ambiance tout aussi fascinante. La disparition d’un jeune garçon de 5 ans, Oliver, pendant ses vacances en famille en France, nous donne l’impression de mélanger tout un tas d’éléments proche de l’univers du polar. Un genre que le cinéma français peut maîtriser à la perfection mais que les anglais manient eux aussi de façon légèrement différente. La France, en guise de décor, est bien exploitée elle aussi, sans jamais tomber dans un quelconque cliché pompeux.
Lorsque son fils est kidnappé durant des vacances en France, les recherches de Tony malmènent peu à peu son mariage et détruisent sa vie...
Car une série française de ce genre là serait tomber dans les facilités stylistiques mais également dans une ribambelle de clichés sur notre propre pays. Je sais très bien ce que la France fait dans ce registre là. La présence de Tchéky Karyo (Belle et Sébastien) est une très bonne idée. Ce dernier est l’acteur français parfait pour incarner le rôle d’un inspecteur de police à la retraite qui va aider le père de famille à retrouver son fils. On ne sait pas encore où est-ce que The Missing veut réellement nous emmener, surtout que les enjeux de cet enlèvement restent encore très suspicieux mais les révélations qui sont faites au fil de l’épisode sont tout simplement brillantes et soufflent tout simplement le téléspectateur. Ce qu’il y a d’intéressant également c’est le fait que cette quête pour retrouver cet enfant dure depuis près de 8 ans. En effet, c’est en 2006, lors du match France/Brésil que le petit garçon a disparu (de quoi placer le tout dans l’histoire bien évidemment). Et cela fonctionne très bien une fois de plus, notamment car la dimension relationnelle est très fortement (et bien) exploitée.
Si James Nesbitt est clairement le héros de cet épisode, pour son implication émotionnelle dans le rôle, le reste des personnages est tout aussi intéressant, notamment celui de ce policier ou encore Frances O’Connor dans le rôle de la mère même si cette dernière est pour le moment un peu en retrait, probablement pour la mettre en avant bien plus tard dans la série. La perte d’un enfant et le deuil impossible, deux thématiques très intéressantes que The Missing exploite à merveille. L’autre élément important de cet épisode c’est le fait que la série exploite aussi son univers jusqu’au bout, passant d’une langue à une autre, du français à l’anglais, comme si c’était normal. Ce n’est probablement pas quelque chose que l’on verrait dans une série française où tout sera malheureusement doublé. Ce premier épisode de The Missing a le mérite d’être excellent, peut-être pas brillant mais surtout pour son côté très fort émotionnellement il nous en met plein la vue et c’est tout ce que je pouvais espérer, tout simplement. Car la quête de réponse ne se fait pas de façon si classique que ça et la mécanique exploitée par la série fonctionne comme sur des roulettes.
Note : 8/10. En bref, un premier épisode soufflé et très réussi.