Magazine Société
Les PME se raccrochent aux programmes aéronautiques pour assurer leur croissance
Publié le 30 octobre 2014 par ToulousewebIl y a des entrepreneurs qui ne s’y trompent pas. Męme les PME ne se laissent pas distancer facilement et la semaine prochaine, alors que les PME sous-traitantes vont ętre mises ŕ l’honneur au Midest ŕ Paris Nord Villepinte, quelques entrepreneurs montrent le chemin. Et il ne s’agit pas uniquement des sous-traitants. Car les PME et ETI seront l’objet de toutes les attentions en ce mois de novembre. Non pas qu’elles n’intéressent pas le reste du temps, mais cela fait maintenant plus de trente ans que cette période de l’année leur est largement consacrée.
Ainsi, outre le Midest (du 4 au 7 novembre), Midinvest consacré au financement haut de bilan des entreprises en croissance en Midi-Pyérénées se tiendra ŕ Toulouse les 12 et 13 novembre, Le pôle Astech Paris Région en association avec BPI France tient une conférence sur le thčme du financement des PME de l’aéronautique le 26 novembre ŕ Meudon oů seront mis en exergue les aides proposées aux PME de défense (pręt Sofired) ainsi que les offres de soutien ŕ l’innovation proposées non seulement par BPI France mais aussi avec les aides de la DGAC (Direction générale ŕ l’aviation civile) et leurs conditions d’octroi. Sans compter les innombrables initiatives prises par divers organismes pour sensibiliser les entreprises ŕ faire entrer les robots dans leurs ateliers ou ŕ moderniser leurs moyens de production afin de toujours mieux répondre ŕ la demande des industriels concepteurs de diminuer les coűts par le biais du respect des délais, des non-qualités et de la répétitivité de la prestation.
Alors on se rend compte que des entrepreneurs ne manquent aucune opportunité lorsqu’il s’agit de consolider les bases financičres de leur société. Et cela est d’autant plus crucial que la taille de l’entreprise est moyenne. Car si le vivier de l’emploi est dans les PME, nombre d’innovations prennent leur source dans celles-ci sans qu’elles puissent aller jusqu’au bout d’un développement tant le financement leur est difficile ŕ obtenir individuellement.
A moins que de passer par l’augmentation du capital de l’entreprise en s’appuyant pour la légitimer sur la participation ŕ un programme de recherche et développement (R&D) ou recherche et technologie (R&T) soit national soit européen.
C’est ce que vient de faire Spring Technologies dont l’offre logicielle a été reconnue ŕ plusieurs reprises grâce aux projets de recherche collaborative qu’elle a porté et réussi au sein des pôles de compétitivité Systematic et Astech. Elle a par ailleurs été choisie par Airbus, Safran, Zodiac et Dassault Aviation comme membre associé du projet de Ťl’Usine Aéronautique du Futurť mené par le Conseil pour la Recherche Aéronautique Civile (Corac) et qui vient d’ętre reconfirmé le 23 octobre par le secrétaire d’Etat chargé des Transports Alain Vidalies comme l’un des trois axes de la feuille de route du Corac pour les années ŕ venir.
L’augmentation de capital de 5 M€ dont bénéficie Spring Technologies a été faite par levée de fonds auprčs de son partenaire historique CM-CIC Capital Innovation, d’ACE Management via le fonds Aerofund III et de CM-CIC Capital Privé, mais aussi grâce ŕ un pręt innovation par BPI France, ce qui va permettre ŕ l’entreprise de poursuivre son développement ŕ l’international et d’accélérer les innovations de produits en investissant dans la R&D, affirme son PDG Gilles Battier.
C’est probablement l’excellence industrielle et la volonté du dirigeant de Figeac-Aéro de créer une unité dédiée ŕ l’usinage des métaux durs ŕ Figeac (Lot) qui lui ont valu de remporter auprčs de Snecma (groupe Safran) un contrat de production de pičces de moteurs pour les programmes Leap développés au sein de CFM International. Figeac-Aéro qui est devenue au fil des années une ETI (entreprise de taille intermédiaire) emploie une moyenne de 950 personnes et avait réalisé en 2013 un chiffre d’affaires de 147 M€ pour la seule entreprise de Figeac. Car il s’agit dorénavant d’un groupe qui vise un chiffre d’affaires de 360 M€ et un niveau d’emploi de 2 500 salariés ŕ l’horizon 2018-2020 et de devenir le premier sous-traitant aéronautique européen et le second au niveau mondial. Et pour arriver ŕ ses fins, son PDG Jean-Claude Maillard affirme qu’il actionne principalement deux leviers pour arriver ŕ tenir ses objectifs : celui de la R&D afin de moderniser l’industrialisation de l’entreprise, d’augmenter les performances grâce ŕ l’assistance d’usinage et les nouveaux procédés, de fiabiliser, comprendre et capitaliser grâce ŕ la surveillance des procédures, et celui de concevoir un modčle économique et industriel le plus performant possible en créant des filiales (ce qu’elle a fait tant en France qu’ŕ l’étranger) et faire évoluer la valeur ajoutée produite ŕ Figeac.
On ne peut que souhaiter qu’il réussisse ŕ atteindre ses objectifs ambitieux et que de leur côté les donneurs d’ordres qui lui ont fait confiance ne souhaitent pas remettre ŕ plat les contrats durement négociés. Toujours est-il qu’aujourd’hui ce sont 500 millions de dollars sur 10 ans que vient de sécuriser Figeac-Aéro avec ce contrat Safran. Une somme qui n’est pas intégrée dans l’objectif des 360 M€ de chiffre d’affaires affiché lors de la derničre présentation financičre du groupe.
Pour Aeromorning, Nicole B.