Syndrome de FATIGUE CHRONIQUE: Il laisse des anomalies cérébrales – Radiology

Publié le 30 octobre 2014 par Santelog @santelog

Cette étude de Stanford identifie par imagerie des anomalies cérébrales chez les patients souffrant de fatigue chronique. Des marqueurs possibles pour un diagnostic plus définitif d’un syndrome qui reste complexe à définir. Ces données, présentées dans la revue Radiology, convergent également vers un mécanisme ou une voie cérébrale sous-jacente dans le processus de développement la maladie.

Le Syndrome de fatigue chronique (SFC) a longtemps été considéré comme indiagnostiquable. Il est pourtant responsable d’un lourd fardeau sanitaire avec ses symptômes de fatigue persistante, faiblesse musculaire, douleurs, troubles de la mémoire et du sommeil. Sa prévalence est estimée, très globalement, entre 0,1% et 3%. Si le SFC est reconnu par l’Organisation mondiale de la santé depuis 1992, aucun marqueur biologique ou organique n’a été retenu pour détecter ou diagnostiquer ce syndrome. Le diagnostic qui consiste à éliminer toutes les autres sources ou facteurs de fatigue reste donc complexe. Il est même fréquent pour les patients atteints d’être soupçonnés d’hypocondrie.

Si de précédents travaux d’imagerie menés à l’Université Emory et publiés dans PLoS ONE, avaient déjà identifié chez les patients atteints, une activité réduite dans les noyaux gris centraux, une zone du cerveau impliquée dans l’activité motrice et la motivation, cette nouvelle étude de Stanford vont contribuer à dissiper les ambiguïtés d’un diagnostic qui reste complexe.

Le Dr Michael Zeineh, professeur de radiologie a combiné plusieurs techniques d’imagerie pour identifier des différences dans le cerveau de 15 patients atteints vs 14 volontaires sains. En apportant de nouveaux biomarqueurs pour le diagnostic, son étude précise les zones du cerveau où la maladie a touché le système nerveux central :

1.   L’IRM montre que le volume de la matière blanche du cerveau des patients atteints est réduit, ce qui suggère une réduction dans la transmission de signaux et le traitement de l’information. Cet effet peut s’expliquer par l’inflammation chronique en réponse à une infection virale non encore précisée (?).

2.   L’imagerie en tenseur de diffusion – une autre technique d’IRM- permet d’identifier une anomalie dans un tronçon nerveux situé dans l’hémisphère droit du cerveau des patients atteints. Il s’agit précisément du faisceau arqué droit qui relie le lobe frontal et le lobe temporal. L’étude identifie une forte corrélation entre le degré d’anormalité sur le faisceau arqué et la sévérité de la maladie telle qu’évaluée par un test reconnu.

3.   Enfin, l’étude constate un épaississement de la matière grise dans les deux zones du cerveau reliées par le faisceau arqué droit chez les patients atteints du SFC vs témoins.

Des résultats qualifiés d’ »assez robustes » par les auteurs même s’ils doivent être confirmés. Des résultats qui montrent aussi «  où chercher  ». Une étape, écrivent ces scientifiques, vers une recherche beaucoup plus importante…

Source: Radiology Nov, 2014 doi.org/10.1148/radiol.14141079 Right Arcuate Fasciculus Abnormality in Chronic Fatigue Syndrome

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