C'est notamment le cas de "Pride", ce film qui a été un des rares rayons de soleil d'une sélection cannoise bien sombre, et dont il vous tarde de vous en dire quelques mots, même si il ne doit plus jouer beaucoup dans les salles.
Mais si vous l'avez raté en salles, il ne faudra pas le rater en DVD tant "Pride" est un feel good movie à la fois optimiste et intelligent qui fait croire en l'être humain; une oeuvre vraiment euphorisante dont les valeurs positives de tolérance et de solidarité font quand même (Le documentaire La cour de babel m'avait un peu produit le même effet) sacrément du bien à une époque actuelle qui aurait quand même, sans faire trop du café du commerce, tendance à virer au cynisme et à l'individualisme.
Pride retrouve la verve du cinéma anglais que j'aime tant et dont je déplorais un peu la disparition au profit d'oeuvres sociales un peu trop noire à mon gout, ce cinéma qui a créé deux trois chefs d'oeuvres tels que "Les virtuoses", "Full Monty", "Billy Elliot". Un cinéma social pronant la solidarité et le courage malgré les épreuves qui ici nous renvoie vers une histoire réelle qui semble pourtant trop belle pour être authentique.
On est ici en 1984, dans les années Thatcher, les mineurs en grève du Pays de Galles reçoivent le soutien inattendu et incongru d'un groupe de militants gays et lesbiens.
Cette histoire de groupe d'activistes gays londoniens qui décide de venir en soutien à des mineurs en grève et porte son choix sur un village minier du fin fond du Pays de Galles était une histoire tombée dans l'oubli qui ressort grâce au scénariste Stephen Beresford et le réalisateur Matthew Warchus (homme de théâtre à qui ont doit un seul long métrage de cinéma, le pas bon du tout "Sympathico" avec Sharon Stone et Richard Gere il y a 20 ans déja)
Le réalisateur revisite ainsi avec beaucoup d'habileté l'Angleterre thatchérienne des années 80, avec sa brutalité, son conformisme oppressant mais aussi les rebelles qu'elle a formé en opposition, animé d'une fougue et d'une conviction qui semble avoir un peu disparu de nos jours.
Tout autant qu'un portrait de groupe d'une cause évidemment à 100% estimable, ce film nous montre également, mais sans que jamais cela soit lénifiant comment se déroule un combat politique et syndical et notamment, comment on peut utiliser les moyens de communication les plus efficaces pour faire entendre son combat au plus grand nombre.
Car en dehors de son coté "feel good movie" qui donne le sourire et véhicule une bonne humeur communicative, Pride narre une histoire de combats, une croisée d’événements historiques : celui des mineurs, des homosexuels, des relations avec leurs parents, des agressions, mais toujours avec la bonne humeur et la legereté qui nous réconcilie un peu avec l'humanité, certainement un peu trop rapidement (on imagine pas que l'histoire s'est déroulée de façon de cette facçon, mais on adhère totalement aux messages véhiculés par ce film, tellement salutaire lorsque l'air du temps est aussi peu reluisant.
Et je laisserais le mot de la fin pour vous convaincre définitivement de voir ce film à mon cher acolyte Michel pour qui "Pride est un très ,très bon film, doté d'un bon scénario, de formidables acteurs comme seul le cinéma anglais sait en trouver, mise en scène au service du film,humour et émotion et surtout une histoire vraie incroyable. Bref, un feel-good movie qui parle de Thatcher ,de grève de mineurs au pays de Galles,de SIDA dont tu sors avec la banane il n’y a que les Anglais pour réussir un truc pareil, je prédis le césar du meilleur film étranger à un cheveu de Mommy et de Gone Girl".....
Si je ne mettrais pas forcément ma main à couper pour sa prédiction finale, je suis totalement d'accord avec lui sur le fond de sa pensée et comme lui vous encourage vivement à voir ce Pride, un des meilleurs feels good movie du cinéma britannique!!
Pride - Bande annonce VOST