L’Université de Pennsylvanie offrira dès le printemps 2015 un cours de littérature intitulé Wasting Time on the Internet.
Kenneth Goldsmith, un poète américain reconnu pour son travail sur l’interactivité comme pratique créative, sera en charge de ce cours qui fait beaucoup jaser. «Je suis fatigué de lire des articles du New York Times qui nous culpabilisent de passer tant de temps sur Internet», a-t-il déclaré au blogue Motherboard du site Vice.
«Je suis fatigué de lire des articles du New York Times qui nous culpabilisent de passer tant de temps sur Internet.»
Contrairement à ceux qui affirment que l’Internet nous rendrait plus idiots, Goldsmith croit que son usage nous rendrait plus intelligents. Dans son cours de création littéraire, les étudiants devront utiliser le résultat de leurs heures passées sur le Web (séances de clavardage, captures d’écran, historiques de navigation, etc.) comme matériau brut pour rédiger des oeuvres littéraires «captivantes et émouvantes».
Les étudiants seront également amenés à explorer la récupération artistique de l’ennui et de la perte de temps à travers l’histoire, en analysant notamment les oeuvres de Guy Debord, Betty Friedan, Michel de Certeau, Georges Perec et John Cage.
Est-il possible de «reconstruire» son autobiographie en utilisant uniquement Facebook? Écrire une grande novella en pillant notre feed Twitter? Utiliser le temps passé devant des vidéos de chats pour créer une oeuvre originale et sensible? Ce sont à ces questions très contemporaines que Wasting Time on the Internet tentera de répondre.
Et j’espère vraiment que les oeuvres créées dans ce cours prometteur seront disponibles sur Internet, question de justifier ma propre perte de temps ici.