Bye Bye Elvis de Caroline De Mulder

Bonjour tout le monde !

Me revoici enfin avec une nouvelle lecture, de la littérature contemporaine pour adultes en plus ! Je viens à l’instant de terminer ce roman paru chez Actes Sud en cette rentrée littéraire 2014, Bye Bye Elvis écrit par Caroline De Mulder.

Ce roman peint deux portraits parallèlement, celui du King, Elvis dans les années 70 et celui de John White retraité américain vivant à Paris dix-sept ans plus tard. D’un chapitre à l’autre, on change de figure en commençant par la mort d’Elvis puis la rencontre d’Yvonne, jeune veuve nouvellement au service de John White.

Après la description des millions de fans en pleurs devant Graceland, espérant apercevoir un morceau du cercueil, l’auteur revient dans le passé du chanteur. Elle retrace ses débuts, son air de poupée et sa coupe étrange, sa famille meurtrie par la mort du jumeau d’Elvis, et puis l’allure s’accélère et le destin du gamin prend une nouvelle tournure. Il est adoré, idolâtré, aimé, on ne l’entend même plus chanté pendant ses concerts tellement les filles hurlent son nom. Elvis est quelqu’un et enfin les filles et les femmes le veulent. Il gagne bien sa vie et s’entoure d’amis et de famille, ses « Gars » toujours autour de lui. Il offre des bijoux, des voitures, dépense sans compter. Il choisit des jeunes filles pour discuter la nuit, leur lire la Bible, ses poèmes, le consoler, le réconforter car Elvis est finalement seul, si seul. Et malade en plus ! Il commence de lourds traitements, toujours plus de pilules, vitamines, anti-douleurs, laxatifs, somnifères etc. Lorsqu’il perd sa mère, c’est le début de la fin.

Près de vingt ans plus tard, John White vit dans un bel appartement parisien où il embauche Yvonne comme « femme à tout faire ». L’américain n’est plus tout jeune mais le travail est honnête et la veuve n’a nulle part où allait. Finalement, leur cohabitation durera 20 ans, des années faciles pendant lesquelles le drôle de couple suit la même petite routine. Mais l’argent vient à manquer et Yvonne doit faire preuve d’imagination pour subvenir à leurs besoins. John White n’y entend rien, il commence à perdre la tête. Dernière solution pour améliorer leur train de vie : Yvonne part travailler pendant un mois dans une famille riche. Elle craint de laisser John seul mais n’a pas d’autres choix. Ce qu’elle redoutait arrive malheureusement, à son retour, John a disparu, l’appartement vidé comme-ci leur vie avait été effacée.

On se pose des questions, quel rapport y a-t-il entre ces deux personnages, pourquoi ce parallèle ? Avec une écriture détaillée, où les phrases et groupes de mots s’enchaînent, nombreux, très rapidement, l’auteur parvient à faire se refléter le portrait d’une star désenchantée à celui d’un parfait inconnu, fictif. Ce roman est nostalgique mais d’une mélancolie agréable à suivre. C’est une lecture que je vous conseille avidement !