Avec : Robert Duvall, Donald Pleasence, Maggie McOmie, Pedro Colley, Ian Wolfe, Raymond Walsh, Eugene I. Stillman, John Seaton, Sid Haig...
Genre : Science Fiction.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 28.
Date de sortie : 3 novembre 1971.
Synopsis : Au XXVe siècle, dans une cité souterraine qui ressemble à une termitière humaine où chacun s'identifie par un code de 3 lettres et 4 chiffres, THX 1138 est un technicien tout à fait ordinaire travaillant sur une chaîne d'assemblage de policiers-robots.
Un jour, il commet pourtant un acte irréparable : lui et sa compagne LUH 3147 font l'amour dans une société qui l'interdit formellement. Pour THX 1138, c'est désormais la prison qui l'attend...
Bande annonce française
"Achète et sois heureux."
Pour moi, George Lucas ça se limite à "Star Wars". Bien sûr, je sais qu'il a fait des longs métrages avant (ainsi que des courts) et je sais que l'homme d'affaires est prolifique avec sa société ILM mais c'est surtout avec sa franchise sur la guerre des étoiles que j'associe le cinéaste. Du coup, profitant que je suis en plein cycle consacré à "Star Wars", je me suis dit que ça serait une bonne idée d'aller creuser un peu plus loin avec lui et c'est ainsi que je me suis mis à découvrir ce "THX 1138" qui me faisait toujours un peu peur.
Peur, parce que du peu que j'avais pu en voir et en lire, je craignais grandement de m'ennuyer ferme... Et malheureusement, si mon ennui ne fut pas total, j'ai quand même trouvé le temps long face à ce scénario écrit par Walter Murch, Ben Bova et George Lucas. Ce n'est pas mauvais, loin de moi cette idée et je veux bien concevoir que ce film soit devenu avec le temps et la célébrité de son metteur en scène un classique du septième art, seulement voilà, c'est pas vraiment ma came.
C'est d'autant plus dommage que l'ambiance m'a beaucoup plu. J'ai apprécié cette critique d'une société aseptisé dirigé par des personnes dont on ignore tout. Un monde totalitaire où même les forces de l'ordre sont robotisées. J'ai trouvé intéressant ce contrôle des masses, ce pouvoir dictatorial qui nous dit quoi faire, où aller et quoi penser. Cette vision assez sombre d'un monde au final sans vie où même l'amour est interdit (seule émotion donnant de la vie dans cette société) est assez surprenante seulement voilà, je dois admettre que je la trouve beaucoup trop complexe à mes yeux et que le côté prise de tête n'est pas vraiment pour moi.
J'ai réussi à être pris malgré tout jusqu'à la fin mais cette sensation de ne pas avoir toute les cartes en main pour comprendre à fond ce sujet m'a déstabilisé et empêché de l'apprécier sans doute à sa juste valeur. J'aime quand un film nous fait réfléchir, ne nous donne pas toute les cartes en main mais là, c'est beaucoup trop pour moi et ça a contribué au fait que je n'ai pas aimé plus que ça. Je ne suis pas déçu pour autant car je m'attendais à un peu à un tel résultat mais c'est un peu énervant de se dire qu'on est devant un film d'une plutôt bonne qualité mais qu'on le regarde sans doute un peu trop de l'extérieur.
Dans ce monde robotisé, j'ai par moment (même si les deux œuvres n'ont pas grand-chose en commun) souvent penser à "Demolition man" dans son fond (le "Soyez heureux" doit aider aussi). Tous deux traitent d'un monde aseptisé à leurs façon (je ne cache pas préféré largement la version avec Sylvester Stallone et Wesley Snipes) mais j'ai aimé penser à ce long métrage. Le film de George Lucas possède d'une certaine manière son propre humour également dans sa satire comme lors de la scène du confessionnal où même la religion est mécanique et ne sers qu'à contrôler davantage.
Si j'ai réussi à rester fasciné par ce long métrage malgré son approche complexe qui ne me parle pas énormément, c'est aussi en grande partie grâce à son casting qui est très convaincant à commencer par un Robert Duvall très bon dans le rôle-titre. Il incarne ce mythique THX 1138 avec beaucoup de charisme et de convictions. On éprouve tout de suite une certaine empathie pour lui, sans doute parce que c'est celui qui reste le plus proche du spectateur, le plus proche de ce qui peut s'apparenter à un humain.
C'est aussi pour ça que j'ai bien aimé également Maggie McOmie en LUH 3417. Elle apporte un peu d’énergie et de fraicheur dans ce casting. Le regard de ce personnage n'est pas inintéressant et j'aurais bien aimé qu'on l'exploite un peu plus. Donald Pleasence en SEN 5241 s'en sort bien lui aussi. J'ai aimé la folie et le côté décalé de son personnage, l’interprète faisant ce qu'il y a à faire. Le reste de la distribution est bon même si il est un peu plus en retrait et j'ai bien aimé aussi sinon Don Pedro Colley en hologramme SRT.
Je suis bien content en tout cas d'avoir testé ce long métrage car si son "1:42:08 to qualify" ne m'avait pas emballé plus que sa dans la réalisation, avec "THX 1138" je pourrais aisément voir George Lucas comme un bon metteur en scène au-delà de la franchise "Star Wars" que j'affectionne très fortement. Si je regrette le rythme très lent qui provoque un peu plus l'ennui chez moi et qui ne m'a pas aidé à mettre ce film dans mon cœur, la mise en scène m'a malgré tout beaucoup plu. On reconnait même un peu la patte de George Lucas qui place une nouvelle fois la machine au centre de son récit et qui décrit une société assez sombre au niveau du pouvoir.
Ce monde futuriste très épuré est montré avec beaucoup de maitrise. La caméra est toujours bien placée et on est en présence de plans d'une certaine beauté avec un lyrisme et une poésie que j'ai trouvée très agréable. L'union entre THX 1138 et LUH 3417, la scène sur fond blanc ou la scène finale avec l'échelle à grimper ainsi que le plan qui conclue le film sont autant d'exemples de passages que j'ai apprécié de voir. La photographie est vraiment très bonne tout comme la lumière qui contribue grandement à l’atmosphère générale de ce film.
La restauration du film en Blu-ray doit y être pour beaucoup mais j'ai trouvé que visuellement, c'était assez net et efficace. Si ça se ressent, on est quand même assez loin des rajouts visuels de la franchise "Star Wars" qui était en totale contradiction avec leur époque. Là, on sent que des ajouts ont été faits plus tard mais ça passe bien. Ayant vu le film en director's cut, je ne peux malheureusement pas faire de comparaison avec la version cinéma vu que je ne l'ai pas vu.
Les effets spéciaux m'ont en tout cas plu tout comme les différents costumes. Si ils n'ont rien à voir avec le film de Stanley Kubrick, j'ai aussi pensé au film "2001 : L'odyssée de l'espace" avec ses costumes et sa lumière. Il n'y a aucune comparaison à avoir mais j'apprécie toujours quand un long métrage me fait penser à un autre film ou me donne envie de (re)découvrir une autre œuvre. Quant à la bande originale composée par Lalo Schifrin, elle fait son effet et accompagne bien ce récit futuriste avec des notes électroniques. Notons au passage le travail qui a été fait sur le son qui est plutôt bon aussi.
Pour résumer, je ne regrette vraiment pas d'avoir vu "THX 1138". Le film à même continué à me travailler un peu après ma projection. Ce n'est pas vraiment ma came car ce film demeure trop complexe et trop prise de tête à mes yeux mais je pourrais quand même le revoir de temps en temps car il soulève certains débats et certaines questions que je trouve intéressante. Je comprends que ce soit un classique et je regrette vraiment d'avoir trouvé le temps long et m'être parfois ennuyé mais le film possède des qualités indéniables. Porté par une bonne mise en scène de George Lucas et une bonne interprétation avec Robert Duvall en tête, "THX 1138" n'a en tout cas pas fini de m'interpellé je pense et ne laisse pas indifférent.