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A tous ceux qui ne se résignent pas à la débâcle qui vient

Publié le 29 octobre 2014 par Lecteur34000

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« A tous ceux qui ne se résignent pas à la débâcle qui vient »

MAUDUIT Laurent

(Don Quichotte)

Le Lecteur l’affirme d’emblée : voilà un tonitruant coup de tocsin qui survient au moment le plus opportun qui soit. Voilà une démonstration étayée qui rend palpables les reniements, les trahisons perpétrés par ceux qui se camouflent aujourd’hui encore derrière les lambeaux d’un socialisme qu’ils n’ont eu de cesse de réduire à néant. La clique des énarchiants et de leurs affidés qui a floué, trompé le Peuple et qui conduit une politique en tout point similaire à celle dont se serait revendiqué e Petit Nicolas s’il avait été réélu. La clique ? Hollande, Valls, Jouyet, et autres Attali, Schweitzer, Cambadélis, Lamy, Gallois, DSK, Fabius. Les familiers des festins du CAC 40 et les fossoyeurs de la MNEF, réunis pour assurer ce que le Lecteur appelle depuis longtemps « le détricotage de la République ». Une Cour de bonimenteurs qui alimente le Désuet Monarque en projets tous plus favorables les uns que les autres aux Médéfieux. Des Malfaisants qui se sont faits les spécialistes des copier/coller de textes émanant du FMI, de la BCE et bien évidemment de la Commission Européenne. Tous le cul cousu d’or, y compris le dernier venu, l’ambitieux Grand Chambellan qui se rêve une destinée Royale.

Le livre de Laurent Mauduit ne se confine pas dans cette seule approche des reniements et des trahisons qu’accompagnent et éclairent les portraits des personnages les plus emblématiques d’un processus de décomposition de la gauche dont ils sont les acteurs majeurs. Laurent Mauduit prend d’abord bien soin de décortiquer la portée des mesures politiques et économiques prises par Hollande et son clan au lendemain même de  l’élection du Monarque. Dès novembre 2012, la remise d’un montant de 20 milliards d’impôts consentie aux entreprises, sans que soit exigée la moindre contrepartie, ne serait-ce qu’en terme d’emplois éclaire de manière obscène le nouveau cours politique. Le cofondateur de Médiapart conclut : « En cette année 2012, le gouvernement socialiste décide de lui-même la mise en œuvre de la réforme phare… du candidat qui vient d’être battu par les urnes. ». Soit donc le point de départ d’un naufrage collectif qui entraine la totalité du parti socialiste, sous le regard somme toute complaisant de Montebourg et d’Hamon.

A ce stade de son récit, Laurent Mauduit rappelle judicieusement le jugement formulé dans le New York Times par Paul Krugmann, prix Nobel d’économie. « François Hollande a cessé de m’intéresser dès que j’ai compris qu’il n’allait pas rompre avec l’orthodoxie destructrice de l’Europe et son parti pris d’austérité. Mais maintenant il a fait quelque chose de vraiment scandaleux. Ce qui me choque, c’est qu’il souscrive désormais aux doctrines économiques de droite, partout discréditées. … Quand François Hollande est arrivé à la tête de la deuxième économie de la zone euro, nous sommes quelques-uns à avoir espéré qu’il se dresse contre cette tendance. Mais, comme les autres, il s’est soumis, soumission qui vire désormais à la faillite intellectuelle. L’Europe n’est pas prête de sortir de sa deuxième « grande dépression ».

Le réquisitoire se situe bel et bien à la hauteur des enjeux. Le Lecteur en rend grâce à Laurent Maudit. Il lui rend d’autant plus grâce que le journaliste, ancien de Libé et du Monde, ne verse jamais dans l’outrance. Des faits, rien que des faits. Si l’histoire du parti socialiste est jalonnée d’une multitude trahisons, de Blum à Mollet, de Mitterrand à Fabius, jamais jusqu’alors une escouade d’aventuriers n’avait à ce point anticipé sur les exigences des Médéfieux. L’autre mérite de Laurent Mauduit, c’est d’éviter d’infliger au Lecteur, dans son dernier et court chapitre intitulé « Pour une refondation », l’antépénultième exercice consistant à superposer des solutions « clef en main ». Le cofondateur de Médiapart convie tout simplement toutes les femmes, tous les hommes de bonne volonté à se réunir pour dialoguer, débattre, afin de réinventer la gauche.

Une urgence, quelque chose qui ne peut plus être différé, tant il est patent que la débâcle est imminente.


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