Une belle journée pour les femmes ? Dans notre état de droit on peut s’assurer que oui au regard des ténèbres qui envahissent une partie du monde qui justifie ses lois au nom d’une religion.
Une « belle » journée aujourd’hui car des consciences de plus en plus rares s’éveillent pour lutter, se mobilisent pour Assa Bibi condamnée à mort pour avoir bu un verre d’eau auquel son « impureté » déclarée ( ne serait ce pas là l’expression odieuse d’un rejet par préjugé « raciste » en prenant compte comme il est de coutume dorénavant pour certains de faire rentrer de force et avec complaisance la religion de ce champ sémantique ? ) le lui interdisait. Naïvement ici même on parle de « vivre ensemble » jusqu’à s’en gargariser alors qu’étrangement par ailleurs la souillure au bord du puit où l’eau se devrait d’être partagée semble être le paradigme sociétal par excellence. La souillure ici s’appelle différence – abjection fille d’un dogmatisme, d’un totalitarisme barricadé par la foi accompagnée de son serviteur l’ignorance.
Ce soir pour Assa Bibi, à Paris sur l’esplande des Droits de l’Homme, il y aura des verres d’eau pour boire à la source de la liberté, de la tolérance et surtout de l’acception de l’autre et cela d’autant plus qu’il nous est différent !
Seule éclaircie pour les femmes. Fragile résistance sans grande manifestation. Et pourtant il y a matière avec la révoltante condamnation d’Assa Bibi, l’assassinat officiel de Reyhaneh Jabbari par l‘état islamique iranien. Reyhaneh Jabbari, condamnée à mort pour le meurtre d'un homme qui l'avait agressée sexuellement, violée, a été pendue donc malgré nos résistances internationales samedi 25 octobre. Sa dernière lettre, d’une dimension qui sublime son courage, son humanisme par opposition à la cruauté du dogme étatique islamique respecté à la lettre près par un bouffon, tâcheron amidonné de complaisance à son rite Inquisitorial est aujourd’hui relayée, resservie à toutes les sauces de l’indignation de ceux qui se contentent des abrégés, des citations dignes de figurer dans les prochaines annales du bac 2015 catégorie philosophie, anthropologie des droits de l‘homme alors que rien auparavant chez ces adorateurs de la prolifération du « like facebookien » ne laissait apparaître le moindre désir d’épouser sa cause !
Et que dire de nos amis vent debout pour analyser, décortiquer et récuser cette maladie congénitale de l’humanité qu’est l‘esclavage et qui sont curieusement affligés d’une nouvelle affection caractérisée par une amnésie fonctionnelle de leurs fonctions cérébrales sous forme de déni et de mutisme sur l’étendue et la prolifération de ce commerce des corps ?
Mutisme face à la souffrance des Haratines de Mauritanie, héritiers d'un millénaire de soumissions dégradantes, déjà soulignée et évoquée sur ce blog, mais surtout et essentiellement sur cet Etat Islamique qui tente de justifier l'esclavage des femmes, qui continue de montrer sa nature infâme, un mélange de haine, de nihilisme et de sauvagerie, ainsi que son mépris total de tout sentiment humain. En effet leur silence est coupable lorsque l’organisation terroriste se réjouit d'avoir rétabli l'esclavagisme dans son califat. Dans son magazine officiel de propagande en ligne, Daesh a bien reconnu des "violences", quel euphémisme, envers les femmes et en particulier les yazidies en Irak.
Vendues, violées et transformées en esclaves, les femmes yazidies subissent de véritables tortures dans le califat de l'Etat Islamique. Après les terribles, suffoquants, témoignages locaux et ceux des victimes réchappées du pire dont certains pouvaient douter, voilà que l'atrocité est revendiquée par les djihadistes eux-mêmes, dans leur magazine officiel de propagande en ligne, Daqib.
"Chacun doit se rappeler que réduire en esclavage les familles kuffars – infidèles – et prendre leurs femmes comme concubines, est un aspect fermement établi de la charia, et qu'en le niant ou le moquant, on nierait ou on moquerait les versets du Coran", est-il écrit dans un article intitulé Le renouveau de l'esclavage avant l'heure, qui ose trouver une explication à ces actes ignobles dans la religion.
Les terroristes, qui s'estiment sans doute bons et généreux, ont tenu à préciser que les mères n'étaient pas séparées de leur progéniture. Selon l'article, l'esclavage permettrait d'éradiquer les mauvaises mœurs (rien que ça) : "Un certain nombre de chercheurs ont mentionné que l'abandon de l'esclavage [peut mener] à une augmentation de l'adultère et de la fornication." Quelle solution ! Même s'il n'est pas fait mention d'esclavage sexuel, les viols sont nombreux dans les rangs des djihadistes. Des femmes qui ont réussi à s'enfuir de cet enfer ont témoigné dans un reportage de France Info : "Ils ont violé toutes les femmes. Ils vendaient des filles, chaque femme devait devenir la femme de 12 hommes de Daech", raconte l'une d'elles. Depuis le début des offensives, l'EI a assassiné des centaines de membres de la communauté yazidie. Vivant dans les coins reculés des montagnes du Kurdistan, cette communauté est considérée comme hérétique car elle adore une divinité associée au diable par les musulmans ! Mais voyons quelle évidence ! C’est le retour du catalogue du freak religieux, des monstruosités et contorsions sanguinaires de l’ancien testament socle commun des trois monothéismes comme une claque dans notre contemporain! Et dans ce grand chaudron se trouve la justification pour y brûler les femmes et les infâmes y puisent toutes les justifications pour étendre leur entreprise criminelle. J'en veux pour exemple complémentaire les rapts au Nigéria de Boko Haram, la lapidation de Farzana Parveen, 25 ans, enceinte de 3 mois et battue à mort à coups de briques par une trentaine de membres de sa propre famile devant un tribnal de Lahore au Pakistan. Son crime? S'être mariée par amour sans l'assentiment de sa famille, dans un pays où les unions demeurent le plus souvent arrangées.
Quel bel aujourd’hui pour les femmes!
Mais sachons résister en donnant toutes nos forces à la primauté de la Raison sur l’obscurantisme et que notre Droit des Femmes devienne soit un universalisme suppléant ces "droits coutumiers" qui les asservissent, les mutilent, les cloitrent physiquement et intellectuellement. Pour cela il faut du courage et de l'ambition.