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Suzanne - 7/10

Par Aelezig

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Un film de Katell Quillévéré (2013 - France) avec Sara Forestier, Adèle Haenel, François Damiens, Paul Hamy

Joli, très joli, mais pas ma tasse de thé.

L'histoire : Nicolas, chauffeur routier, élève seul ses petites filles, Suzanne et Maria, depuis la mort de leur mère. Le trio est uni, soudé, autour du souvenir de l'absente, mais Suzanne, la rebelle, a toujours montré un peu plus de rage vis-à-vis du quotidien, modeste et sage, de sa famille. Enceinte alors qu'elle est encore au lycée, et sans qu'on lui connaisse de petit ami attitré, elle veut garder l'enfant, qui sera élevé au sein du cocon familial. Et puis Suzanne rencontre un petit délinquant, dont elle tombe follement amoureuse... Pour lui, elle quitte tout, son père, sa soeur, son fils...

Mon avis : J'avais bien aimé le poison violent de cette jeune réalisatrice, très prometteuse. J'ai retrouvé ici ce que j'avais apprécié : une qualité d'images, une grande justesse dans l'analyse des personnages, dans l'expression des non-dits (un challenge !), dans les relations familiales, des êtres ordinaires confrontés à des tuiles, comme nous tous, et leur capacité à se battre, avec les moyens qu'ils ont ou qu'ils n'ont pas.

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Tous ceux qui aiment le cinéma du quotidien, de la tranche de vie, adoreront Katell et ses beaux portraits de femmes, et je les encourage à la découvrir si ce n'est déjà fait !

Il n'en reste pas moins que moi, ce n'est pas trop mon truc, la vie des gens qui vivent, alors je m'ennuie toujours un peu au bout d'un moment. Juste une question de goût. Mais, dans le genre, c'est BON. Et l'interprétation du trio principal est extraordinaire : Sara est décidément une de nos plus grandes actrices, elle est immense et la lumière de ses yeux d'un bleu intense est un océan où l'on se perd facilement (waouh, je deviens poète) ; la petite Adèle, mélange de garçon manqué et de sensualité brouillonne se fait de plus en plus remarquer au cinéma et c'est tant mieux ; quant à François Damiens, il me bouleverse à chaque fois qu'il joue un rôle dramatique... il est incroyable.

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Presse unanime : "De manière surprenante et risquée, "Suzanne" adopte un montage ellipsé, structure qui lui permet de couvrir une vingtaine d’années de la vie de l’héroïne et de ses proches, s’attachant au parcours affectif plutôt qu’à la fugue criminelle judicieusement maintenue en hors-champ."  (Les Inrocks) ; "Par la sobriété de sa mise en scène, où romance et réalité se mêlent, Katell Quillévéré ("Un poison violent") raconte le parcours accidenté de cette insaisissable femme-enfant que Sara Forestier, d'une intense retenue, incarne magistralement..." (Télé 7 Jours) ; "La réalisatrice Katell Quillévéré avait déjà signé un magnifique portrait féminin avec Un poison violent (2010). Elle confirme qu'elle a un talent fou avec ce deuxième long-métrage." (20 Minutes) ; "Dans une mise en scène généreuse et aux ellipses intelligentes Katell Quillévéré réussit à rendre la tristesse lumineuse et parle avec une tendresse infinie de l'amour d'un père et d'une fille, de la difficulté de grandir sans mère et de devenir mère soi-même, de la passion qui pousse à tout sacrifier." (Le Journal du Dimanche) ; "Le souffle de ce film lumineux emporte tout, au point que sa noirceur s'en trouve comme nettoyée. C'est aussi cela, le miracle du cinéma." (Le Nouvel Obs). Sauf Les Cahiers, qui ne font rien comme tout le monde (et heureusement) : "Une batterie de vignettes (à l’image comme dans les choix musicaux, particulièrement redondants), où la recherche d’un grand lyrisme est à chaque instant entravée par la sagesse contrôlée de la mise en scène, toute tournée vers le scénario roi", mais dont on comprend jamais tout à fait les raisonnements sybillins...

Un film à voir.


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