#conurbation #Poitou-Charentes
Dans la deuxième ceinture rochelaise, les lotissements continuent à accentuer le phénomène de conurbation. © Photo photo x. L.Publié le 29/10/2014 par Thomas Brosset « Si on continue à ce rythme, la surperficie d'un département français disparaîtra tous les sept ans sous l'urbanisme ». Le constat est de Marie-Françoise Bazerque, directrice de la Dreal (1) Poitou-Charentes. Elle commentait hier les résultats d'une étude menée conjointement avec l'Insee (2) sur « Trente ans d'évolution de la population en Poitou-Charentes ».
Objectifs de l'étude : mieux connaître les phénomènes de périurbanisation afin d'aménager durablement le territoire en gérant de façon économe l'espace et en consommant le moins possible de terres agricoles.
Que s'est-il donc passé ces trente dernières années en Poitou-Charentes ? Cependant que la taille des ménages se réduisait, que la population vieillissait le nombre de mètres carrés par habitant augmentait. Parallèlement, des emplois se créaient essentiellement en ville, donc les déplacements de populations suivaient le mouvement. Mais pas complètement. En raison de la rareté et du coût du foncier dans les villes où se sont concentrés les emplois, les foyers se sont établis de plus en plus loin des lieux de travail. D'abord dans un rayon de moins de 6 km puis de 6 à 10 km. Le cercle n'a cessé de s'agrandir et, en 2011, l'écart moyen entre le domicile et le lieu de travail se situait entre 11 et 15 kilomètres. D'où l'apparition de véritables conurbations. D'où l'inflation des déplacements domicile-travail, d'où les embouteillages aux entrées des villes, d'où les difficultés financières liées à l'augmentation du coût du carburant, d'où l'urbanisme galopant.
Neuf aires urbaines
Ainsi l'Insee recense-t-elle en Poitou-Charentes neuf grandes aires urbaines : Poitiers, Châtellerault, Niort, La Rochelle, Rochefort, Royan, Saintes, Cognac et Angoulême. « Et, du fait de la bi-activité des ménages, certaines de ces aires urbaines commencent à se rejoindre. Comme La Rochelle et Niort », note Fabienne Le Hellay, directrice de l'Insee. En trente ans, l'étude montre également que la région a gagné 111 000 emplois. Que ces emplois classés en trois catégories, sphère productive, sphère résidentielle et sphère publique, ont régulièrement progressé vers la troisième catégorie. L'agriculture a perdu 56 600 emplois, l'industrie 22 600 cependant que le tertiaire en gagnait 56 000.
Paradoxe : selon les chiffres de l'Insee, en trente ans l'emploi aurait augmenté plus vite que la population en Poitou-Charentes. Difficile à expliquer aux chômeurs…
Thomas Brosset
(1) Direction régionale de l'environnement de l'aménagement et du logement. (2) Institut national de la statistique et des études économiques.