Une ville, tout qui peut se grinder pour la parcourir, des armes destructrices, et une invasion de monstres, voici le cocktail explosif que propose Sunset Overdrive. Mais le jeu est-il bon sur la durée?
Fruit du studio Insomniac Games, à qui l’on doit Ratchet and Clank et la série Resistance, Sunset Overdrive est l’une des exclusivités Xbox One sur laquelle Microsoft compte. Au menu, une ville infestée de monstres, et vous, armé et dangereux, prêt à éliminer la menace. Prenez-le comme un Dead Rising 3, mais qui se veut survolté.
Scénario
Vous êtes employé à vider les poubelles lors d’un concert, mais ce soir, la nouvelle boisson à la mode distribuée aux spectateurs – l’OverCharge Delirium XT – a un effet radical sur ses consommateurs : les transformer en monstres. Ayant réussi à fuir, vous voilà en ville à vous organiser avec les survivants comme le club des enfants riches, des rôlistes ou des cheerleaders portoricaines.
Si son scénario ne marque pas, il verse dans le même genre que Dead Rising 3 : il est là parce qu’il en fallait bien pour justifier le massacre.
Votre mission principale consistera donc à obtenir de l’aide des survivants pour aider le groupe qui vous a recueilli. Vous devrez également accomplir des missions secondaires et quelques activités, comme la défense de votre base au moyen de pièges à installer.
L’histoire verse dans le registre du grand n’importe quoi, mais on la suit d’un œil. Si son scénario ne marque pas comme celui d’un Knights of the Old Republic, il verse dans le même genre que Dead Rising 3 : il est là parce qu’il en fallait bien pour justifier le massacre.
Jouabilité
Une ville entière dont tous les angles droits peuvent être grindés (le fait de glisser comme un planchiste, mais ici simplement avec vos souliers) : murs, toits d’immeubles ou de maisons, lignes électriques, rails du métro aérien, grillages. Il faudra absolument se déplacer par ce moyen, et surtout vous battre en grindant. Sinon, les automobiles comme les poubelles ou les bâches peuvent également vous servir à faire des sauts de plusieurs mètres de haut, ce qui est pratique pour atteindre les lignes électriques.
Grinder sur tout ce qui bouge peut paraître déroutant au début, mais on s’y fait très vite, surtout lorsque la capacité de vous élancer en avant après un saut sera débloquée. On saute alors de lignes électriques aux toits d’immeubles sans jamais toucher le sol, ou pour mieux rebondir sur un char. Le contrôle est très instinctif, et tirer en grindant pendant les combats devient rapidement aisé.
Lorsqu’on grinde, il est possible d’accélérer en pressant RB, mais on aurait aimé pouvoir aller encore plus vite. Il n’y a pas cet effet grisant et fou d’un personnage se déplaçant à toute vitesse, voire trop rapidement. Ici, on a toujours le temps de repérer où l’on va.
Votre armement est des plus éclectique et verse dans le n’importe quoi, parfois même dans la surpuissance comme le robot diffuseur d’acide, le canon électrique ou le désintégrateur. Sunset Overdrive compte une dizaine d’armes en tout qu’il faudra acheter grâce à la monnaie locale : des canettes d’OverCharge.
Au fur et à mesure que vous progresserez dans le jeu, différents types d’ennemis apparaîtront. Outre les personnes infectées, un gang d’humains plutôt coriace voudra votre peau, mais ce sont surtout les robots envoyés pour nettoyer la ville qui peuvent s’avérer dangereux. Dommage que tous ces ennemis apparaissent trop vite (en quelques heures de jeu), mais cela apporte de la richesse à la diversité des défis, puisqu’ils envahissent toute la ville ensuite, n’hésitant pas à combattre entre eux. Vous pourrez donc jouer sur leurs rivalités pour les éliminer plus facilement.
Les missions secondaires ont le mérite de proposer des épreuves très variées qui allongent de beaucoup la durée de vie du jeu. La mission principale doit durer environ de 10 à 12 heures maximum. Néanmoins, la profusion d’ennemis assure des combats toujours intenses, et même si le jeu est relativement facile, il arrive de perdre.
D’ailleurs, c’est la première fois où l’on meure pour le fun tellement les réapparitions sont des références au cinéma, aux téléséries ou à d’autres jeux. Vrille à la Gears of War, boule d’énergie tirée de Terminator, cabine téléphonique de Doctor Who; il y en a une bonne dizaine et toutes sont géniales. Certains dialogues sont même de véritables clins d’œil à des téléséries, notamment une grosse référence à Breaking Bad au début du jeu.
Enfin, votre personnage pourra ajouter des overdrives à ses capacités. Plus vous montez votre multiplicateur, et plus vos overdrives se déclenchent et deviennent vraiment meurtriers. Vous dégagez par exemple du feu en grindant qui enflamme vos ennemis, ou vos armes deviennent plus puissantes. Des rush permettent également de posséder des habiletés permanentes, comme un bouclier qui repousse le premier ennemi qui vous attaque, ou déclencher des crash en piqué.
Pas de mode coop
Voici pour moi le gros problème de ce jeu. Alors qu’il est vraiment amusant au niveau de son concept, il lui manque cruellement un mode coopératif en ligne. C’est regrettable, car c’est carrément le type de mode qui pourrait contribuer à son succès, surtout que Sunset Overdrive sort dans une période très chargée avec l’arrivée la semaine prochaine de Halo : The Master Chief Collection et de Call of Duty : Advanced Warfare, sans parler d’Assassin’s Creed Unity et de Far Cry 4. Cette omission est vraiment dommage, car c’est un jeu qui s’y prête très bien.
Le mode en ligne consiste à regrouper 8 joueurs pour les mettre face à divers défis comme stopper une invasion de monstres, éliminer des robots ou prendre d’assaut une base de scabs. C’est parfois assez intense, mais on s’ennuie vite. Il n’y a pas de réelle progression ou de fun, ce qui est plutôt ennuyant étant donné que c’est un aspect qui a souvent été mis en avant lors des présentations publiques du jeu.
Technique
À noter que le jeu roule en 1080p et ne ralentit jamais, même avec de multiples explosions à l’écran et des ennemis par dizaines. Techniquement, ce jeu assure et vous en met plein les yeux.
Il arrive que des éléments s’affichent avec un léger retard, comme une cheminée ou le haut d’un morceau de clôture, mais le jeu est très bien réalisé en général. Visuellement très beau, il offre une ville assez vaste comportant différents quartiers et surtout, un design vraiment atypique. On dirait une ville du futur, mais avec l’architecture futuriste telle que perçue dans les années 80. Le résultat est vraiment beau à voir et contribue à donner à ce jeu une personnalité propre et très forte.
À noter que le jeu roule en 1080p et ne ralentit jamais, même avec de multiples explosions à l’écran et des ennemis par dizaines. Techniquement, ce jeu assure et vous en met plein les yeux.
Ambiance
Gros rock entraînant, musiques électroniques super rythmées et vraiment dans le ton, des bruitages bien pensés, la portion sonore a donc été particulièrement bien travaillée. En fait, après avoir terminé le jeu et en y repensant, elle est même excellente et apporte énormément à l’action présente à l’écran, même si l’on finit par connaître les morceaux par cœur.
Du côté des doublages, nous avons droit à une version française de France parfois drôle, mais dont les références américaines ont été adaptées pour les Français. Les Québécois ne comprendront certainement pas quelques allusions ou blagues centrées sur des célébrités et références européennes totalement inconnues ici.
Conclusion
Commencé un vendredi après-midi et arrêté sur le coup de 17h00, j’y ai joué ensuite de la journée au soir pour le finir, missions principales et secondaires inclus. Sa durée de vie doit être de 30 heures au maximum et encore, j’ai dû le terminer en 25 heures. J’ai toutefois enchaîné les missions, me promenant dans le jeu après avoir complété la quête principale. En tout cas, il offre une durée de vie en mode solo plutôt longue, même si j’ai trouvé le scénario principal un peu court.
Sunset Overdrive est un jeu vraiment original, mais auquel il manque un mode coop à la sauce Dead Rising 3. Le jeu offre un challenge fort sympathique et une ambiance souvent déjantée, tandis que l’action peut rapidement devenir intense lorsque les ennemis sont nombreux. Il demeure néanmoins quelque peu répétitif, faute à un armement qui aurait également dû être encore plus diversifié.
Le mode multijoueur finit par vite lasser, malgré la diversité des épreuves. Inutile alors d’y investir des heures et des heures comme dans le cas de Destiny ou d’un Halo. On se retrouve donc face à un jeu parfois survolté et très sympathique, dont le mode solo réussit à vous captiver suffisamment pour vous donner envie de le finir, mais dont le mode multijoueur est dispensable. Une sympathique nouvelle licence pour la Xbox One qu’il faudra bonifier, car elle a un bon potentiel.