Ecoaldea Kapievi : détente dans la jungle

Publié le 28 octobre 2014 par Tidus457 @perou_voyage

Méditation et relaxation dans le Tambopata

J’arrive à Kapievi depuis Puerto Maldonado, amenée par Luis, le chauffeur de mototaxi qui m’a été recommandé et que j’ai pris l’habitude d’appeler pour mes déplacements sur le Corredor Turistico.

Moi qui m’attendais à un long trajet boueux et cahoteux, je suis étonnée lorsqu’on s’arrête : ya llegamos? C’est que l’Ecoaldea Kapievi est assez proche de la ville. Pourtant, dès que je passe la clôture, j’ai l’impression d’être dans un véritable jardin d’Eden.

C’est un centre de yoga, de méditation et de ressourcement. Personnellement, je suis plus du genre à me « booster » à la caféine qu’à prendre le temps de méditer, et pourtant dès que je me pose dans une des chaises en osier, je ressens un bien être enveloppant. Une odeur de fleur vient me caresser les narines, il fait assez chaud et humide mais la petite brise rafraîchit l’air.  


Pierina Zlatar arrive. Son nom m’intrigue. D’un grand-père venu d’Italie et d’un papa croate, elle et ses frères ont passé leur enfance à Puerto Maldonado. Elle est ensuite partie à Lima pour les études et fonder sa famille, mais elle a senti le besoin de revenir. Une fois devenue grand-mère elle s’est demandée : mais qu’est-ce que j’ai fait pour moi?

Si à Lima elle cultivait déjà son côté spirituel avec des cours de méditation, c’est lors d’une session d’Ayahuasca qu’elle a réalisé qu’elle voulait concrètement accomplir quelque chose pour elle.  C’est ainsi qu’il y a 10 ans s’initiait le projet de Kapievi. Depuis, le site est en constante évolution afin de devenir toujours plus durable et autosuffisant, entre autre via la permaculture et plusieurs autres pratiques. D’ailleurs, elle prépare elle-même un répulsif naturel à la citronnelle et huile de muña qu’elle trouve dans le bois.

Elle m’amène dans la cabane principale. On monte les escaliers et on se retrouve dans une salle circulaire. C’est ici, principalement, que sont donnés les nombreux ateliers axés sur le spirituel (reiki, guérision, yoga etc). Plusieurs personnes viennent aussi à Kapievi  pour faire une désintoxication en combinant une diète spéciale, des sessions de yoga et des marches dans la jungle. En effet, quel meilleur endroit pour se remplir d’énergie positive?

Elle m’amène jusqu’à ma cabane. En chemin, elle m’explique qu’ici vivent 4 familles, dont une psychologue avec le prof de yoga. Elle donne quelques cours aux enfants qui habitent ici, des familles et des employés. C’est une vraie petite communauté.

J’ouvre la porte de la petite cabane et je me couche directement sur le hamac. J’ai beau être depuis déjà au moins 2 semaines dans la région de Puerto Maldonado, je ne m’habitue toujours pas aux hamacs qui me semblent être la plus belle invention sur terre.


La cabane est confortable, plutôt grande, rustique et axée sur le spirituel, à l’image du reste du site.  

Mais c’est la salle de bain qui est une révélation. Avec un mur en moins, elle donne directement sur l’extérieur et la douche est entièrement ouverte : mon rêve devenu réalité. Je ne sais pas si c’est l’excitation d’être dans un endroit où je me sens réellement détendue, le bruit des grillons ou l’eau chaude –qui est une denrée rare lors d’un voyage au Pérou- mais je peux dire sans aucun doute que cette douche fut une des meilleures de ma vie.  


Je ressors de ma cabane les cheveux encore humides, avec un grand sourire un peu niais, oubliant pour la première fois depuis une éternité mes courriels, les médias sociaux, les articles à publier, les factures à payer. Je suis dans le moment présent, sans me sentir coupable. C’est peut être facile pour certains, mais pour moi cela relève d’un miracle.


Je pars me promener à travers le site. Je n’aurais jamais cru que la terre avait été si difficile à défricher – comme me l’avait confié Pierina- en voyant toute cette végétation. Je marche, guidée constamment par une nouvelle odeur, je regarde partout avec étonnement. Ça sent la vie. Je comprends les gens qui font un voyage au Pérou pour se ressourcer.

Bananes, cacao, citron, ananas, vanille, coco, café, copoazu, pacay, guaba et une multitude d’autres fruits et fleurs tropicales dont je ne connais pas le nom se partagent l’espace avec quelques papillons qui s’amusent. Le vent fait craquer les feuilles de palmier et transporte une petite odeur de fleur, peut être un mélange de rose et de jasmin.


Puis j’aperçois un chat, posé sur les marches d’une cabane. Je vais m’assoir à côté lui. Il commence à frotter sa tête contre mon genou et est pris d’une insatiable envie de câlins. Quand j’enlève ma main, il miaule d’un air désespéré: “pourquoi tu arrêtes, humain?”. D’accord, je reste. Il monte finalement sur mes genoux et on reste comme ça, heureux dans notre monde.  


C’est l’heure du dîner. Ça tombe bien, j’ai faim. En même temps…j’ai toujours faim. J’arrive devant la cabane de la cuisine. La table est dressée dehors, en plein jardin. Ici bien sûr, le repas est végétarien. Arrive une petite salade fraîche de tofu, bambou et carotte. Le plat principal sera incroyablement savoureux : un riz avec shitake, quinoa noir et noix du Brésil, et une courge grillée. Manger entourée de végétation et des bruits de la jungle semble même décupler le goût des aliments.

Après une journée de détente à lire mon livre, pourtant absolument pas reposant sur l’Inquisition, je rejoins ma cabane et tombe comme une roche. Le lendemain, c’est à reculons que je prépare mon sac pour repartir alors que j’avais pris goût à ce moment de déconnexion, ou de connexion avec la nature, selon comment on voit les choses. C’est avec un petit déjeuner santé que je fais mes adieux à Pierina. Jus de papaye, salade de fruits, œufs, avocat, tout me paraît tellement plus goûteux qu’à la maison.


Kapievi est certainement un lieu incontournable pour ceux qui cherchent à se connecter avec la nature lors d’un voyage au Pérou. De mon côté, je serais définitivement restée plus longtemps et c’est sans doute pour cette raison que le séjour « recommandé » par l’agence est de 3 jours/ 2 nuits.

Infos pratiques

- Kapievi peut accueillir au maximum 16 personnes, dans 5 cabanes. Toutes les cabanes ont 2 lits, sauf celle où j’ai logé, la Orquidea, qui est la matrimoniale.

-Le site est alimenté en électricité 24/24h de par sa proximité avec Puerto Maldonnado, contrairement à de nombreux autres sites qui n’ont qu’une génératrice. Il n’y a pas de wifi.

-Eau: l’eau de la douche est chaude (il y a du savon, mais pensez à apporter du shampoing). Côté eau potable, vous trouverez une bouteille d’eau en arrivant à votre cabane. N’oubliez pas que l’eau du robinet n’est jamais potable au Pérou, sauf avis contraire.

-Pour vous rendre à Kapievi depuis Puerto Maldonado, prenez une moto-taxi, le trajet dure environ 15 minutes. Il y en a plusieurs autour de la Plaza de Armas, sinon vous pouvez appeler Luis (tél: 982797761) avec qui il devrait vous en coûter 5 à 10 soles maximum.

-Si vous êtes intéressé par l’art local, sachez que vous pouvez y acheter de l’artisanat, fait par une communauté de Shipibos originaires d’Ucayali qui vivent maintenant à proximité.

-Normalement, le petit déjeuner et dîner (lunch) sont inclus, mais pas le souper. Prévoyez des snacks (noix, barres tendres, fruits, etc.) pour tenir si vous ne voulez pas faire un aller-retour à Puerto Maldonado. Cependant, tout dépend du programme choisi, à vous de vous informer.

-Pour la réservation, c’est avec Mundea Tours qu’il faut communiquer. De nombreux programmes sont disponibles, avec plusieurs options sur mesure. Pour 3jours/2 nuits avec activités et repas, vous pouvez vous attendre à 190$ (prix à titre indicatif seulement) par personne, en occupation simple.

Ecoaldea KAPIEVI

Km. 1,5 Carretera Tambopata (Corredor Ecoturistico), Puerto Maldonado, Tambopata, Pérou