Comédie romantique classique mais non dénuée de charme, Et (Beaucoup) Plus Si Affinités est une nouvelle occasion pour Daniel Radcliffe de changer de registre et de nous prouver qu'il est réellement un acteur de talent. Avec sa partenaire Zoe Kazan, il forme un couple très attachant, auquel il est très facile de s'identifier. C'est frais, drôle, naïf, touchant, bref c'est une rom-com dans l'air du temps tout ce qu'il y a de plus recommandable !
On ne va pas se leurrer, le principal attrait de Et (Beaucoup) Plus Si Affinités (What If ou The F Word dans son pays d'origine le Canada) vient bien entendu de la prestation de celui qui restera pour beaucoup l'interprète du jeune sorcier binoclard Harry Potter. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les choix vers lesquels se tournent Daniel Radcliffe sont intrigants : l'acteur ne semble pas se cantonner à un registre particulier mais tente au contraire d'alterner les genres (horreur avec La Dame En Noir et Horns, drame, comédie…). On ne pourra pas lui donner tort compte tenu de ses deux plus récentes performances, prouvant à ses détracteurs qu'il a bel et bien du talent.
Alors qu'il est toujours à l'affiche du très bon Horns d'Alexandre Aja dans lequel il bouffe l'écran et ses partenaires en jouant sur une facette malsaine (et terriblement compréhensible venant de cet acteur) qu'il n'était pas évident de lui accorder, il se paye le luxe (hasard du planning) d'être également le premier rôle d'une comédie romantique qui sort à la fin du mois. Et il faut reconnaître une fois de plus qu'il s'en tire remarquablement. S'améliorant à chaque film, Daniel Radcliffe commence mine de rien à se constituer une filmographie très intéressante et variée. Remplaçant à la dernière minute Casey Affleck et Mary Elizabeth Winstead, le couple qu'il forme avec Zoe Kazan se veut « jeune », moderne, et surtout « ordinaire » (de quoi donner enfin à l'acteur l'occasion de ne pas en faire des tonnes et de se montrer un peu plus vulnérable : on espère qu'il va poursuivre dans la voie de cette comédie). Ce ne sont pas des gravures de modes auxquelles il arrive des aventures romantiques invraisemblables, ce sont des personnages immédiatement attachants auxquels il est facile de s'identifier. Une tendance actuelle consistant à faire rentrer les codes du conte dans la réalité du quotidien du public que l'on avait déjà pu remarquer dans le très bon Il Etait Temps du génial Richard Curtis. Outre le naturel dont font preuve les deux comédiens, c'est bien l'écriture et la caractérisation qui marchent à fond dans ce film : tous les personnages sont un peu gauches, se veulent maladroitement sarcastiques, jamais totalement drôles ni dégourdis, confus, un peu asociaux, mais surtout très sincères. Il est très agréable de voir des relations qui paraissent vraies, notamment grâce à des dialogues ne cherchant pas forcément à avoir beaucoup de sens pour les spectateurs : on ne compte pas le nombre de fois où les personnages (que ce soit le couple ou leurs proches amis) déblatèrent des théories incompréhensibles ou ont des conversations complètement grotesques mais étonnamment naturelles car ne semblant pas répétées. Il y a une certaine proximité qui se crée entre le public et les personnages dont les petits délires et les préoccupations donnent beaucoup de crédibilité à ce qui est somme toute une comédie romantique ultra classique. Car les scénaristes n'évitent pas les passages « obligés » du genre et l'on devine bien évidemment comment cela va se terminer. Néanmoins il est à noter que le traitement réservé à ces clichés est plutôt étonnant puisqu'au lieu de les contourner, ce qui aurait été cohérent avec la caractérisation « réaliste » du couple principal, le film s'y confronte totalement et joue le jeu à fond sans une once de cynisme (les personnages le sont, au contraire des auteurs).
What If, en plus d'être donc une romance légère, est également très drôle, et réserve son lot de scènes désopilantes. Petite curiosité : Adam Driver, que l'on retrouvera très vite dans Star Wars de J. J. Abrams. Le comédien est très charismatique et la moindre de ses apparitions assure de grands éclats de rires. D'une manière générale c'est tout le casting qui se révèle à la hauteur des espérances, qu'il s'agisse de Jemima Rooper, de Megan Park ou Mackenzie Davis (qui forme un beau couple avec Adam Driver), ou bien encore de Rafe Spall que l'on avait déjà pu voir dans Hot Fuzz, Le Dernier Pub Avant La Fin du Monde et Mariage A L'Anglaise (il est le fils du toujours impeccable Timothy Spall qui avait donné la réplique à Daniel Radcliffe dans Harry Potter & Le Prisonnier D'Azkaban). Michael Dowse soigne son film, sans conteste le meilleur de sa filmographie, opte toujours pour les bons cadrages, fait continuellement preuve d'inventivité pour enchaîner ses séquences (l'idée des personnages animés est très intéressante), et arrive à particulièrement bien saisir l'ambiance
de Toronto. What If se rapproche, comme on peut le lire partout, de Quand Harry Rencontre Sally et de sa liberté de ton, tout en intégrant des concepts -certes pas inédits mais au coeur des préoccupations des jeunes adultes d'aujourd'hui - comme celui de la friendzone et de l'amitié homme/femme. Et puis un film qui cite Princess Bride ou The Thing ne peut pas être raté !Bref, amateurs de comédies romantiques, allez-y sans hésiter.
Titre original
What If
Mise en scène
Michael Dowse
Date de sortie
29/10/14 avec SND
Scénario
Elan Mastai d'après T J Dawe & Michael Rinaldi
Distribution
Daniel Radcliffe, Zoe Kazan, Megan Park, Adam Driver, Mackenzie Davis, Rafe Spall & Jemima Rooper
Photographie
Rogier Stoffers
Musique
A C Newman
Support & durée
2.35 : 1 / 102 minutes
Synopsis : En se rendant à une soirée organisée par son meilleur ami, Wallace ne se doute pas qu’une rencontre va bouleverser sa vie. Son attirance pour Chantry a tout du coup de foudre. Une complicité immédiate s’installe avec cette jeune femme pétillante et à l’humour ravageur. Toutefois, il subsiste un petit obstacle aux prémices de cette belle histoire : Chantry est déjà en couple avec un dénommé Ben ! Elle propose donc à Wallace de sceller un tout autre pacte : devenir amis, et rien de plus. Au fil du temps, leur complicité ne fait que grandir et Wallace se retrouve vite confronté à un vrai dilemme : doit-il s’en tenir à sa promesse ? Faire en sorte que Chantry quitte Ben ? Faire semblant de se satisfaire de cette situation bancale ou bien tenter de la conquérir, au risque de la perdre ? Leur relation amicale va être mise à rude épreuve : mais un homme et une femme peuvent-ils réellement être amis ?
[critique] la Dame en noir : Hammer Time - l'Ecran Miroir
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Critique de "la Dame en noir" par Vance