Des milliers de filles sont constamment limitées par la violence sexuelle et d’autres injustices, y compris le harcèlement sexuel, le viol, l’exploitation sexuelle et économique et les abus.
Telles sont les conclusions d’un rapport d’enquête, conduite par Plan international sur la situation des adolescentes dans 11 pays, à travers le monde, avec, en parallèle, la réalité vécue par les adolescentes en Haïti.
L’étude, intitulée « Entendez-nos voix », s’aligne avec la campagne quinquennale (2012-2017) de Plan international pour la promotion des droits des filles.
« Cette étude colle avec la thématique ‘’autonomisation des filles : briser le cycle de la violence’’ », indique à AlterPresse Frantz Jean, directeur de communication de Plan au niveau national en Haïti.
L’enquête, menée auprès d’un peu plus de 7,000 jeunes filles et garçons, met à nu les véritables défis et obstacles, auxquels sont confrontées les filles.
L’étude a ciblé les adolescentes et adolescents de 12 à 16 ans, dans quatre (4) régions, considérées comme étant les plus pauvres du monde : Asie (Bangladesh et Pakistan), Amérique du Sud (Équateur, Nicaragua, Paraguay), Afrique de l’Est et australe (Egypte, Ouganda, Zimbabwe), Afrique de l’Ouest (Bénin, Cameroun, Libéria).
« Les filles des régions les plus pauvres du monde comptent parmi les populations les plus défavorisées de la planète. Elles font face à un manque d’opportunité et d’assistance », révèle le rapport.
« Les filles sont constamment limitées, restreintes et soumises à des injustices qui entravent leurs opportunités dans la vie », enchérit le rapport.
Le rapport souligne, entre autres, combien les conditions de vie des filles à travers le monde est choquante.
Les principales thématiques, sur lesquelles ont été interrogés les adolescentes et adolescents, couvrent : la grossesse, le mariage, la liberté d’expression, le leadership, l’éducation, la sécurité, le travail domestique, les latrines dans les écoles, la participation en classe, l’encouragement, le travail domestique et la corvée à l’école.
Par ailleurs, l’étude établit les similitudes existant entre la situation de filles dans les régions précitées et celle des filles en Haïti.
« La domesticité, le mariage forcé, tendent à se multiplier en Haïti. Dans certaines zones, les filles ne peuvent pas s’exprimer en toute quiétude. Certains hommes les contraignent à ne pas le faire », signale Frantz Jean.
Dans un documentaire, titré « Voix de filles en Haïti » et projeté par Plan international, les filles haïtiennes ont pointé, entre autres, la violence, la répartition inégale et inéquitable des tâches domestiques.
Cette situation interpelle Plan.
L’organisme international se dit convaincu de la nécessité de tendre vers un nouvel ordre social, facilitant le plein épanouissement des filles.
« Il ne faut pas permettre aux violations et aux dénis inacceptables des droits des filles de continuer. Ils sont le résultat de normes sociales inégales, qui influencent la manière, dont les filles perçoivent leurs propres capacités, ainsi que les attentes des autres », commente le rapport.
L’organisation Plan profitera des résultats de l’étude pour faire un plaidoyer auprès des autorités et autres partenaires, afin de dégager de nouvelles perspectives dans le cadre de la lutte pour le respect des droits des filles, informe la responsable de Santé à Plan International-Haïti, Mme Sissi Lamour.
Bien qu’il y ait des variations importantes entre les régions, les adolescentes de tous les pays ne se perçoivent pas, en général, comme ayant des droits.
Il reste un énorme travail à accomplir pour que les adolescentes vivent dans un monde qui les aide à réaliser leur potentiel, conclut le rapport.
Lafontaine Orvild