#CHEVEUX : Mon RETOUR aux cheveux naturels, conseils et astuces pour cheveux crépus.
Vous êtes nombreuses à me demander quelles ont été les raisons, quel a été le déclic pour mon retour aux cheveux naturels et comment je prends soin de mes cheveux crépus. Il est vrai que depuis la création de mon webzine www.diesemag.com il y a maintenant 3 ans, je n’ai jamais réellement abordé le sujet dans la rubrique #Cheveux. Aussi j’ai décidé de partager avec vous l’histoire de mes cheveux, de mes inspirations et astuces pour cheveux crépus.
Flashback
Je suis née au Nigéria (Afrique), dans une petite ville du sud où il fait bon vivre. C’est à mon très poilu papa d’origine espagnole que je dois ma touffe. J’y ai donc grandi dans une grande famille, avec 6 tantes à disposition pour mes cheveux TYPE 4A et leur entretien.
Premier choc capillaire
À l’âge de 10 ans, il y avait ce spectacle de fin d’année de l’école que je fréquentais et où je devais interpréter un spectacle de chant et danse traditionnels. La veille, une de mes tantes suggéra alors de me défriser les cheveux car ils étaient durs à peigner et que je serais plus jolie avec mes « cheveux de métisse bien lisses. » C’était ses mots. Ma mère étant en déplacement en Europe, personne ne l’a averti. Le lendemain, direction la grande ville, au salon de coiffure avec ma tante Joan, la plus jeune des soeurs de ma maman qui n’était pas vraiment d’accord mais n’avait pas son mot à dire. PREMIÈRE RENCONTRE avec ce fameux pot à l’odeur chimique et toxique : le défrisant. Mes cheveux étaient longs, lisses et beaux certes, mais quelques brûlures évidentes pour des raisons que j’ignorais alors.
On efface tout et on recommence : 28 mai 1993, le jour de mes 11 ans, arrivée en France avec une coupe ultra courte, normal ma mère avait coupé tous mes cheveux abîmés par le défrisage et le manque d’entretien qu’il fallait leur accorder… nouveau départ disait-elle.
Instabilité capillaire
Ma mère est une inspiration, MON INSPIRATION. Elle a toujours porté ses cheveux naturels, du moins jusqu’à mes 11 ans je l’ai vu avec l’afro et ses cheveux crépus. Elle en prenait soin, les hydratait régulièrement et était tellement belle lorsqu’elle portait le « nigerian head scarf » lorsque nous allions par exemple à des mariages, j’étais impressionnée. Je trouvais ses cheveux fascinants, la manière dont ils tenaient en l’air et les coupes décalées qu’elle faisait à l’époque, je voulais lui ressembler. Enfant, moi aussi j’avais les cheveux crépus, je ne les assumais pas du tout, même si mes copines me disaient que j’avais de la chance et qu’ils n’étaient pas aussi crépus comme « leur truc sur la tête » ! Je détestais les démêlages, les shampoings, les peignes en bois, bref JE DÉTESTAIS MES CHEVEUX. Cela ne s’est pas arrangé à mon arrivée en France, j’étais la seule à avoir des cheveux éponges. Oui, mes copines en primaire leur avaient trouvé un surnom. Ce fût le début des complexes et des interrogations.
Vers mon adolescence j’ai vu ma mère avec des cheveux longs et lisses, un tissage m’a t-elle expliqué car « je n’ai plus de temps à consacrer à mes cheveux ». LA SOLUTION était donc de porter des faux cheveux ! PARFAIT moi aussi j’en veux ! Un « hors de question, pas avant tes 18 ans » m’a stoppé net ! J’allais donc devoir supporter cette touffe que je n’arrivais pas à maîtriser, que je ne comprenais pas car si la jungle est la terre de tous les dangers, mes cheveux étaient… comment dire…l’AMAZONIE !
Après de nombreuses plaidoiries, j’ai eu droit à une permanente vers 13 ans, vous savez comme dans le film « Un prince à New York », la famille Soul Glo, celle qui tâche le canapé chez le père de Lisa. MEMORABLE ! Oui, j’ai eu une permanente, curly hair si vous préférez comme les métisses dans les clips de hip-hop et Rnb américains, une REVOLUTION pour moi. Ça c’était avant le célèbre hashtag #CULRYHAIR d’Instagram.
Je m’en suis lassée car ça faisait trop jeune et que vers 14-15 ans on veut ressembler aux grandes. J’ai donc commencé à défriser mes cheveux, sans connaître les dangers et sans évidemment les soins recommandés par les spécialistes, cela a duré de nombreuses années. Par la suite, j’ai découvert les tissages, les clips, les extensions et bien sûr les lissages. Impatiente de nature, je faisais partie de celles qui se lassent très vite d’une coupe et qui ont essayé tous les styles de coiffures avec une préférence pour les cheveux lisses, « ça fait moins sauvage et plus Beyoncé ».
Le DÉCLIC !
J’ai tenté plusieurs retours au naturel, en 2001, j’ai tenu 3 ans quasiment. En 2008, après la naissance de ma fille, j’ai porté mes cheveux rasés, puis courts car je voulais des locks avant de les défriser à nouveau. OUI JE SUIS FAIBLE, mais je m’en foutais royalement car après tout, ce ne sont QUE des cheveux. Je n’ai jamais appris à en prendre soin, je ne savais pas ce qu’il fallait faire et donc j’ai opté pour la facilité au lieu d’arborer fièrement mes cheveux naturels.
Entre 2012 et 2013, j’ai testé le lissage japonais, coréen et brésilien, période que j’appelle ironiquement la course au lissage extrême ! Et là c’est le drame, je remarque mes cheveux qui restent collés sur les brosses, et qui me font des grands coucous depuis le sol. Des trous se forment autour de mon front et des tempes, mes cheveux sont cassés, abîmés et ne poussent plus !
MES CHEVEUX NE POUSSAIENT PLUS !!! Un drame pour moi qui ai toujours cru que je pouvais faire ce que je voulais car justement ils poussaient très vite. Je me rends enfin compte que je leur ai mené la vie dure et que je ne pourrais peut-être plus récupérer ma crinière.
Juin 2013, j’ai arrêté de les défriser et je tente de camoufler les dégâts sous des tresses, vanilles et autres coupes protectrices en attendant de trouver une solution, c’est à dire tenter de retrouver la texture naturelle de mes cheveux afros.
Transition : après 3 mois de coiffures protectrices, je décide de revenir encore une fois au naturel, mais cette fois d’apprendre à les aimer et d’arrêter une bonne fois pour toutes le défrisage.
On efface tout et on recommence et cette fois pour de bon : le 28 décembre 2013, c’est décidé je recoupe mes cheveux, c’est à dire les pointes défrisés en mode BIG CHOP donc, pour repartir de bon pied et surtout pour apprendre à en prendre soin, avec l’aide de bons produits et de bons gestes. Il est temps d’assumer ma beauté naturelle et de porter fièrement mes cheveux crépus.
Nappy Gang
« NAPPY » un mot que j’ai découvert en 2013 et qui sonnait comme une agression. « Ha t’es devenu nappy maintenant ? Ha toi aussi tu te prends pour Solange, t’es plus dans la team Beyoncé » ?
OUI, j’ai tout entendu, et surtout, ce que j’ai remarqué dans ce voyage de retour au naturel, c’est qu’il y a un réel engouement pour les cheveux naturels, encouragé sur tous les réseaux sociaux. J’ai découvert les blogueues, les youtubeuses, les marques dédiés aux cheveux naturels, les salons comme la NHA PARIS 2014, les sites de vente, les égéries, bref UN NOUVEAU MONDE.
Le plus dur après un big chop c’est d’avoir tout le temps la même tête, alors on regarde les photos de certaines naturistas et on s’inspire de leur beauté naturelle. On prend le temps de tester des produits car ce qui marche pour vous ne marchera peut-être pas pour moi et vise versa. On prend le temps d’hydrater régulièrement ses cheveux, de faire de petites nattes le soir, de les démêler, bref tout ce qui ne m’intéresse pas ! Pendant cette période de transition, j’ai surtout misé sur les accessoires, le maquillage et j’ai adopté une nouvelle routine : la PATIENCE.
La chanteuse SOLANGE est une beauté naturelle que j’admire, son style d’inspiration africaine me fait rêver. J’ai toujours eu le béguin pour la grande Diana Ross, la crinière de Kelis m’a toujours fait rêvé même si j’ai appris avec le temps qu’il ne faut pas espérer avoir pareil que sa voisine.
Ma fille, ma vie !
J’ai une princesse de 6 ans, Leela qui a de longs cheveux bouclés. Elle est très attentive au monde qui l’entoure, c’est une enfant curieuse qui pose tout le temps des questions. Pourquoi les filles mettent des faux cheveux comme les rajouts ou des tissages, pourquoi certaines ont des perruques, etc. Je préfère ne pas lui parler de cheveux naturels ou défrisés, mais surtout de cheveux sains. Je tiens à être une source d’inspiration pour elle car vous savez, les petites filles sont le reflet de leurs mères. Depuis mon retour aux cheveux naturels, elle fait moins la tête sur les photos avec moi, elle A D O R E la texture de mes cheveux et surtout leur versatilité. « T’as trop de chance maman, tu peux tout faire » !
Vous savez, dès le moment où j’ai commencé à réellement aimer mes cheveux, à les accepter comme ils sont, je me suis sentie plus belle que jamais. Cette fois je le sais c’est différent, car je regarde dans le miroir et c’est une femme forte, déterminée et sûre d’elle que je vois. Les cheveux crépus sont magnifiques. Quel bonheur de revoir mes cheveux reprendre leur vitalité, leur vigueur leur caractère d’origine, pour rien au monde je ne voudrais reprendre le chemin des produits chimiques, et en plus vive les twists outs, braids out et afro puff que j’ai appris toute seule !
La plus grande découverte pour ma part reste le shrinkage : un mot magique qui a pris tout son sens au moment du démêlage (à privilégier avec un peigne à dents larges). « Mais tu as fait quoi à tes cheveux, tu les as coupés ? ». Non…c’est juste MAGIQUE, j’ai de supers pouvoirs, je peux passer du court au long et c’est naturel ! Le shrinkage est le phénomène de rétrécissement de nos cheveux crépus et frisés, l’état dans lesquels ils sont au contact de l’humidité avant leur longueur étirée. Voilà pour la définition. Au quotidien, cela donne des cheveux qui rétrécissent à 50% au moins de leur vraie longueur. Pour le réduire, je natte mes cheveux encore mouillés avec un leave-in, et je laisse sécher à l’air libre.
Ma routine capillaire *
Lorsque le temps me le permet, j’aime porter des tresses, bon pour la pousse, que je garde en général pas plus de 3 semaines. Après une coiffure protectrice, bain d’huile obligatoire dès que je retire les rajouts. J’utilise de l’huile de Ricin que j’achète chez Rose&nadine ou l’huile de baobab de Phythospecific que je porte en wrap toute une nuit sur ma tête avant de passer au lavage.
Pour avoir de beaux cheveux qui respirent la santé, pas de secret → une bonne routine est indispensable car comme vous le savez sans doute, le cheveu afro se casse plus facilement que les autres. Voici ce qui fonctionne pour moi à ce jour, mon type de cheveux étant un 4B derrière et un 4A devant.
1) Je me lave les cheveux au moins 1 fois par semaine avec le Shampooing – Conditionneur Activilong Natural Touch ou le Shampoing sans sulfate de Mixed Chicks.
2) Une à 3 fois par mois j’applique généreusement un masque hydratant sur cheveux secs.
3) HYDRATATION : je procède avec une crème ou un lait capillaire que j’applique en petite quantité tous les jours, (++Jane Carter Solutions) au moment du coiffage et je BOIS plus d’eau. Ne riez pas, j’ai lu un article l’année dernière sur le site La vie des Cheveux Afros, où l’auteur dit je cite : « une bonne hydratation du cheveu se passe de l’intérieur en buvant suffisamment d’eau » !
*Je ne suis pas payée pour citer ces marques, il s’agit vraiment de mes coups de cœur personnels.Le mot de la fin : love YOUR hair !
J’espère que mon témoignage répondra à vos questions mesdames, continuez à m’écrire et à partager votre histoire, j’adore vous LIRE. Pour ma part, je poursuis mon aventure capillaire avec beaucoup de motivation et de détermination. J’ai hâte de voir la longueur de mes tifs naturels d’ici 1 an, promis je publierai désormais quelques photos, astuces, conseils ainsi que mes coups de cœur produits par ici.
Je partage avec vous, ces prises de vue en compagnie des blogueuses Rene (Own by Femme) et Aicha (Black Hair Velvet) pour Mix Beauty, un concept store pour tous types de beauté dont nous sommes égéries !
@bientôt pour d’autres posts sur cheveux naturels !
#Eva