J’avais rencontré Benjamin avec Julien BARTOLI au dernier Marathon Expo à PARIS en avril dernier et marqué par sa gentillesse et sa grande disponibilité, j’ai voulu en savoir un peu plus sur lui.
Voici donc une petite interview du Champion pour vous permettre de mieux le connaître et savoir où il en est aujourd’hui de ses ambitions et de ses objectifs.
Tout d’abord Benjamin, peux-tu te présenter pour ceux et celles qui ne te connaissent pas encore très bien ?
Bonjour,
Benjamin Malaty, 28 ans, athlète international français et marathonien. 2h12’’00 à Paris en 2013 et 15ème (2ème par équipe) des derniers Championnats d’Europe à Zurich.
En parallèle, je suis chargé de mission en « Développement Economique » au sein de ma commune Talence (titulaire d’un master II en « Aménagement du Territoire).
Les médias n’ont vraiment commencé à parler de toi qu’en 2012 puis en 2013 quand tu as fini 1er Français au Marathon de PARIS, est ce un vrai tournant dans ta carrière?
Bien entendu, le marathon m’a mis en lumière dès ma première tentative à Paris en 2012 avec un chrono de 2’13’’15. J’avais des sélections en Equipe de France notamment en cross, mais le marathon a une ampleur et une visibilité plus importante. Je venais d’être Champion de France de cross 1 mois avant, cependant c’est le marathon qui m’a permis cette exposition.
Tu as disputé les derniers Championnats d’Europe de Marathon à Zurich au mois d’Août 2014 en finissant 15éme, qu’est ce qu’il t’a manqué d’après toi pour finir sur le podium ?
J’étais assez loin du podium en finissant 15ème. De gros regrets car je n’ai pu aboutir cette course à cause de problèmes de diaphragme dès le 15èmekm. J’ai lâché le groupe malgré une facilité visible dans la première partie de course. C’est le jeu du marathon. Je pense qu’un TOP 10 était accessible.
Il m’aurait manqué aussi une vraie condition physique que je n’ai pu travailler la saison dernière en raison d’une multitude de petits soucis physique.
Tu fais partie du « plan de relance fédéral » pour le Marathon des JO de RIO 2016, une équipe de 14 athlètes (7 femmes et 7 hommes) sensée faire oublier l’échec cuisant de LONDRES 2012, penses tu que ce soit une bonne idée ?
Ce plan est une bonne chose pour relancer le marathon et créer une vraie densité et émulation de coureurs. Les résultats de Zurich portent leur fruit, et tout le monde a joué le jeu à fond. Le meilleur est à venir pour le marathon français.
Ton meilleur et ton pire souvenir de course ?
Mon meilleur restera le titre de Champion de France de cross en 2012 à la Roche/Yon. J’ai commencé le cross en étant gamin, et ce titre est venu récompenser toutes ces années de travail.
Je n’oublierai pas mes marathons à Paris, mais ce titre restera à jamais gravé comme une sensation de joie indescriptible.
Tu as intégré le Team KALENJI en Janvier 2013 pour 4 ans, quel est ton rôle au sein de la marque ?
J’ai un rôle d’ambassadeur de la marque en tant que coureur de haut niveau et un rôle de partenaire technique au sein de la Team Kalenji. Nous échangeons sur les produits et leurs évolutions afin que la marque soit compétitive. Il y a une vraie relation avec cette marque, je n’avais jamais connu ça auparavant. Kalenji est une vraie famille, seuls ceux qui font partie de ce projet peuvent le comprendre. Chaque fois que l’on se réunit, je passe de grands moments.
Quelles sont les principales innovations pour lesquelles tu as contribué ?
J’ai notamment travaillé sur la chaussure de compétition (COMP) afin de la rendre compétitive. Nous avons effectué quelques modifications en partant d’une chaussure qui avait déjà une très bonne base. Dès mon 1ermarathon avec Kalenji, j’effectue 2h12’’00.
Vis tu aujourd’hui de la course à pied ?
Aujourd’hui, mes partenaires me permettent de vivre ma passion à fond. Cependant, je continue à bosser (25h/semaine) pour ne pas perdre les acquis de mon diplôme et pour anticiper l’avenir. C’est très important pour moi. J’ai trouvé un vrai équilibre, malgré quelques semaines bien chargées.
Est-ce facile pour toi de concilier vie de famille avec celle de sportif de haut niveau ?
Je n’ai pas encore constitué de famille. Je suis encore jeune et très pris par mes occupations. Il n’est pas facile de tout gérer et donc de fonder une famille. Chaque chose en son temps.
Avant RIO en 2016, quels sont tes principaux objectifs pour la nouvelle saison ?
Mes objectifs sont avant tout d’éviter les blessures et de prendre du plaisir dans mon activité, chose que je n’ai pas réussi à faire la saison passée.
Je dois retrouver aussi de la vitesse. J’ai hâte de retrouver aussi mon terrain de jeu, le cross.
En 2015, je vais chercher à faire les minimas pour Rio, autour de 2h10. Je ferais un marathon au printemps (Londres ou Paris).
Comment définis tu ton calendrier ? As-tu plusieurs objectifs ?
Cela se décide en amont dès la trêve estivale, mais les blessures changent parfois la donne. J’aime bien faire les cross qui me préparent au mieux pour la route et le marathon. Je cale quelques échéances intermédiaires comme des 10km ou un semi.
Aujourd’hui, la priorité est le marathon. J’en cours 1 à 2 par an, donc il ne faut pas se louper.
Peux tu nous parler des plus que t’apportent tes différents sponsors en dehors du domaine financier bien sûr ?
Ces sponsors sont de vrais partenaires. Il y a un réel échange avec mes sponsors. Ce n’est pas que la dotation et des contreparties financières. On s’appelle très régulièrement. Il y a de vrais rapports humains qui vont bien au-delà du sport.
Quel est le Marathon que tu rêves de gagner un jour ?
Vu le niveau des africains, gagner un marathon reste inaccessible. Bien sûr, Paris ou New-York, mais s’il faut faire 2h05, ce sera sans moi . Alors je dirais le Médoc un jour, c’est à côté de chez moi et c’est très festif.
Sujet sensible : il y a beaucoup eu de naturalisations chez les Marathoniens Français ces dernières années, est ce d’après toi une émulation ou un handicap ?
C’est une émulation. Si aujourd’hui ces gars n’étaient pas là, le niveau serait faible. Ils ont acquis leur nationalité très souvent via la Légion étrangère après plusieurs années passées en France.
La France est un pays d’accueil et possède une richesse multiculturelle exceptionnelle. C’est une force pour notre pays.
Parmi les innovations (électro-simulation, contention, produits énergétiques…), qu’elle est celle que tu utilises le plus ?
J’utilise un peu tout, notamment l’apport des boissons de récup et de l’électrostimulation. Je travaille aussi beaucoup en kiné et sur de la complémentation de l’entrainement (natation et bientôt vélo).
Suis tu un programme diététique particulier ? Quel est-il ?
Je n’ai pas de programme, mais des conseils et des règles de bases d’un coureur à pied. Pas besoin de se prendre la tête, il faut manger de tout et avoir une alimentation saine.
Quelle est ta semaine d’entraînement type pour préparer un Marathon?
Lundi : Repos / Footing et renforcement
Mardi : Footing au seuil Ou VMA / Footing récup
Mercredi : Footing / Footing + renforcement
Jeudi : VMA ou travail d’allure / Footing de récup
Vendredi : Footing 1h20 avec seuil / Repos ou piscine
Samedi : Séance au seuil / Footing récup
Dimanche : Sortie Longue / Repos
Quel est ton plus beau parcours d’entraînement, de course ?
Il y a plein de parcours d’entrainement agréables autour de chez moi. J’aime bien allé à Font romeu pour me changer les idées dans un cadre exceptionnel.
Paris est un marathon magnifique, j’espère en découvrir d’autres (New-York-Londres-Berlin).
Pour conclure, si tu devais me donner un conseil pour bien progresser sur Marathon à mon (grand âge !), quel serait-il?
Une préparation marathon doit se vivre à fond pour avoir les meilleures sensations possibles lors du jour J.
Sa page Facebook : Benjamin Malaty Officiel
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